28 août, 2012

Kia Ora depuis le Far Northland


Voilà un peu plus d’une semaine que j’ai intégré mon second wwoof, à Pakaraka dans le Far Northland (Le Far Northland désigne les territoires de l’extrême Nord sous fortes ingérences des Iwis (ou tribus) maoris locales).

Les paysages vallonnés, volcaniques et verts du Far Northland rappellent ceux de l’Auvergne.

 Mes hôtes pour mon second wwoof :  Frederika et Douglas.

Cette fois-ci je suis à l’intérieur des terres (à 30 min de la côte), dans un coquet manoir qui fait bed and breakfast et centre équestre. Ce wwoof est bien différent de mon premier. Tout d’abord, je suis le seul woofer ce qui m’oblige à parler anglais avec mes hôtes Douglas et Frederika, un couple d’anglais installé ici depuis plus de 20 ans. Je suis extrêmement bien logé (au même titre que si je payais pour la chambre d’hôte) ; Je dispose d’une ravissante chambre avec un confortable lit à baldaquin. Douglas, ancien aubergiste, cuisine très bien pour le repas du soir qui est pris en commun (sinon je prends mon petit déjeuner et mon lunch à part). J’ai n’ai pas à aider pour la cuisine ni pour le ménage en revanche je travaille beaucoup, vraiment beaucoup et j'ai bien compris que je n'étais pas ici pour des vacances. En effet, je travaille 6 heures par jours tous les jours (pas de day off!!!) soit 42 heures de boulot physique par semaine ! Cela me convient car je ne reste que 15 jours (je quitte les lieux le 3 Septembre), je pense que je n’aurais pas tenu deux mois ici contrairement à mon premier wwoof.


Le merveilleux manoir de mon second wwoof et son jardin.

Un superbe perroquet mais malheureusement il fut difficile à approcher pour la photo.

Je fais des tâches qui commencent à être habituelles comme la promenade des chiens (un grand Danois et un Jack Russel), nourrir les deux chats, couper du bois (sauf que cette fois-ci en plus de la hache j’ai appris à me servir de la tronçonneuse), désherber, m’occuper des 6 poulets et faire quelques réparations dans le jardin. Je découvre de nouvelles tâches comme brosser les trois chevaux, nourrir les deux poneys et ramasser leurs excréments ! Dernièrement j’ai creusé des fossés dans le champ des chevaux pour drainer l’eau ; j’ai opéré dans un véritable bourbier, j’étais davantage couvert d’argile que lorsque je travaillais sur le four. Sinon je travaille seul, excepté un jour où j’ai aidé leur beau-fils à dégager des arbres autour de barrière (c’est là que j’ai appris à me servir de la tronçonneuse). C’est un peu le mauvais côté de ce wwoof que de n’avoir finalement personne à qui parler en journée pendant le boulot mais je ne m’ennuie pas car chaque jour il m’est donné une liste bien longue d’impératifs. Et je relativise car j’ai la compagnie durant le travaille des martins-pêcheurs, des tuis et des magnifiques perroquets le tout dans un somptueux environnement.

Les travaux de coupe du bois : Dégager des vieux troncs, les couper, et en construire un mur de bûches.
  
Le défis fil rouge de chaque matins : 1h30 à ramasser des montagnes de crottins de poneys. Mais je préfère cela à ramasser les feuilles mortes car au moins les tas de crottins sont bien localisés dans le pré.

 Le travail le plus passionnant que j'ai eu à réaliser.

N’ayant pas de day off je ne bouge pas trop, j’ai par ailleurs déjà visité les lieux intéressants des environs. Je profite simplement du magnifique cadre pour me reposer après le travail et j’ai juste effectué une marche sur une après-midi pour rallier le lac Owhareiti au pied d’un cône volcanique. 

 A proximité de mon wwoof la petite église de Holy Trinity Anglican Church érigée en 1851.
 
Un avion d’épandage que j’ai surpris à atterrir sur une piste bien pentue au pied d’un volcan.
 
Ma seule véritable sortie remonte à lundi dernier, quand je me suis rendu à Kaikohe East School, l’école primaire où enseigne Frederika, pour assister à un spectacle maori. J’ai d’ailleurs bien failli le louper car mon van était enlisé sur la « place » de parking que mes hôtes m’avaient indiqué (je me gare sur une meilleure place désormais). Enfin revenons au spectacle ; c’est un show d’une heure donné par  la Kahunrangi Dance Company (Kahunrangi signifie bleu en maori). Les six danseurs maoris sont revêtus de Piupiu ; un short élaboré avec des flaxes (une sorte de yucca) et dont la réalisation prend 8 semaines. Il y a plusieurs parties dans le spectacle. Ils commencent par raconter le récit légendaire d’Hatupatu (confère ci-dessous). Puis les hommes effectuent une danse guerrière avec un Taiaha, une lance qui à deux extrémités : la langue ou Arero pour atteindre les organes mous et le manche ou Tinana pour casser les os. Ensuite j’ai été bluffé par une histoire racontée uniquement à partir de figures réalisées au moyen d’entrelacement de cordes avec les mains. Celle-ci était à propos d’un pêcheur rencontrant le dieu de la mer Tangaroa. Enfin ils ont fait une danse avec des Tītī tōrea (des bâtonnets de lancer) et des Poï (un sac de tissu, rempli de graine, attaché au bout d'une ficelle).

J’en garde un excellent souvenir, mais ce n’était pas tout, j’ai ensuite été reçu en tant que « guest » dans la classe de Frederika face à une quinzaine d’élèves, de 7 et 8 ans, et à 90% maoris (j’ouvre une longue parenthèse pour dire que 40% de la population du Northland est maoris (60% vers Kataia), et que Kaikohe regroupe des écoles bilingues, d’où l’importance d’élèves maoris). Les élèves se sont présentés en français (« Je m’appelle  …»)  et puis à mon tour je me suis présenté et j’ai parlé un peu de moi et de mon voyage le tout en anglais illustré par quelques photos d’Auvergne et de ma famille. Quand je leur ai montré la France sur le globe terrestre ils n’en revenaient pas de la distance entre nos deux pays. J’ai aussi fait quelques tours de magie que j’ai ramené de France : ils les ont bien appréciés. Ils étaient vraiment curieux et m’ont posé tout un tas de questions. Ils ont clôturé, cet échange enrichissant et intéressant, par une chanson en anglais et des mots en maori à mon honneur.

 La Kahunrangi Dance Company en train de réaliser une danse traditionnelle aux Tītī tōrea.

Une représentation de la légende d’Hatupatu :
Lors d’une partie de chasse avec ses trois frères aînés et brutaux envers lui, Hatupatu fut poursuivie par Kurangaituku une déesse oiseau. Hatupatu essaya par tous les moyens de lui échapper. Il était entraîné à l’art de l’esquive et doté d’un fort instinct de conservation. Il avait acquis certains dons et il ouvrit par magie une pierre pour s’y réfugier à l’intérieur. Il commandait aussi les éléments et utilisa un geyser pour ébouillanter Kurangaituku. Par la suite, il devint chef de clan, fut respecté par ses frères et ne recula plus jamais devant l'adversité.

La classe néo-zélandaise de Primary school où j’ai été invité.

C’est tout concernant ma vie dans le Far Northland pour le moment, j’espère avoir de belles choses à raconter d’ici peu. Après mon wwoof je compte rallier l’extrême Nord en visitant le Cap Reinga, mais en attendant il me reste encore pas mal de bois à couper! Ka kite ano.

20 août, 2012

Le Northland

Je viens d’achever un petit road trip de 5 jours dans le Northland. J’ai tant de choses à raconter ; je reviens sur ces journées qui furent riches en découvertes et en sensations.

Mercredi :

Je quitte Warkworth après avoir fais mon plein d’essence, mes courses et alimenté mon van en eau à la "dump station". Je voulais aussi aller chez le coiffeur mais il était malade ce jour là, tant pis cela correspond mieux au mode routard! Pour rejoindre le Northland, j’emprunte jusqu’à Te Hana le seul grand axe routier : la route 1 qui monte dans le Nord. J’avais prévu de faire quelques arrêts découvertes : Dôme Forest et Te hana (ville où s’est déroulée une fameuse bataille entre maoris et colons britanniques) ; mais finalement la météo fut catastrophique et je n’ai eu d’autre choix que de renoncer. En effet pour cette première journée de road trip, la météo a été horrible, j’ai effectivement roulé sous les bombs water. Un véritable mur d’eau m'a contraint même à m’arrêter sur le bas côté de la route près de Mangawhai village.

Une photo « Countryside » du pays avant Mangawhai.

Une fois le gros de l’averse passé, j’ai poursuivi ma route sur cet axe côtier, et c’est en cours d’après-midi que je découvre Bream Bay. Une immense baie dominée dans le fond par des montagnes (les Whangarei Heads). Je fais un arrêt à Langs Beach le temps de prendre quelques magnifiques clichés et de marcher sur une grève jonchée d’éponges marines rouges et jaunes. Je continue sur cette côte et je me gare en free camping sur un parking à Uretiti Beach. Derrière les dunes, je contemple une plage de sable gigantesque (omaha à côté parait minuscule). Je passe la nuit ici. Le ciel est dégagé ; je contemple les étoiles, au loin j’aperçois les lumières de Whangarei et de la raffinerie de Marsden Point.

Bream bay sous un beau ciel d’averses sur les Heads de Whangarei.

Uretiti Beach et ses 25 kms de dunes. 

 Jeudi :

Je reprends la route, sous le soleil cette fois-ci, en direction de Whangarei la plus grande ville du Northland (à 2 heures d’Auckland). Je décide de me garer à 2 km du centre-ville à l’I-site pour découvrir à pied la ville et éviter un onéreux horodateur. La ville est quelconque mis à part une rue commerciale et le Town Bassin, réhabilité dans l’esprit colonial,  le long de la Hatea river. Dans le Town Bassin se situe le musée Claphams Clock (celui-ci rassemble 1600 pièces d’horlogerie soit la plus grande collection de l’hémisphère Sud), mais cela ne m’intéresse pas je préfère aller à Whangarei Falls. Situé à 4 km au Nord de la ville, Whangarei Falls est une cascade photogénique de 26 mètres de haut et facile d’accès. Je décide ensuite de faire une petite marche de 2 heures le long de la rivière pour rejoindre Ah Reed Kauri Park pour observer quelques Kauris de 500 ans dans une forêt (rien de vraiment exceptionnel par rapport à ce qui était annoncé dans le guide mais cela me met en jambe pour l’après-midi).
 
Town Bassin à Whangarei.

Whangarei Falls : la cascade la plus visitée du pays.

Je continue mon chemin avec mon van pour les Heads de Whangarei. Je rallie une péninsule à l’Est de la ville où se dresse cet ancien massif de lave qui a été sculpté par l’érosion et qui domine Bream Bay. Je me gare à Mc Leod Bay ; un charmant petit hameau et après mon lunch je commence l’ascension des Heads : plus précisément celle du Mont Manaia et de ses 460 mètres. J’emprunte une piste balisée depuis le village mais au bout d’une heure et demie je constate qu’il s’agit d’un chemin digne d’un track pour la pose des pièges contre les nuisibles (opossums, rats, …). Je poursuis néanmoins ma route sur ce difficile chemin dans le bush natif car il se dirige dans la bonne direction : il ne peut que couper le bon chemin. Ce qui fut le cas au bout de 30 minutes. Ce dernier est large et bien aménagé. Pas moins de 1040 marches (j'ai compté à la descente!) et d’une heure d’ascension me sont nécessaire pour arriver au sommet du mont Manaia. La vue au sommet des pinacles de laves est à 360°, cela valait tous ces efforts. Je redescends par la suite par le bon chemin. Après 6 heures de marches je m’endors arasé avec la tombée de la nuit dès 19 heures.


Mc Leod Bay : Une jolie anse où j'ai passé la nuit.

Mont Manaia est un site sacré pour les maoris ; la légende raconte que les 5 pinacles représentent 5 personnes : Le chef Manaia, ses deux enfants, sa belle femme Pito (qu’il a volé au chef Hautatu) et Hautatu brandissant une massue qui les poursuit pour récupérer sa femme. Ces personnes furent ensuite changées en pierre par le dieu du tonnerre.

Vendredi :

Une bien belle journée en perspective, mais je décide pourtant de m’enfoncer sous terre, le matin, en allant visiter Abbey Caves. Il s’agit d’un réseau de grottes facilement praticable à pieds. Je me rends à la grotte qui est en fait une galerie creusée par une rivière dans de la roche calcaire. Je m’équipe de 3 lampes torches (une frontale, une puissante torche, et une autre à manivelle), d’un K-way et de chaussures adaptées pour les rochers et l’eau. J’explore pendant 40 minutes cet environnement souterrain. J’observe des stalagmites, des stalactites et quand j’éteins ma torche je me retrouve dans le noir avec pour seule lumière un plafond « étoilé » de glowworms. Ma progression est lente, certains passages demandent de l’attention et de la réflexion pour éviter de trop se mouiller. En remontant le cours de la rivière il m’arrive d’avoir de l’eau jusqu’aux genoux, voir plus par endroit. Je termine le parcours spéléologique dans une immense salle riche en concrétions et en glowworms. Je ressors à la lumière du jour et remonte au van en traversant un chemin garni de gros blocs de laves aux formes ciselées vraiment surprenantes.

 Dans les tréfonds d'Abbey Caves.
Une concrétion qui ressemble à une grosse meringue.

Il est 10 heures, le temps d’aller à la « Tutukaka coast » au Nord-Est de Whangarei. Je traverse des petits patelins côtiers : Ngunguru, Tutukaka et je me gare à Matapouri. Le panorama est splendide et rappelle certains endroits dans le Var : je fais face à une baie bien protégée avec sa plage de sable fin comme sur une photo d’agence de voyage. J’effectue ensuite une petite randonnée pour découvrir d’autres baies et criques tout aussi jolies que Matapouri Bay. Je ne croise pas grand monde, ce qui me permet d’apprécier davantage les lieux.   

Whale Bay et Matapouri Bay : les plus belles plages du Northland.

Je quitte les lieux à 15 heures, je fais mon plein à Whangarei et m’apprête à faire un peu de route en direction de la côte Ouest et de ses forêts de Kauris géants. Je passe par Dargaville une ville sans charme dans une plaine, avec 2 grands axes la traversant. Dargaville est la capitale néo-zélandaise de la patate douce : la « Kumara » et fut une plaque tournante du commerce de la résine de Kauris. Je m’enfonce dans des contrées vraiment isolées et dépeuplées, je croise beaucoup de moutons dans les champs et je prends mon premier autostoppeur sur quelques kilomètres. Pour finir j’arrive en fin d’après-midi au camping du DOC (Department Of Conservation) dans Trounson Kauri Park. Les campsites du DOC sont des campings en autogestion et vraiment minimalistes excepté certains comme celui-ci. Pour 10 DNZ (que l’on dispose dans une urne) je peux passer une journée et une nuit et disposer de cuisines, de douches chaudes, de toilettes et je peux même me brancher en courant avec mon van (j’ai ainsi testé et utilisé mon frigo et mes néons dans le van).

Tous les campings du DOC sont situés dans des réserves ou des parcs et sont généralement difficiles d’accès (20 km de gravels road ou sur des îlots parfois). J’étais venue dans celui-ci pour l’électricité et la douche chaude mais j’ai vite réalisé que le parc allait s’inscrire dans ma liste des visites. En effet, dans la cuisine je lis que l’on peut observer des kiwis dans la forêt de Kauris la nuit. Je me suis donc préparé pour le début de soirée pour une ballade nocturne sur le sentier du parc. Je ne me suis pas trop enfoncé dans la forêt ; j’ai effectivement entendu des kiwis mais je ne les ai pas vus. En revanche, j’ai vu des rats, un opossum et des wetas parmi les troncs gigantesques des Kauris. Cette marche dans la forêt de nuit m’a rappelé Abbey Cave en plus sonore, mais toujours avec la même sensation de pénétrer dans un sanctuaire naturel et son ambiance particulière.

Un gros opossum que j’ai pris pour un chat au départ et qui m’a suivi durant mon excursion nocturne.

 Le plus gros Kauri du parc : 1200 ans et 3,5m de diamètre.

Samedi :

Le samedi matin je retourne dans la forêt. Au milieu de la jungle de cette forêt primaire j’ai vraiment l’impression d’être à la nuit des temps et voir surgir un moa des fougères géantes ne me surprendrait pas. Ce parc de 450 hectares abrite de beaux spécimens de Kauris mais ce n’est qu’une mise en bouche ; je fais les choses crescendo concernant les Kauris (Un gros Kauri à Warkworth, puis ceux de Ah Reed Kauri Park et enfin ceux de cette réserve). Car par la suite je prends la route en direction du Nord et de la forêt de Waipoua. Cette grande forêt est juste un fragment de ce qu’il reste d’une immense forêt préhistorique qui jadis recouvrait quasiment tout le Northland. Mais elle demeure la plus vaste des anciennes forêts de Kauris car elle fut protégée dès 1952. La route coupe la forêt sur 18km et passe non loin de Kauris millénaires dont la taille et la hauteur donnent le vertige.

Waipoua forest : une jungle de géants où nous sommes les fourmis.

Je commence par une petite boucle dans la forêt (The Kauris Walk) pour admirer certains arbres qui se démarquent du lot. Tout d’abord, je me rends à « Four Sisters » : quatre Kauris géants qui poussent côte à côte. Puis je vais voir l’imposant, pour ne pas dire le colossal Te Matua Ngahere (« le père de la forêt ») qui a une circonférence de 16m40 ! Il est difficile de se faire une idée de la taille car on doit rester à bonne distance puisque c’est un arbre sacré pour les maoris et qu’il doit être préservé de dégradations et des maladies. J’achève mon tour dans la Waipoua Forest par Tane Mahuta (« le seigneur de la forêt ») : 51m de haut et 13m80 de circonférence ; il s’agit du plus haut Kauri vivant, vieux de 1200 à 2000 ans. Là encore j’ai du mal à le photographier, même à bonne distance. Dans cette forêt on se sent vraiment minuscule au milieu de ces arbres ; on pourrait être sur la planète Pandora !

Ma première impression face à Te Matua Ngahere  fut de penser qu’il y avait un énorme rocher dans la forêt !

 Tane Mahuta : la prise de vue s'effectue d'assez loin pour cadrer les 51m de haut de ce géant.

Je ressors de cette forêt, reliquat d’un autre temps, pour remonter davantage au Nord. Je passe à Omapere où j’aperçois enfin la mer de Tasman près d’une embouchure où se dressent d’énormes dunes de dizaines de mètres. Je bifurque vers l’Est à Opononi direction Bay of Islands. Je m’arrête à Kawakawa pour une curiosité locale : des WC ! Oui le seul attrait de cette ville passe dans ses toilettes loufoques. Et paradoxalement c’est à mon avis le lieu le plus surveiller et le plus propre de la ville (2 agents d’entretiens, 2 policiers devant et dedans 3 caméras de surveillance pour surveiller vos besoins !). Le reste de la ville se compose d’une rue principale traversée par une ligne de chemin de fer (un petit côté FarWest). Je remonte jusqu’à Kerikeri, où j’effectue une plein salé (l’essence est bien plus cher qu’à Whangarei), et je mets un peu de temps pour trouver un bon coin pour passer la nuit dans Kerikeri Inlet (une péninsule sauvage avec que de la gravel road bien pentue).

Les WC publiques de Kawakawa : évitez d’uriner à côté vous êtes filmé !

Dimanche :

Je me lève avec le soleil qui tente de percer une brume épaisse sur la mer. Ma visite du jour : Russel dans Bay of Islands. Je commence par aller à Paihia ; une charmante ville côtière très touristique où je prends un ferry pour Russel qui se situe en face dans la baie. La traversée ne dure qu’une quinzaine de minutes et passe non loin d’îlots et d’îles ; il y en a beaucoup ici d’où le nom donné à cet endroit : Bay of Islands. La brume s’étant levée, j’arrive à Russel sous le soleil. Russel est un joli petit village historique ; ce fut au début du 19ième siècle une station baleinière et l’une des plus grandes villes coloniales de l’époque. Un lieu de débauche et d’anarchie qui lui valut le nom de « bouge du Pacifique ». Ce qui explique que l’on peut voir certains bâtiments parmi les plus anciens du pays comme The Christ Church (1836), la doyenne des églises néo-zélandaises. Eglise dont j’ai visité l’intérieur et j’ai aussi observé de l’extérieur de l’enceinte le plus ancien bâtiment industriel du pays : le Pompallier. Cette grande bâtisse construite par des missionnaires français abrite une presse d’origine. Ensuite je fais une petite marche dans le bush où je rencontre un oiseau que je prends pour un kiwi, et j’atteins un lookout (point de vue) sur Russel. C’est aussi ici sur Flagstaff Hill que fut arraché le drapeau britannique par un chef Maori Hone Heke se qui déclencha la guerre du Nord. Je redescends pour rejoindre une autre baie (Oneroa Bay). Je pique-nique dans une petite crique et je reviens tranquillement à Russel puis à Pahaia avec le ferry (12 DNZ l’aller-retour). Pour finir cette journée, je voulais faire la visite de Waitangi, le lieu où a été signé le traité du même nom mais les 25 DNZ pour visiter juste une maison m’ont fait changer d’avis.

Le petit port de Russel qui fut la première capitale coloniale du pays : de 1840 à 1841.

The Christ Church financée par Charles Darwin de passage en 1835.

Le coin où j'ai pique-niqué. 

Voilà un petit résumé détaillé de ces 5 jours, et dès le lundi en début d’après-midi je suis allé à mon second wwoof où tout se passe à merveille mais ceci est une autre histoire que je vous raconterai prochainement.

15 août, 2012

…Wwoofing suite^3 & (fin).

Voici venue l’heure du départ, cette fois c’est mon tour de quitter les lieux. Ce matin j’ai quitté, le cœur rempli d’émotions et de bons souvenirs, la ferme de mon premier wwoof. Je laisse derrière moi une famille géniale, des wwoofers vraiment agréables et d’adorables animaux.

Ma photo d’adieu (de gauche à droite : Mayumi, Thuy-An, Mario, Moi-même, Isabel, Sharon, Craig, Anne et Norea).

Je reviens sur cette dernière quinzaine qui est passée très vite en raison du mauvais temps et aussi du fait que j’ai été malade (le froid, la perte de 8 kilos et la fatigue en sont responsables). Petit rituel désormais du blog : la liste des nouveaux wwoofers ; j’ai assisté à la venue de Mayumi une japonaise, d’Isabel et Thuy-An des allemandes et de Anne et Norea des suédoises. J’ai continué les travaux habituels du wwoof, mais j’ai participé à de nouvelles tâches comme construire et peindre un mur dans le magasin en ville. J’ai également continué ce qui est devenu un challenge personnel : le four en argile. Je pars en le laissant malheureusement inachevé, mais il est en bonne voie pour les prochains wwoofers (le toit est enfin d’aplomb et fait une vingtaine de centimètres d’épaisseur). Il faut seulement attendre désormais 2 mois pour que les premières couches d’argiles du toit soient suffisamment sèches et solides pour en recevoir de nouvelles.

Le mur que j’ai construit avec l’aide de Max dans le magasin d'Audrey à Warkworth.

Le four qui va rester en stand-by pendant 2 mois.

Sinon avant-hier j’ai découvert en ramassant du bois des grosses scolopendres. Ces arthropodes sont dangereux s’ils se sentent menacés ; leurs morsures entraînent des fortes fièvres et des douleurs abominables. J’ai fais très attention en les manipulant avec des gants. Un soir j’ai préparé de la truffade auvergnate pour 12 personnes. Elle a été appréciée pourtant je n’avais pas de tome fraîche de Cantal, à défaut j’ai utilisé un fromage local.

Une grosse scolopendre.

Au niveau des sorties nous sommes allés entre wwoofers à Omaha, j’ai aperçu sur la plage un poisson coffre et une otarie, mais ils étaient morts tous les deux (fait vraiment surprenant ici d’après les locaux). Avant mon départ, j’ai utilisé mon dernier day-off pour me reposer et me ressourcer ; je suis allé dans un spa. Plus précisément dans les piscines thermales de Waiwera, un petit village côtier entre Warkworth et Auckland. C’est le premier complexe thermal à avoir ouvert en Nouvelle-Zélande en 1848. Les sources chaudes y sont naturelles ; une eau à 52°C, riches en minéraux et légèrement soufrée provient d’un profond aquifère. J’ai testé des piscines de 31 à 40°C en intérieur et en extérieur, en regardant des films sur écrans géants, pendant 3 heures, le tout pour seulement 10 DNZ (Réduction de 25 DNZ à l’I-site de Warkworth !).
La plage de Waiwera.

Avant de partir j’ai eu le privilège d’avoir une soirée, organisée par mon hôte Audrey, autour du feu dans la forêt. Nous avons chanté des chants maoris et dégusté des marshmallows braisés. J’ai aussi écrit dans le livre d’or des wwoofers (j’ai fais un dessin en 3D de la ferme), j’ai offert des petits cadeaux venant de France et une réplique miniature en argile du four terminé. J’ai laissé une excellente impression et je sais que je serais toujours le bienvenu si je reviens.

Une excellente soirée autour du feu à chanter Kia Kaha !

Ainsi s’achève mon wwoofing à Matakana, mais me concernant ce n’est pas la fin du wwoofing. Je peux établir un bilan positif de ces 2 mois de wwoofing ici. J’ai appris tant de choses, partagé avec tant de personnes de cultures et d’horizons divers ; ce fut que des agréables moments même quand le travaille était difficile. C'était une bonne retraite pour passer tranquillement l’hiver à l’abri des intempéries et le choix de cette région s’est avéré judicieux car je n’ai jamais manqué de choses à découvrir durant mes sorties. J’ai pu bénéficier ainsi de suffisamment de temps pour améliorer mon anglais et me familiariser avec le pays. J’en ai profité pour faire réviser mon van et réaliser les réparations qui s’imposaient pour être plus serein pour le reste de mon voyage. Et surtout mes hôtes ont été vraiment chaleureux, généreux et disposés ; je me suis senti intégré à la famille. Une chose de sûre, c’est que je repasserais à la ferme avant de quitter le pays.

Cet après midi je prends la route pour le Northland, j’aurai le droit aux "bombs water"(des pluies torrentielles de quelques minutes), j’ai prévu de visiter quelques jours la région avant de me rendre dans un nouveau wwoof lundi prochain.

 
 Le livre d’or des wwoofers : à mon tour d’y laisser un petit mot plein d'originalité. 
Et la maquette du four.