Me
revoilà pour vous donner des nouvelles fraîches du road-trip. Cet article
fleuve a été rédigé en grande partie depuis la petite ville de Palmerston et
près d’Alexandra. Nous avons pas mal bougé durant la dernière quinzaine et
ainsi découvert : au Sud-Ouest de l’île du Sud les impressionnants fjords,
puis plus au Sud l’île quasi vierge de Stewart Island, et la région sauvage des
Catlins et pour finir Dunedin la capitale de l’Otago.
Day
24 : Mardi 29 Janvier
Nous quittons
le camping du DOC comme à l’aller ; c'est-à-dire en empruntant 40Kms de
« gravel road » poussiéreuse. Sur le chemin nous prenons les derniers
clichés d’un autre lieu de tournage du Seigneur des Anneaux ; le dernier
avant un long moment! Nous roulons jusqu’à Te Anau, une petite ville paisible
de 4000Hbts. Cette commune au pied du lac du même nom est la seule relativement
importante sur la route des fjords. C’est la porte d’entrée de cette région
indomptée du Fiordland où certaines parties n’ont encore jamais été foulées par
l’homme. Nous nous arrêtons pour le traditionnel ravitaillement et pour
utiliser la connexion Internet de la bibliothèque. Puis nous nous dirigeons
vers le Nord sur les 119Kms de la National 94 pour rejoindre le Milford Sound ;
c’est le seul grand axe qui s’enfonce dans les Fjords. Sur la route, je roule
sur ce que je prends pour un papier d’alu et qui s’avéra être une pièce de
moteur (cylindre à moitié coupé et enfoncé dans le bitume), plus de peur que de
mal et quelques kilomètres plus loin un oiseau kamikaze percute le van, là
encore aucuns dégâts.
Nous
pénétrons dans le Fiordland National Park. Avec ses 12000Kms² c’est le plus
grand parc de la Nouvelle-Zélande. Ses 14 fjords et ses 5 grands lacs, sur
215Kms de long, sont classés au patrimoine mondial de l’Unesco. Il demeure
difficile de s’y déplacer autrement que par voies aériennes ou maritimes.
Devant nous, la route dévoile de magnifiques paysages au milieu d’anciennes
vallées glacières et d’épaisses forêts pluviales tempérées. Nous décidons de
garder un bout de route pour le lendemain. Nous recherchons donc un emplacement
dans un DOC campsite car tout type de freedom camping est interdit dans le
parc. Nous avons l’embarras du choix avec pas moins de 10 campings (un tout les
5Kms en moyenne) mais la région est attractive et ils affichent complets. Nous
sommes obligés de revenir un peu sur nos pas pour trouver, par chance, une
place au minuscule DOC campsite de Smithy Creek (pour 6DNZ nous avons des
WCs !).
Cette lisière de forêt au départ de la réserve de Mavora
Lakes apparaît dans deux scènes du Seigneur des anneaux : quand Aragorn,
Legolas et Gilmi se trouvent devant le charnier d’Uruks Hai et quand Gandalf
appelle Grispoil.
Au centre de Te Anau se dresse la statue du Takane :
ce grand oiseau terrestre que l’ont présuma disparu au siècle dernier et qui a
été redécouvert ici dans les montagnes du Fiordland. Preuve que la région est
un sanctuaire (pour info la statue n’est pas à l’échelle !!!).
La nationale 94
a été achevée en 1953, c’est une des routes les plus
dangereuses du pays avec les nombreuses avalanches et éboulis, et le verglas
fréquent en hiver.
Mais les paysages qu’elle traverse valent le déplacement.
Day
25 : Mercredi 30 Janvier
Nous
nous levons sous le soleil, et c’est tant mieux car une longue journée nous
attend. Nous reprenons la route 94, la dernière partie s’annonce plus pentue et
plus sinueuse. Dans le fond de la vallée, nous passons devant les eaux sombres
du lac Gunn et rejoignons la vallée de Cleddar en franchissant les 1,2Kms du
Homer tunnel. C’est le tunnel le plus impressionnant que j’ai eu à traverser. La
circulation s’effectue par alternance avec des feux toutes les 15 minutes.
L’intérieur est comme à sa création : parois à nues, sombres et étroites,
et le tout est extrêmement pentu! La route redescend en lacets dans la Cleddar
Valley. Nous effectuons un petit arrêt d’une heure pour visiter une curiosité
géologique sur la rivière Cleddar : le Chasme. Il s’agit d’un gouffre
où l’eau s’enfonce en sculptant des alvéoles dans la pierre et où viennent se
nicher des troncs d’arbres. Après cette découverte atypique nous atteignons le
petit hameau de Milford Sound (140Hbts) logé au fond du fjord du même nom. Nous
avons directement une splendide vue sur l’emblématique falaise de Mitre Peak.
C’est l’un des lieux les plus photographiés du pays.
Le tunnel Homer, situé 945m au dessus du niveau de la mer,
fut achevé en 1953 (commencé en 1935) marque l’achèvement de la national 94.
Avant 1953 l’accès au Milford Sound se faisait par les airs et la mer.
Le Chasm.
Nous
pique-niquons devant ce panorama, et entamons une petite marche en direction du
port. Là, pas moins de 5 compagnies proposent des croisières dans les fjords.
Nous n’avions pas prévus de faire une croisière mais étant sur place et n’ayant
finalement pas beaucoup de possibilité de voir l’intérieur du fjord nous nous
laissons convaincre par l’une d’entre elles. Nous en choisissons une au prix
raisonnable de 80DNZ et qui a l’avantage de disposer de petits bateaux pour
approcher la côte au plus près. Nous voilà ainsi embarqué pour une croisière
imprévue de 2 heures le long des 16Kms du fjord à bord d’un bateau de 70 places
mais nous ne sommes qu’une dizaine à bord. Nous commençons la navigation sur
les eaux profondes du fjord qui ont la particularité d’être composées d’eau
douce sur leurs 3 premiers mètres (témoin des fortes précipitations :
4000mm/an). Nous passons au pied de Mitre Peak, nous y observons les stigmates,
vieux d’une vingtaine d’années, d’une avalanche d’arbres, produite par effet
domino.
Le Mitre Peak est la plus haute falaise côtière au monde
(1692m).
Quelques photos prise à bord du bateau Mitre Peak 2.
Nous
poursuivons avec la découverte de colonies de phoques à fourrures, qui ont
trouvées refuge dans le fjord. Ensuite nous apercevons dans la paroi rocheuse
des veines de quartz colorées vertes et jaunes ; la preuve de la présence
de cobalt et d’or. Puis nous atteignons l’embouchure du fjord sur la mer de
Tasman. Nous avons alors une vue sur la côte forestière sans réellement
discerner le fjord et comprenons pourquoi James Cook passa devant le fjord sans
jamais en trouver l’entrée. Sur le retour nous croissons de magistrales
cascades. Le bateau passe sous les 146m des Stirlings Falls ce qui nous vaut
une douche gratuite sur le pont extérieur. Et passe devant les magnifiques
Bowens Falls (160m). D’autres cascades plus petites sont dispersées par le vent
avant d’atteindre la surface de l’eau ! Nous faisons une courte halte pour
déposer des passagers à l’observatoire marin, avec pour vue un sommet enneigé
de plus de 2750m! Nous rentrons au port, ravis de notre choix. Nous reprenons
la route après une petite marche le long de la côte.
Stirlings Falls.
Bowens Falls.
Sur le
retour nous réempruntons le tunnel Homer, cette fois-ci dans le sens de la
montée, le van respecte de lui-même les 30Kms/h de limitation de vitesse. Au
bout du tunnel, nous faisons une pose pour laisser reposer le moteur qui a un
peu chauffé. Nous assistons, là, à un drôle de spectacle ; des Kéas
(perroquets de montagnes) s’adonnent au public. Nous continuons ensuite la
route avec quelques courtes étapes. Nous nous rendons le temps d’une petite
heure au Marian Falls. Nous y observons une série de jolis rapides dans la
dense forêt. Puis nous nous arrêtons aux Mirors lakes ; des étangs à l’eau
bleutée qui reflètent les montagnes. Nous achevons cette grande journée en
arrivant au DOC campsite de Walker Creek au pied d’une rivière de montagne où
nous trempons nos pieds.
Un groupes de Kéas qui paradent fièrement devant le
public.
Les rapides de Marian falls.
Les Mirors lakes.
Day
26 : Jeudi 31 Janvier
Nous
quittons Walker Creek pour nous rendre à nouveau à Te Anau. Je compose et mets
en ligne le précédent article et commence également des recherches d’emploi
pour la suite de mon séjour en Nouvelle-Zélande. Vers 18h00 nous reprenons le
road-trip en allant vers le Sud, après un tour à la station service et à la
dump station. Nous longeons une partie des 61Kms du lac Te Anau (profond de
417m) et arrivons en vue de l’océan près du petit hameau de Papatotara. Nous
marchons un peu le long de la grève sauvage et passons la nuit là en freedom
camping.
Papatotara : encore un bon spot sauvage où
passer la nuit qui rappelle Barrytown.
Day
27 : Vendredi 01 Février
Je
reprends le volant pour atteindre la région du Southland et sa grande
agglomération : Invercargill. La ville fondée en 1850 par des immigrants
écossais n’a pas le charme escompté. Mais nous nous y arrêtons tout de même
pour faire quelques visites. En premier lieu, je me rends avec Eva, dans le
grand parc de la ville : Queen’s Park. Là, nous pique-niquons sur l’herbe
entouré d’une centaine de canards. Puis nous en faisons le tour, pour voir
notamment les enclos animaliers et les volières. En traversant la ville nous
photographions quelques bâtiments historiques emblématiques dont le fameux
château d’eau en brique et First Presbyterian Church, une église de style
Lombarde. Nous profitons également de cet arrêt en ville pour faire des
courses alimentaires et pour nous connecter à la bibliothèque (je poursuis mes recherches
d’emplois). Nous quittons Invercargill par le Sud pour nous rapprocher de la
ville de Bluff, un grand port d’exportation. La ville est aussi réputée pour
ses huîtres. Nous y arrivons en 20 minutes et trouvons un coin pour dormir avec
une magnifique vue sur l’océan. Nous sommes ainsi tout près pour notre
expédition du lendemain…
Le fameux château d’eau d’Invercargill. Haut de 42m, il
fut achevé en 1889 dans le style architectural néoroman.
First Presbyterian Church.
Day 28
: Samedi 02 Février
Je ne
fais pas planer le mystère plus longtemps, si nous sommes à Bluff c’est
essentiellement pour prendre le ferry pour Stewart Island. Ce samedi matin,
nous nous levons donc pour une petite expédition sur la troisième île du pays
en taille. Nous avons préparé nos packages la veille et quand nous arrivons au
port à 8h00 nous avons juste à payer nos tickets pour le bateau (140DNZ
l’aller-retour c’est un peu onéreux mais l’île vaut vraiment le détour). Je
gare le van dans un parking surveillé de la compagnie maritime, et avec Eva,
nous attendons sur le quai d’embarquement, le départ du ferry. Nous embarquons
et dès 9h00, le ferry quitte le port. La traversée des 32Kms du détroit de
Foveaux ne prend qu’une petite heure. Nous avons la chance d’avoir une mer
d’huile et un soleil radieux pour celle nouvelle croisière. Nous atteignons le
petit port d’Oban vers 10h00. C’est l’unique village de l’île avec une
population de 500Hbts. L’atmosphère me rappelle curieusement l’île d'Ouessant
en Bretagne.
Le port d’Oban sur Stewart Island.
Mon imposant package sur Bragg Bay.
Nous
commençons un petit tour d’Oban, et à l’office du DOC nous prenons tous les
renseignements nécessaires auprès d’un guide. Nous nous enregistrons aussi et
payons une nuit au camping sur la côte à Maori Beach (6DNZ). Ensuite nous
entamons la marche, chargés comme des mulets à l’instar d’Abel Tasman. Mais
cette fois-ci, je transporte en plus la tente et le duvet (je dois avoir 18Kgs
sur le dos). Le début de l’excursion est assez éprouvant, car il fait chaud et
le sentier est très vallonné. Cet effort est récompensé ; nous découvrons
des lieux somptueux. Ainsi nous pique-niquons sur la magnifique plage de Bragg
Bay où l’on distingue des affleurements de lave (témoin d’un passé volcanique).
Nous passons également Dead Man Beach qui malgré le nom est un régale pour les
yeux. Nous arrivons à peu près à mi chemin à Horseshoe Bay. Nous aurions pu
venir directement par la route depuis Oban mais nous avons préféré garder
celle-ci pour le chemin du retour et parcourir le chemin du littoral, plus
photogénique.
Dead Man Beach.
Horseshoe Bay.
Nous longeons
la grande plage d’Horseshoe Bay et nous attaquons le départ du North West
Circuit Track au niveau de Lee Bay. C’est aussi le début du Rakiura National
Park qui couvre 85% de l’île Stewart (1748Km²). À Lee Bay il nous reste encore
6Kms, nous aurions pu arriver en bus ici mais nous avons fait l’économie des
40DNZ (l’allé !). Nous mettons une heure et demie pour arriver à Maori
Bay. Nous montons la tente sur cette petite aire de camping coincée, au milieu
des dunes, entre une rivière et l’océan. Pendant qu’Eva récupère dans la tente,
je fais une petite promenade aux alentours. Je trempe mes jambes dans l’eau qui
à ma surprise n’est pas aussi glacée que je le pensais. Je marche de la sorte,
le long du rivage, accompagné par une ribambelle de canards sauvages. C’est
alors que je vois sortir de l’eau un aileron, puis une queue : pas de
doute il s’agit d’un grand requin. Il n’est qu’à une trentaine de mètres mais
j’estime qu’il doit bien mesurer 4 à 5 mètres. Je prends une photo avant que le
requin s’enfonce à nouveau sous les eaux et je retourne sur la berge. Je
me baignerais ailleurs.
Maori Beach.
Au premier plan un canard au second un grand requin
blanc !
Je
poursuis ma ballade jusqu’au bout de la plage, où se tient un pont suspendu au
dessus d’une autre rivière, pour continuer le track. Je rentre à la tente et
fais part à Eva de ma terrifiante rencontre. Nous retournons ensemble sur la
plage mais aucunes traces du requin. À la place nous apercevons un gros phoque
au pelage beige. Nous gardons nos distances car il semble plus agressif que les
petits phoques à fourrure vus jusqu’ici. Il s’agit en fait d’un lion de mer. Il
est peut-être venu trouver refuge sur la plage pour échapper aux crocs du
requin ? Après quelques minutes, il plonge dans la mer et libère l’accès.
Nous marchons un peu et rentrons dîner au campement. Nous nous préparons
ensuite avec des lampes pour aller observer des Kiwis. Stewart Island est un
sanctuaire pour l’oiseau et compte plus de 10 000 individus et surtout
c’est l’espèce de Kiwis la plus grosse (un gros dindon). Après 2 heures passées
le long de la plage et en forêt aux abords du sentier nous sommes
malheureusement bredouilles. Nous avons entendus semble-t-il certains au loin mais
cela s’arrête là. Je persévère en solo en restant une demi-heure de plus dans
l’obscurité cette fois. Mais je ne suis approché que par deux gros opossums et
une martre. Nous nous endormons en un claquement de doigt.
Un lion de mer sur Maori Beach.
Un gros opossum que j’ai surpris en début de nuit.
Day 29
: Dimanche 03 Février
Le
lendemain, le ciel est gris mais, par chance, il n’y a pas eu de pluie dans la
nuit. Nous retournons sur la plage pour une petite marche, puis nous emballons
nos affaires et faisons nos adieux à cet endroit de rêve. Le chemin du retour
est le même jusqu’à Horseshoe Bay où nous découvrons un autre lion de mer. Nous
prenons notre pique-nique non loin. Puis nous rentrons par la route. À une
encablure d’Oban, nous nous arrêtons à Butterrfield Beach. J’y prends un bain
rafraîchissant, il n’y a pas de requin en vue mais je reste prudent et reste
dans un mètre d’eau. Nous quittons Stewart Island, à 15h30. Nous sommes bien
épuisés, après seulement 24Kms dans les jambes sur deux jours. Nous n’avons pas
vu le Kiwi mais cette expédition nous a permis d’approcher la faune et la flore
de l’île. À bord du ferry, nous avons à peine quitté le port que le capitaine
nous invite à observer un requin. Il en fait le tour avec le bateau, et il nous
explique qu’il s’agit d’un grand requin blanc ; ils sont présents en grand
nombre dans le secteur ! Nous rentrons sur Bluff. Nous rassemblons le peu
d’énergie qu’il nous reste pour aller au célèbre poteau cardinal de Stirling
Point qui marque la fin de la national 1. Puis nous retournons à notre
emplacement de camping à la sortie de la ville. Nous nous endormons rapidement,
qu’il est bon de retrouver le confort du van.
Sur Stewart Island et sur Bluff il y a ces sculptures
représentant une chaîne d’ancre : elles symbolisent selon la légende
l’ancre de la pirogue de Maui, le dieu maori qui pêcha l’île du Nord. L’île du
Sud étant la pirogue et Stewart Island son ancre !
Stirling point : le poteau jadis en bois a été
vandalisé à répétitions ; il est désormais en acier et fortement ancré
dans le béton.
La côte près de Bluff vue depuis notre emplacement
de camping.
Day 30
& 31: Lundi 04 & Mardi 05 Février
Le
lundi le temps est à la pluie, nous laissons Bluff derrière nous pour retourner
à Invercargill en fin de matinée. Le planning du jour est simple : repos.
Nous choisissons de passer une partie de l’après-midi à la piscine. Pour 5DNZ
nous avons accès à tous les bassins, à la piscine à vagues et au Spa. Il
fallait bien cela pour nous remettre de la marche avec nos lourds sacs à dos.
Nous retournons aussi à la bibliothèque pour Internet et nous y restons jusqu’à
sa fermeture à 19h00. Nous quittons ensuite Invercargill, cette fois-ci
définitivement. Nous roulons dans la campagne à l’Est de la ville. C’est
difficile de s’orienter dans ce réseau de petites routes. Mais nous atteignons
tant bien que mal le village de Mataura où nous passons la nuit. Le lendemain
nous restons à la bibliothèque de cette petite ville, je poursuis mes
recherches via Internet et reprends complètement mon CV avec l’aide d’Eva. Nous
faisons ensuite un crochet par la ville de Gore pour faire un complet
ravitaillement. Après cela, nous retournons vers le Sud, où nous stoppons pour
la nuit près du hameau de Fortrose.
Gore est une ville qui organise chaque année le Gold
Guitar Awards, un concours de musique country.
Fortrose : un jolie coin pour dormir et en plus qui
dispose de toilette !
Day
32 : Mercredi 06 Février
Le
réveil à Fortrose est synonyme de la découverte d’une nouvelle région, souvent
délaissé par les guides touristiques : les Catlins. Pourtant les 172Kms de
long de cette côte sauvage, aux allures d’Irlande demandent que l’on s’y
arrête. Nous quittons Fortrose et son camping gratuit pour la première étape de
la journée 20Kms plus au Sud : Waipapa point. L’endroit marque le
début de la côte Ouest des Catlins. Nous y découvrons une petite colonie de
lions de mer et une reconstitution en bois d’un ancien phare. La deuxième
étape est Slope Point, l’intérêt ici est de fouler le point le plus australe de
l’île du Sud (mais sur Stewart Island nous étions plus proche de
l’Antarctique). Et enfin nous arrivons à l’étape majeure de la journée :
Curio Bay et Porpoise Bay. La première baie abrite une curiosité naturelle
(d’où son nom) en la présence d’une grande quantité de troncs d’arbres
fossilisés. Mais c’est également un lieu exceptionnel pour apercevoir le plus
rare manchot au monde : le manchot antipode. Nous discutons avec un ranger
du DOC qui nous donne tout un tas d’informations.
Il y a
sur cette plage 23 individus, mais nous n’observons qu’un seul nid avec 2
jeunes manchots. Les parents sont en mer pour pêcher et rentre qu’en soirée
(19h-20h) ; nous repasserons. Et toujours sur les conseils du ranger, nous
nous rendons à la seconde baie où l’on peut observer des dauphins ! Je reste
un peu septique, après les Kiwis de Stewart Island annoncés comme immanquables.
Nous arrivons sur la plage, et je suis heureux de constater qu’effectivement
les dauphins sont au rendez-vous. Deux d’entre eux pêchent ou jouent dans les
vagues, mais très vite nous en observons d’autres. Ils foncent dans les vagues
telles des torpilles et par moment jaillissent de l’écume par une série de
bonds. Nous restons là, avec d’autres touristes à les regarder. C’est ma
seconde rencontre avec des dauphins sauvages. Je suis ravi pour Eva pour qui
c’est la première fois. Nous continuons ensuite sur la plage en direction de la
pointe rocheuse et rejoignons Curio Bay juste à l’heure pour le retour des
manchots. Nous en voyons 7 qui rentrent nourrir leurs petits. Nous restons à
distance pour ne pas les déranger. Nous rentrons au van et reprenons la route
jusqu’à Niagara Falls, la plus petite chute du pays et l’une des plus petite au
monde. Mais le lieu reste anecdotique et nous ne nous y attardons pas. Nous
dormons le long de la route dans les collines au milieu des Catlins.
Lions de mer à Waipapa Point.
Cette forêt pétrifiée date du Jurassique, c’est le
résultat d’une immense coulée de boue (lahar) qui a engloutit une forêt.
Ces céphalorhynques à front blanc sont les plus petits
dauphins au monde.
Ce jeune manchot antipode (où Yellow eyes pinguins en
anglais) est sortis de son nid pour attendre le retour de ses parents.
Day 33
: Jeudi 07 Février
La journée
de la veille était dédiée à la faune, celle-ci le sera pour les cascades !
Nous avons élaborés un planning pour voir 4 d’entre elles. Nous commençons le
matin par la plus grande des chutes : Mc Lean Falls (22m). Pour la
rejoindre : une piste un peu pentue à travers champs pour arriver au
parking puis 20 minutes de marches en forêt. C’est une belle cascade sur
plusieurs niveaux. Nous nous rendons au pied de la plus haute partie où il y a
une petite retenue d’eau. Nous poursuivons les visites, vient ensuite en
chemin, la découverte du petit lac Wilkie. Dix minutes de marches nous
permettent de voir ce ravissant lac où se reflètent les arbres. Nous avions
prévus de voir Cathedral Cave (des grottes dans les falaises côtières) mais le
site n’ouvrait qu’en soirée en raison de la marée! Ensuite nous nous
arrêtons pour observer deux cascades accolées : Matai Falls et Horseshoe
Falls. Là encore nous n’avons qu’à marcher 15 minutes pour atteindre les chutes
dans la forêt. Elles sont moins impressionnantes que celles de Mc Lean. Nous
continuons la route vers l’Est pour arriver à la dernière cascade, plus
connue : Parakaunui Falls. En 10 minutes, nous sommes aux pieds des chutes
de 20m qui s’écoulent en escalier. Nous revenons au van et décidons de dormir dans
le coin au DOC campsite de Parakaunui (6DNZ). Quel magnifique camping au
bord de l’océan, avec une immense plage, dominée par une gigantesque falaise
abrupte, et où paresse un lion de mer. Le site a du succès, je compte une
douzaine d’autres véhicules.
Eva et moi, devant la partie supérieur de Mc Lean Falls.
La partie inférieure de Mc Lean Falls.
Matai Falls.
Horseshoe Falls.
Parakaunui Falls.
Day 34
: Vendredi 08 Février
C’est
le dernier jour dans les Catlins, nous consacrons la matinée aux dernières
visites. Nous débutons par Jack’s Blowhole, un trou profond de 55m, à 200m du
rivage, et relié par un tunnel dans la falaise. La mer s’y engouffre violement
et gronde tel le tonnerre. Après cette petite marche d’une heure nous allons au
suivant lieu d’intérêt. Nous roulons toujours vers l’Est pour atteindre la
pointe orientale des Catlins : Nugget Point. Cette portion du
littoral déchiqueté, abrite une immense colonie de phoque à fourrures.
Nous marchons jusqu’à la pointe où est perché un petit phare construit en 1869.
Nous observons les bruyants phoques à fourrures en contrebas sur la côte. Après
cette promenade sous le soleil, nous prenons la route pour Dunedin et quittons
les Catlins en fin de matinée.
Nous
atteignons Dunedin au bout d’une heure et demie. La capitale de l’Otago fut
fondée par des pionniers prebystériens venue d’Ecosse en 1848. Nous débutons la
visite du centre-ville, qui s’articule autour d’une place octogonale nommée
l’Octagon. On y trouve des bâtiments de style Victoriens et Edouardiens parmi
les plus beaux du pays. Nous rentrons à l’intérieur de St Paul’s Cathedral qui
dispose d’une voûte gothique (la seule église du pays). Puis nous sortons de
l’Octagon pour visiter la gare ferroviaire. Cet édifice construit en 1906 dans
le style flamand est sans doute le plus beau des anciens bâtiments du pays.
L’intérieur est richement décoré avec des mosaïques, des frises et des vitraux.
Nous quittons la ville en fin d’après-midi, après avoir refait nos réserves
d’eau et de nourriture. Nous prenons la route vers l’Est et la péninsule
d’Otago qui protège le port et la baie de Dunedin. Nous roulons jusqu’à Allans
Beach. Nous explorons les lieux avant la tombée de la nuit ; sur la plage
il y a quelques lions de mer qui s’apprêtent eux aussi à dormir.
Parakaunui Bay.
Nugget Point doit son nom est îlots rocheux qui parsème la
côte.
Détails architecturaux dans la gare ferroviaire de
Dunedin : Les guichets et la verrière.
Day 35
: Samedi 09 Février
Il
fait encore bien beau, nous commençons la journée en retournant marcher sur
Allans Beach, nous explorons davantage la baie. Les lions de mer sont toujours
là, rejoins sur les rochers par des phoques à fourrures. Après cette marche
dans un décor de rêve, nous allons pique niquer au Nord de la Péninsule, à
Taiaroa Head. On y trouve le Royal Albatross Centre, où l’on peut observer
l’oiseau et son unique site continental de nidification. Mais les 80DNZ pour
approcher le nichoir nous refroidisse, même pour rentrer dans (l’office qui
donne quelques infos sur l’oiseau) on doit payer 5DNZ. Nous restons à
l’extérieur, nous avons la vue sur la colonie de mouette et c’est gratuit! Nous
contemplons la pointe sauvage et repartons au centre de la péninsule pour
trouver un bon spot pour passer la nuit. Nous nous arrêtons à Seal Point Road,
plus précisément au départ de la marche pour Sandfly Bay. Ce n’était pas prévu
dans notre programme mais il s’avère que le lieu est magnifique et abrite des
manchots antipodes dans les dunes. Nous nous y rendons avec les derniers rayons
du soleil. Nous apercevons effectivement les oiseaux sur le sommet des dunes et
nous prenons de superbes clichés du ciel flamboyant, puis nous rentrons au van
avec les lampes torches.
Allans Beach.
Taiaroa Head.
Sandfly Bay.
Day 36
: Dimanche 10 Février
Nous
nous levons un peu plus tardivement, je débute la rédaction du blog, puis nous
retournons après le déjeuner sur Dunedin. Nous passons à la bibliothèque et
quand nous sortons nous retrouvons une amie d’Eva : Imogen. Nous discutons
dans un café donnant sur l’Octagon. Imogen étudie la microbiologie, comme moi,
mais elle est en première année de doctorat à l’université de Dunedin. J’en
profite pour me renseigner et comparer les débouchés ici. Nous passons 2 heures
à discuter et nous la laissons pour reprendre la route pour le Nord et la
petite ville de Palmerston. En chemin nous nous arrêtons à Baldwin Street, la
rue la plus pentue du monde selon le Guinness Book of records. Nous mettons 10
minutes pour la gravir, elle coupe un peu les jambes et les rares voitures qui
s’y risquent sont des 4x4. Nous roulons jusqu’à Palmerston, et nous dormons en
rase campagne près d’une lagune.
Baldwin street et ses 35% d'inclinaison.
Day 37
& 38: Lundi 11 Février
Après
une nuit reposante dans la campagne nous nous rendons à la bibliothèque de
Palmerston (minuscule ville en comparaison avec son homologue de l’île du
Nord). Je finis de rédiger mes « covers letters » et j’envois mes
candidatures pour des propositions de travail. En fin d’après-midi, nous nous
rendons à 20Kms au Nord, sur la côte pour une curiosité locale : les
Moareki Boulders. Ces sphères quasi-parfaites seraient des sédiments qui se
seraient amalgamées en boules puis se seraient fossilisés. Là, près du village
de Moareki, baignent dans le Pacifique une trentaine de ces sphères. L’aire de
répartition est vraiment petite ce qui renforce le caractère surnaturel des
lieux. Nous sommes tout de même un peu déçu car nous pensions le site plus
grand mais nous sommes à marée haute, peut-être se cachent d’autres boulders
sous les eaux. Nous revenons au van et nous stoppons entre Moareki et
Palmerston sur une aire de pique-nique. J’y continue la rédaction du blog et
nous y passons la nuit.
Moeraki Boulders
Day 38: Mardi 12 Février
Le lendemain, nous retournons à la bibliothèque de
Palmerston pour à nouveau utiliser Internet. Puis nous faisons le plein et
prenons la route d’Alexandra. Nous revenons dans l’Otago central, nous
traversons ces étendues sèches où les arbres sont rares. Nous décidons de
dormir non loin d’Alexandra dans l’Ida Valley, plus précisément à 2Kms de
Poolburn, une zone qui a servi de lieu de tournage au Seigneur des anneaux pour
représenter le Rivermark. Cette lande parsemée de chaos rocheux de schistes est
le lieu idéal pour représenter les terres du Rohan.
Le lac de Poolburn.
Les rochers de schiste de l’Ida Valley
Ainsi
se clôture cette longue étape, une grosse boucle et un retour dans l’Otago.
Demain nous passons de nouveaux chez les amis d’Eva à Cromwell, puis nous nous
dirigerons vers le Mt Cook National Park et le Canterbury. J’ai pratiquement
rattrapé tout le retard sur la mise en ligne des albums photos (il ne reste que
la péninsule d'Otago à mettre en ligne) mais je commence à bientôt être à court
de place sur le blog ! J’en profite pour souhaiter une joyeuse Saint
Valentin à Eva <3 qui a beaucoup de patience avec la rédaction du blog. À
bientôt.
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