13 juin, 2013

There and come back


Ce « dernier » article a été rédigé en France, je suis donc bien rentré sain et sauf, où j’ai retrouvé ma famille et mes proches. Quelle sensation étrange de revenir en France, de refouler les lieux connus et la maison d’enfance. Dans cet article je reviens sur mon voyage retour puis je fais le bilan de cette année en Nouvelle-Zélande. Mais tout d’abord je vous livre deux mots sur la fin du Wwoofing  à Warkworth. 

La nouvelle-Zélande : il fut difficile de quitter un tel paradis
Cette dernière semaine de Wwoof passe rapidement, j’œuvre toujours sur la confection de la tenture pour protéger le four des fortes pluies d’hiver. Le four d’argile, qui par ailleurs, durant mon jour de repos, a vu une partie de son toit s’effondrer sous le poids de Fabrice et de Florent ; mais heureusement plus de peur que de mal pour eux (pour le four cela se reprendra). J’assiste au départ de Gordon, d’Isabel et Thuy-An, au retour de Nozomi et à l’arrivée de nouveaux wwoofers sur la ferme : Joy et Maxence (des Calédoniens). Le soir de leur arrivée nous avons même droit à un « bomb fire » (feu de camp). Nous faisons chauffer au-dessus des braises quelques marshmallows que nous dégustons en musique (avec Audrey au djembé et Fabrice à la guitare).

Le samedi matin je redécouvre le marché de Matakana, je craque pour un bon hamburger à la viande de buffle et au bleu maison : un régale pour 10DNZ. Le marché est toujours aussi côté et il y a foule. Avec les autres wwoofers, nous profitons pleinement de cette sortie. Florent améliore le train-train quotidien en égayant nos papilles avec ses recettes de pâtissier dont une excellente mousse au chocolat. Florent et Julie font aussi l’acquisition d’une voiture. Et pour fêter cela, ils nous invitent tous à bords pour rejoindre et découvrir le joli littoral près du hameau de Leigh, notamment Goat Island. Le 23 mai je fais mes adieux et je quitte les lieux pour la troisième fois, mais cette fois-ci c’est synonyme de quitter le pays. Je rentre en bus sur Auckland depuis Warkworth.

Les bâches pratiquement toutes en places, le travail sur le four ressemble à un projet secret !

 La réserve de Goat Island sera ma dernière découverte en Nouvelle-Zélande.
 
Le jour de mon départ de la ferme (de gauche à droite : Julie, Florent, Camisa, moi-même, Kiyomi et Frodo !).

Je suis vraiment impatient de retourner sur Auckland, car malgré la tristesse de quitter ce fabuleux pays, je vais retrouver ma chérie à l’aéroport. En effet comme je l’avais déjà dévoilé dans le précédent article, j’ai décidé de vivre un dernier sursaut d’aventure avant de rentrer en France. J’ai donc choisis de m’arrêter quelques jours à Melbourne, une grande mégalopole australienne de 4 millions d’habitants (la population néo-zélandaise en gros). Ce sera l’occasion de voir un peu d’Australie (c’est la porte à côté) et puis découvrir une ville que l’on m’a fortement recommandé et où j’aspirais à travailler. Et puis surtout, je vais pouvoir rester encore un peu avec Eva puisqu’elle peut m’accompagner pour l’Australie. Nous nous retrouvons donc à l’aéroport dans un parfait timing (mon bus et son avion provenant de Wellington arrivant dans le même quart d’heure). Après nos heureuses retrouvailles nous nous préparons pour la suite du voyage. 

Nous passons la nuit dans un hôtel proche de l’aéroport et le lendemain le vendredi 24 Mai c’est le jour du départ. Notre vol est à 17h50 mais nous nous rendons dès 11h00 à l’aéroport international d’Auckland sous un franc soleil. Nous faisons filmer nos bagages qui vont en soute, et les enregistrons. Puis nous patientons un peu dans les immenses halls où se dressent des statues de guerriers nains issues du film du Hobbit. Nous mangeons en compagnie de ces colosses de polystyrène avant de nous présenter aux douanes. Et  là, j’ai le droit à un petit moment de stress aux portiques de sécurité : ma réplique de la clé d’Erebor du film du Hobbit me vaut de vider mon sac à dos. Les douaniers n’arrivaient pas identifier l’objet métallique (j’avais moi-même oublié que c’était du métal et non une résine). Après vérification je peux passer et conserver mon souvenir ! Nous utilisons le reste du temps libre pour déambuler dans les boutiques duty free. 

En fin d’après midi, nous nous rendons jusqu’à la porte d’embarquement et montons à bord de notre avion : un Airbus A380 de la compagnie Fly Emirates. Cet appareil est vraiment un géant du ciel avec ses 2 ponts et ses 4 immenses réacteurs. À l’intérieur c’est le grand luxe et c’est très spacieux ; nous n’avons pas l’impression d’être en classe économique. Les repas suivent cette tendance, nous sommes simplement heureux. J’oublie ainsi que je quitte le pays des Kiwis pour le pays des Kangourous ! Le vol ne dure que 4 heures nous suivons la course du soleil et il n’est donc que 20h00 avec le décalage horaire quand nous arrivons à Melbourne. Une fois nos bagages récupérés, nous nous présentons aux douanes et là pas de problèmes à la sécurité avec ma clé d’Erebor mais rebelote je suis invité à suivre les lignes pointillées rouges au sol (le chemin normal étant le jaune). 

Mais cette fois-ci, je sais que cela vient du fait que j’ai déclaré du bois (objet maoris), des coquillages et une grosse graine, et les douanes veulent juste s’assurer que rien d’illégal ne rentre sur le territoire. L’inspection ne dure que 5 minutes ; j’avais préparé une boite accessible dans mon sac avec tout ce qui était susceptible de poser problème aux douanes. Résultat la douanière me confisque ma graine d’arbre mais heureusement que je l’avais déclaré sinon c’était 300$ d’amende en cas de contrôle. Je suis un peu gêné d’impliquer Eva là dedans ! Nous oublions vite ceci et prenons un taxi (45$) pour rejoindre le quartier de Newmarket dans la banlieue de Flemington. C’est là que se trouve la maison de Zarleen et Stephen, les amis d’Eva qui nous invitent chaleureusement pour ces quelques jours. Nous arrivons finalement plus fatigués que je ne l’aurai imaginé après cette longue journée, et nous trouvons rapidement le sommeil dans un bon lit préparé à notre attention.

Ces statues en polystyrène imitant à la perfection la pierre ont été prêtées par les studios Weta.

Eva contemplant l’A380 qui nous emmènera à Melbourne.

 Une caméra placée sur l’empannage nous permet de suivre le décollage comme dans un jeu vidéo.

Le lendemain le samedi 25 Mai, je prends le temps de faire plus amples connaissances avec Zarleen et Stephen. Ils ont prévus pour cette journée de nous donner un petit aperçu de Melbourne, et pour commencer ils ont choisis de nous faire découvrir le quartier de St Kilda. Pour rejoindre ce charmant quartier au bord de Port Phillip Bay, nous allons en premier lieu au centre ville de Melbourne à bord d’un train de banlieue. Nous arrivons à l’ancienne gare victorienne de Flinders, caractéristique avec sa façade peinte dans les tons ocre et dorés et ses toitures de cuivres oxydés. Nous empruntons un pont qui enjambe la rivière Yarra et longeons un immense parc. Malgré les eucalyptus, je retrouve dans Melbourne une végétation plus européenne avec ses platanes et ses autres arbres à feuilles caduques.

Puis nous continuons à bord d’un tramway. Nous arrivons à St Kilda sous le soleil, je n’ai pas l’impression d’être en fin d’automne, impression renforcée avec la présence des palmiers. Nous commençons par parcourir la grande rue principale d’Acland street où circule le tram. Il y a une multitude de pâtisseries (une majorité avec l’étiquette française !), des restaurants et des cafés. Après un lunch de bonne heure avec un succulent hamburger, nous allons à un marché « handmade & vintage ». Ce dernier occupe, chaque dernier samedi du mois, le premier étage du St Kilda Memorial Hall. Puis nous longeons un parc d’attraction Luna Park pour rattraper la plage, en chemin nous nous arrêtons pour déguster quelques pâtisseries.

Le Luna Park de St Kilda avec son grand huit « Scenic Railway » restauré en 2005 mais qui date de 1911 (c’est le plus ancien encore en activité au monde).

D’immenses plages bordent Port Phillip Bay : une véritable petite mer de 50Kms de côtés et peu profonde (24m au maximum).

Melbourne a conservé un important réseau de tramways, il y a même des rames restaurants comme ici dans Acland street!

Après cette petite marche nous reprenons le tram pour retourner au centre-ville. Nous sommes contraints de descendre à cause d’un problème technique sur la rame nous précédant. Cela nous rallonge un peu mais nous avons ainsi la possibilité de découvrir les quais de la rivière Yarra surplomber par les hauts gratte-ciels. Nous parcourons ensuite tout un réseau de rues piétonnes vraiment étroites coincées entre les buildings, qui fourmillent d’activités. Parfois celles-ci s’engagent sous les immeubles ou se connectent via des galeries aux magnifiques verrières. Dans une de ces arcades, nous nous arrêtons dans un café où il est d’usage de dessiner sur les nappes. Nous effectuons un passage furtif dans un immense centre commercial sur 8 étages puis notre petit groupe achève sa course à la gare centrale de Melbourne (le centre névralgique de la ville). Nous rentrons chez Zarleen et Stephen après cette longue journée riche en souvenir, nous ressortons juste pour aller manger dans une pizzeria dans le quartier.
Les rives de la rivière Yarra qui traverse Melbourne surplombées par l'Eureka Tower, le plus haut gratte-ciel résidentiel du pays (323m).

Une boutique de Macarons au centre de la Royal Arcade, galerie construite en 1869.

Dans la gare centrale se dresse une immense tour en brique d’une ancienne manufacture de 1888 qui a été mise sous un immense cône de verre.

Le dimanche, nous entamons tous ensemble une nouvelle journée de découverte. Nous prenons la direction de Brunswick street dans le quartier de Fitzroy (au Nord-Est du centre-ville). Ici, ce n’est plus l’atmosphère estivale et côtière de St Kilda ; le petit Miami de Melbourne. C’est un quartier très british, qui rappelle la banlieue londonienne avec tous ces bâtiments en briques. Mais la touche d’originalité du lieu est son omniprésent « street art » qui est d’une part toléré et qui est en adéquation avec une culture bohème des lieux. Sous une petite bruine nous marchons devant les pubs, les boutiques de vêtements, les disquaires, et d’autres magasins vendant de l’art sous diverses formes.

On dirait qu’il y a une course à la devanture la plus loufoque avec des enseignes géantes et des graffitis. Même si l’artère principale arbore ces fresques murales urbaines, ce sont dans les petites allées annexes que l’on trouve de véritable chef-d’œuvre artistique. L’art est partout, les mobiliers urbains sont appropriés comme support ; l’ensemble est finalement harmonieux malgré qu’il soit parfois un peu kitch et surchargé. Nous déjeunons au « Vegie Bar » : un restaurant végétarien réputé qui se tient dans un ancien hangar industriel reconverti. Pour cette première, je suis conquis par le contenu de mon assiette : une salade de pâtes de riz et de germes de soja accompagné de tofu fris et de poivrons grillés.

Fitzroy : un quartier bariolé, tagué, et décoré qui ne laisse pas indifférent.

Dans l’après-midi nous rentrons sur le centre ville de Melbourne pour aller voir l’exposition d’Hollywood costume présente à l’ACMI (Autralian Centre For the Moving Image) près de Federation Square. Pour 20$ nous avons ainsi la chance de contempler les costumes les plus célèbres et emblématiques d’Hollywood. La collection comprend une centaine de pièces dont les tenues d’Uma Thurman dans Kill Bill, de Keanu Reeves dans Matrix, de Jonnhy depp dans Pirates des Caraïbes. Il y a aussi les robes de Sharon Stone dans Basic Instinct, de Marilyn Monroe dans 7 ans de réflexion et la combinaison de Kim Basinger dans Batman Returns. Les costumes des films d’époques sont aussi bien représenter : comme ceux des films Gladiator, Marie Antoinette, et du Dernier Empereur.

Il y a même les tenues plus récentes du dernier Spiderman et du Batman The Dark Knight. Certains costumes très simple et minimaliste sont présents comme le débardeur ensanglanté du sergent Mc Cain porté à l’écran par Bruce Willis ou la tenue d’Arnold Schwarzenegger dans le Terminator 1. Une belle exposition atypique qui nous aura bien replongée dans l’univers de tous ces films cultes. De retour à la maison des amis, je me propose de m’occuper du repas : des crêpes accompagnées de bleu, de feta, d’épinard béchamel et de filets de truite (je retente le repas cuisiné lors de mon anniversaire!). Auparavant j’effectue donc les courses avec Eva au supermarché du coin, je m’en sors pour 40$ (deux fois moins chère que la Nouvelle-Zélande !). Cette recette simple et succulente fait toujours bonne impression.

Un moyen de transport original : un carrosse ici devant Flinders station.

Les costumes du film The Great Gatsby présents à l’extérieur de l’exposition et les seuls autorisés à être photographiés.

Cette journée du lundi commence sous la grisaille. Zarleen et Stephen étant au travail, je suggère à Eva de nous rendre au parc zoologique de Melbourne. Nous pourrons y voir la faune endémique de l’Australie en étant loin du bush et du désert. Nous atteignons les grilles du parc, en moins d’une demi-heure, en ayant marché et pris le tram en direction de l’Est. Le zoo est assez grand, il nous est recommandé d’y consacrer 3 heures pour en faire le tour (l’entrée est à 23$). Il y a différents circuits thématiques à l’intérieur : les singes et primates, les animaux d’Asie (tigre, éléphants,…), ceux d’Afrique (Babouins, girafes, zèbres lions et hyènes), ceux d’Australie, les reptiles …etc. Nous prenons le temps de pratiquement tout parcourir sous un ciel gris mais lourd. Les enclos sont grands et bien arborés, le zoo en lui-même est richement décoré et bien aménagé. Pour Eva c’est la première fois qu’elle voit des éléphants, me concernant c’est l’ornithorynque, les wombats et les koalas qui sont une grande première. Dans l’enclos des kangourous et des émeus, il m’est même permis de caresser un kangourou venu par curiosité dans cet enclos semi-ouvert au public.
Quelques représentants d’Australie dans le zoo de Melbourne : koalas, kangourous et émeus.
Il nous est aussi permis de revoir des animaux Néo-Zélandais comme les phoques à fourrure et les manchots bleus.

Nous rentrons en milieu d’après-midi pour avoir suffisamment de temps de nous préparer. Le soir même, nous allons assister à une avant première du film The Great Gatsby avec Zarleen et Stephen dans le cinéma Como Palace. Nous avons choisi de nous y rendre déguisé dans le style années 20 pour coller à l’atmosphère du film. C’est donc en costume que nous traversons le centre ville de Melbourne pour retrouver Zarleen à son travail. Stephen nous rejoint directement au cinéma. Nous sommes presque les seuls à avoir joué le jeu de nous déguiser mais peu importe, nous passons une superbe soirée. Avant la séance je découvre les glaces typiques des cinémas Australiens qu’ils appellent « ice cream pops » ainsi que le pain à la banane. Après la projection, nous dînons dans un fast-food « Soda Rock dinner » qui recréé l’ambiance de ceux aux USA dans les années 50. Puis nous rentrons à Newmarket en train, toujours parés de nos costumes d’époque !

Federation Square de nuit.

Eva, Zarleen, Stephen et moi-même accoutrés comme dans les années folles.

Le mardi c’est notre journée en amoureux, la dernière en Australie et ensemble pour un certain temps alors on profite tout simplement. Nous restons dans le centre-ville de Melbourne. Nous revenons dans la gare centrale pour prendre le temps de redécouvrir les lieux. Nous traversons le Chinatown de Melbourne puis nous arpentons les petites ruelles avant de rallier les berges de la rivière Yarra. Nous marchons sous les 25°C du soleil d’automne, et franchissons la rivière sur une passerelle piétonne. Par la suite nous allons explorer le Queen Victoria Market : un immense marché couvert. Quand nous arrivons sur place les étales viennent juste d’être pliés ! Du coup nous visitons rapidement le bâtiment de la GPO (General post office) reconvertis à l’intérieur en magasins. La ville nous révèle tout un tas de sculptures et de détails architecturaux. Lorsque nous décidons de rentrer, nous sommes conscients qu’il reste tant à visiter. Nous retrouvons plus tard Zarleen et Stephen avec qui nous dînons dans un quartier italien. Puis en soirée, je fais mes sacs, mon avion décolle dans la nuit à 2h40 !

Rue piétonne près de Flinders train station.

 
L’intrigant Slim building. 

La façade de la GPO reconnaissable à sa tour d’horloge achevée en 1907.

Union lane : une ruelle taguée en plein centre-ville qui se renouvelle continuellement.

Eva m’accompagne jusqu’à l’aéroport, nous patientons pour que je puisse enregistrer mes bagages. Je dois ensuite repasser les douanes et l’immigration mais ma chérie ne peut pas m’accompagner pour la suite du voyage. Alors vient le moment tant redouté, nous faisons nos adieux l’un à l’autre et nous nous efforçons de retenir nos larmes. Après cette séparation douloureuse, j’embarque dans un Boeing 777 de la compagnie Fly Emirates. Je quitte la majestueuse Melbourne, l’Australie, et l’hémisphère Sud. Mon avion fait un ravitaillement à Kuala Lumpur pendant une petite heure (mais il faut ressortir de l’appareil et se retaper les douanes). Neuf heures plus tard c’est l’atterrissage à Dubaï où je dispose de moins d’une heure pour changer d’avion. Je dois à traverser un immense terminal de 2Kms tout en longueur, le tout bien chargé, un peu au pas de course, dans un aéroport potentiellement à risque pour une épidémie de Coronavirus. J’ai donc à peine le temps d’entrevoir le luxe de cet aéroport. Il y a des oasis de verdure miniatures à l’intérieur et de magnifiques décorations recréant des palais des milles et une nuits.  J’embarque 20 minutes avant le décollage d’un Airbus 340 toujours sur la même compagnie. Cette journée extensible parait bien longue car les avions suivent les fuseaux horaires, je suis arrivé à dormir un peu au dessus de l’Australie, de l’Inde, et de l’Europe. J’arrive en France à 19h30 avec un peu d’avance sur l’horaire (j’ai mis 7 heures depuis Dubaï). Il fait frais (ça change des 40°C à Dubaï) et le soleil est bien timide. Je retrouve dans l’aéroport mes parents venus m’accueillir, après une année de séparation. J’ai la curieuse impression de les avoir quittés seulement quelques semaines auparavant ! J’ai aussi du mal à réaliser que je viens de traverser le globe. Mais la boucle est-elle vraiment bouclée tant je rentre différent?

Kuala Lumpur une petite halte sur les 16h30 de vol entre Melbourne et Dubaï.

Quelques parts au dessus de l’Océan Indien : une île paradisiaque
 (edit : Camorta island, archipel des îles Nicobar).

Le terminal de l’aéroport de Dubaï tel une immense chenille dans un ciel poussiéreux.

Une épaisse couche de nuages au dessus de la France et sur une bonne moitié de l’Europe ; moi qui espérais ramener du soleil dans mes bagages.

Comme le Hobbit parti à l’aventure sur des chemins remplis de péripéties j’ai eu le droit à  une part d’aventure même pendant le voyage retour. Mais me voilà rentré et voici l’heure du bilan. Je pense que j’ai utilisé mon working holiday visa comme il se devait : 5 mois de Wwoofing-HelpX, 3 mois de travail, et 4 mois road-trip. J’étais venu dans le pays pour « prendre la température », durant un « gap year ». Je ne connaissais personne sur place, je n’avais pas vraiment planifié mon voyage et j’avais un niveau oral d’anglais assez faible. Au final je me suis bien acclimaté, j’ai trouvé mes marques petit à petit, et remplis mon objectif qui était de découvrir le pays. J’ai aussi progressé dans mon anglais au point de me surprendre moi-même (voir des films sans sous-titres et tout comprendre, parler au téléphone, suivre des conversations rapides et compliquées). Et cerise sur le gâteau j’ai rencontré Eva : l’amour de ma vie, c’est une certitude !

J’ai toujours peur de perdre mes acquis linguistiques ici en France. Ce n’était pas ma seule crainte, depuis mon retour je souffre un peu de la maladie « l’impatrié » ; les différences culturelles me sautent aux yeux et je suis vraiment nostalgique de la Nouvelle-Zélande. Par conséquent je me sens quelque part comme étranger en France. Pourtant durant cette année je n’ai jamais coupé mes liens avec la France (suivis les informations et resté en contact avec mes proches et puis le Blog) je dois remercier Internet pour cela. Ce n’est pas le changement survenu en une année en France mais plutôt le vécu en Nouvelle-Zélande qui m’a ouvert les yeux et montré que bien des choses peuvent être vécues différemment. Et le plus difficile jusqu’à présent c’est de devoir vivre l’éloignement avec ma dulcinée, même si nous allons tout faire pour que ce laps de temps soit le plus court possible.

Ce voyage a été bien plus qu’une simple visite touristique, bien plus qu’un échange culturel, ce fut une thérapie contre le doute, sur ce dont j’étais capable. J’ai beaucoup changé et je ne parle pas uniquement des 20kgs perdus. Je crois que j’ai eu plus de réponses sur moi-même, ici, en une année qu’au cours des dix dernières. Une sorte de psychothérapie par le voyage ? Je le pense. Je sais ce que je souhaite maintenant. Je me dois de foncer et de rebondir sur cette expérience extraordinaire. Je retournerais en Nouvelle-Zélande, je veux y travailler mais surtout y faire ma vie avec Eva. Je souhaite devenir un Kiwi. J’aime tant cette mentalité, cette culture même si tout n’est pas rose pour autant. Il y aura un article Rémi est un kiwi, peut-être dans un an, peut-être dans deux mais j’ai cet objectif devant moi et cela donne un sens profond à biens des choses. Rien ne doit devenir impossible, je me dois de réussir les prochains défis qui s’offrent à moi.


Merci à ma chérie d'avoir eu la patience quand j'ai consacré pas mal de temps pour la rédaction du blog pendant le road-trip dans l'île du Sud. Merci à vous lecteurs d’avoir suivi mes aventures, mes galères et mes joies au pays des Kiwis. Ce fut un plaisir de raconter cette année, ce fut aussi pour moi une façon de garder une trace (même si les souvenirs les plus forts sont gravés au fond du cœur). Je crois que votre présence même immatérielle m’a obligé à me surpasser et réussir tout ce que j’entreprenais (je ne m’attendais pas à cet effet venant du blog). J’espère que les informations distillées au fil de mes récits vous auront été utiles. Je salue également toutes les personnes qui ont croisées ma route en Nouvelle-Zélande et en Australie. Je remercie celles et ceux qui ont participé à rendre mon aventure idyllique. Et pour les lecteurs du premier cercle j’espère aussi avoir l’occasion de faire un petit tour de France pour vous revoir.

Vous êtes les bienvenues pour laisser vos messages. Le blog continuera à vivre promis.

Rémi

TO BE CONTINUED