19 décembre, 2012

Wellington : un séjour qui joue les prolongations.

Me revoilà après pratiquement 1 mois sans avoir donné de nouvelles (je m’en excuse j’ai été bien occupé dernièrement), et je ne vais pas vous mentir je ne suis toujours pas sur l’île du Sud. J’ai prolongé mon séjour dans la capitale. Et le ferry que j’avais reporté au 30 Novembre, face au risque d’une grève qui finalement n’a pas eut lieu? Et bien, j’ai à nouveau fait changer la date pour le 6 Janvier (ils commencent à me connaître aux bureaux de la compagnie maritime). Le road-trip dans l’île du Sud aura bien lieu mais un peu plus tard voilà tout. Pourquoi la parution a été un peu plus longue que d’habitude ? Pourquoi tant de changements et de rebondissements dans mes plans ? Je le révèle dans cet article.

Un ferry dans la baie de Wellington mais ce n’est pas encore le mien !

Je vais encore pas mal parler de cinéma, c’est donc en toute logique que je reprends à peu près le fil de mon récit dans un cinéma le Jeudi 22 Novembre. Et pas n’importe lequel : « The Embassy Theatre » à Wellington. The Embassy Theatre dispose de la plus grande salle du pays, et fut construit en 1924 dans le style Art Déco. Il a été rénové à plusieurs reprises. Cette fois-ci je reviens à l’intérieur de la salle principale en ayant pris des places pour Skyfall, le dernier James Bond, le jour même de sa sortie en Nouvelle-Zélande. Eva m’accompagne pour l’occasion (vous vous souvenez la fille de mon hôte HelpX). Nous prenons tout d’abord nos places de cinéma. Et alors fait totalement surprenant, dans tous les cinémas de la ville on peut choisir sa place. Oui, on a un numéro de siège attribué sur le ticket ; chose que je n’ai jamais vu en France. Les places du milieu sont plus spacieuses, prises d’assaut, et surtout un peu plus onéreuses (les prix de l’Embassy varient de 14 à 30 DNZ). D’un autre côté c’est pratique on peut se permettre d’arriver au dernier moment pour la séance.

Eva et moi, profitons ainsi de ce surplus de temps et nous nous rendons sur le remblai d’« Oriental Bay » pour manger un morceau avant le film. Le coin est très côté, les maisons en front de mer valent de l’or. Il fait beau, l’été se rapproche. Sur la plage artificielle (sable ramené de l’île du Sud) les gens prennent le soleil après leur journée de travaille. Nous dînons dans le petit restaurant « Beach Babylon » avec vue sur la mer (30 DNZ le repas).
Puis nous retournons au cinéma, en dégustant une glace, en chemin (la première glace de NZ pour moi ! quand je vous dis que ça sent l’été). Après pratiquement 6 mois dans le pays, regarder un film en anglais ne me pose plus de problème même si parfois certaines répliques m’échappent sur le coup, mais je peux reconstruire l’histoire à la fin du film.

Au passage, j’ai trouvé ce James Bond différent mais réussi (très orienté sur les faiblesses psychologiques de 007) et le méchant à un petit côté Jocker dans Batman the Dark Knight (même si Javier Bardem n’est aussi transcendant qu’Heath Ledger). Je m’arrête là pour la critique cinématographique ce n’est pas la fonction du blog. Pourquoi je vous parle de ce cinéma, et bien tout simplement parce que c’est là, le 28 Novembre, qu’a eut lieu la projection de la première du Hobbit (je sais je le rabâche depuis un petit moment déjà!). De voir un film dans la même salle de cinéma à moins d’une semaine de l’événement est une bonne mise en bouche.

Oriental Bay avec son jet d’eau fait face au port de Wellington.

Oriental Bay : Des maisons très cotées.

Les canoës des mers longent la plage d'Oriental Bay.

Les jours suivants, et précédant la première, du Hobbit marquent sans aucun doute un tournant dans mon voyage ici en Nouvelle-Zélande. En effet, je poursuis mon travail chez Déborah dans le cadre de la mission HelpX. Je continue de désherber son jardin pendant la semaine, mais cela me laisse tout de même pas mal de temps libre même si je travaille d’arrache-pied ! J’ai notamment passé beaucoup d’énergie sur les dalles de la terrasse ! Le jardin commence à ressembler à quelque chose. Je n’utilise plus mon temps libre comme simple touriste mais je deviens peu à peu un citadin de Wellington à part entière. Maintenant place à la découverte de la vie nocturne de la ville. Après « Cuba Street » et ses restaurants, l’occasion m’est donnée de fréquenter « Courtenay Place » et toutes petites rues qui donnent sur cette artère remplie de bars et de « nightclubs ».

En effet, le samedi 24 novembre, c’est ma première vraie sortie. Oui j’ai attendu presque 6 mois mais en même temps quand j’étais en mode nomade dans le bush il n’y avait pas de discothèques, juste des opossums! Je commence la soirée chez Eva, il y a pas mal de monde ; c’est une soirée barbecue où chaque colocataire (Allan, Christian, Steph et Eva) à ramener des amis. Ce qui fait que je ne suis pas le seul à pratiquement ne voir que des visages inconnus. Je prépare pour l’occasion des petits toasts « type Savoyard » au fromage, à la crème, aux lardons et à la moutarde de Dijon (le tout passé au four). Et j’en fais d’autres avec Tzatziki et tomates cerise. Ils sont engloutis en un rien de temps, ils ont été appréciés je m’intègre ainsi au groupe grâce à ma cuisine et aussi grâce à mon accent français (il parait que c’est sexy).

La soirée se passe bien mais dés le départ j’assiste à un accident. Un gars a un peu trop bu, et trouve le moyen de s’ouvrir le crâne en faisant une roulade sur un toit en tôle ondulée. Résultat, l’ambulance arrive et l’embarque, il en sera bon pour deux doigts cassés et 11 points de sutures. Après cet accident qui a jeté un petit froid. Tout rendre dans l’ordre. Il y a juste des policiers en faction devant la maison du premier ministre, de l’autre coté de la rue, qui viennent demander à certaines personnes un peu ivres de bien vouloir rester à l’intérieur et de ne pas se promener sur la voie publique. Oui le premier ministre vit en face dans un véritable bunker et le terrain est immense. En discutant au cours de la soirée, je me rends compte qu’un bon nombre d’invités, qui ont entre 20 et 30 ans, viennent d’Irlande, d’Écosse, et d’Angleterre. Mais il y a tout de même une majorité de Kiwis.

Ensuite vient l’heure de se rendre en centre ville afin de poursuivre la soirée. Et c’est avec un cortège de 4 taxis que nous arrivons à Courtenay Place. Je reste avec Eva et deux de ses amies (Christine et Betsy). Dans l’ordre, nous passons au « MiniBar » puis à « l’Establisment » et terminons par le « Dragonfly ». Il y a beaucoup de similarités avec la France, j’avais un peu le sentiment d’être à Clermont-Ferrand un soir de Juin. Et les prix des boissons sont similaires si l’on convertit en euros. La vie nocturne est intense, les rues sont plus bondées qu’en journée. Sinon je constate que l’on s’amuse de la même manière de ce côté de la planète. Je trouve tout de même quelques différences, par exemple il est courant de voir des groupes de gens complément inconnus venir discuter à notre table, pour juste faire connaissance!

Je suis aussi agréablement surpris de la spontanéité des filles qui m’accostent et qui en second lieu après mon prénom demandent si je suis célibataire ! C’est formel c’est carré, il est de coutume d’annoncer directement la couleur ici. À ce sujet, j’en viens au délicieux tournant de mon périple en Nouvelle-Zélande. Dès le minibar, toujours avec beaucoup de spontanéité, je suis tombé sous le charme d’Eva qui était mon « hôtesse » de soirée, et ce fut réciproque. Étant tout les deux célibataires nous nous sommes pas faits priés et ce fut vraiment une superbe soirée. Je vous le dit c’est le destin tout ça ! Le fait de ne pas rester sur Napier car j’avais loupé la saison du fruitpicking (comme quoi parfois le cours des événements ne tient pas à grand-chose)! Voilà je ne m’étendrais pas davantage sur notre relation qui se doit de rester privée mais j’étais un peu obligé d’en parler car j’ai changé par conséquent mon planning de voyage mais aussi mes projets pour la suite.

Quelques photos en vrac du début de soirée : « L’accident », l’apéro dans le jardin de la collocation d’Eva et le barbecue avec les langoustes pêchées du matin par un des invité.

Les jours suivants, j’assiste à l’effervescence de Wellington pour la première mondiale du film le Hobbit. La ville est rebaptisée pour l’occasion : « Middle of the middle earth » en référence au nom du monde inventé par Tolkien. Un petit marché nommé «The Hobbit Artisan Market » ouvre ses portes dès le samedi (jusqu’à la première le mercredi). J’en fais rapidement le tour avec Eva le dimanche. Nous retrouvons sous les stands, Weta Studios, mais aussi les ateliers qui ont tissés les tuniques des films, tout un tas d’artisans (forgerons, verriers, vanniers) et surtout beaucoup d’étales culinaires. L’ambiance est festive, joueurs de violon et de fluttes déambulent dans les allées et nous jouent des mélodies qui rappellent la grande fête à Hobbitbourg dans le film de « La communauté de l’anneau ».

D’ailleurs les guirlandes et les autres décorations des stands nous plongent dans un véritable petit village Hobbit (du moins juste pour l’ambiance car ce n’est pas Hobbiton non plus). Le lendemain, le lundi je retrouve Eva au même endroit pour cette fois-ci assister aux projections gratuites en plein air de la trilogie du Seigneur des anneaux. Le lundi c’est le second volet, « Les deux tours », qui est diffusé sur écran géant. Nous sommes rejoins durant la séance par Betsy. Nous regardons le film qui accompagne la venue de la nuit, il y a beaucoup de monde assis dans l’herbe tout comme nous. Il ne fait pas bien chaud et les couvertures sont donc de sorties.

Sur le chemin du marché, je découvre sur une place une cabine téléphone France Telecom ! Elle ne fonctionne pas mais au combiné on peut entendre différents fonds sonores enregistrés en Corse (lieu de provenance de la cabine)

L’entrée de « The Hobbit Artisan Market » et l’écran géant installé à Waitangi Park.

Après le film, nous admirons un magnifique ciel!

Le lendemain, le mardi 27 Novembre, dans le cadre de mon HelpX, Deborah et moi sommes invités à un « Potluck » chez des francophiles. Il s’agit d’un dîner où chaque convive amène une partie du repas et ce, de manière totalement aléatoire (pas de concertation). Je retrouve les personnes qui assistent aux sessions françaises au café de la bibliothèque chaque lundi. J’en rencontre aussi de nouvelles. Je suis très bien accueilli avec la montagne de crêpe cuisiné le jour même pendant mes heures d’HelpX (50 crêpes et 4 heures en cuisine!). L’occasion m’est donnée de refaire quelques tours de magie pour le plaisir de tous, je ne m’en lasse pas ! Le repas est excellent, je goûte même mon seconde Pavlova.

Au cours de la soirée, deux gros perroquets « Kākās » viennent se poser sur la balustrade extérieure, pour quémander de la nourriture. Ils sont bagués et proviennent de la réserve naturelle toute proche de Zealandia. A cette occasion en discutant sur Zealandia, je suis invité par Desmond et John, qui y travaillent comme guide pour des groupes de français. Nous fixons un rendez-vous pour les jours suivants. Ce potluck fut très agréable et j’ai pu reparler français tout du long. Le soir même je descends en ville sur Courtenay place pour retrouver Eva et Betsy. La rue est remplie de curieux qui viennent voir la logistique se mettre en place pour la première du Hobbit. Des écrans géants, des statues et un très long tapis rouge sont en train d’être installés. Il y a même déjà des personnes qui s’apprêtent à passer la nuit devant les barrières aux meilleures places.

Mon premier Potluck : je suis surpris de la qualité du français de ces néo-zélandais.

J-1 : mon voyage m’a permis d’être au bon endroit au bon moment, après un an d’attente!

Le tapis rouge installé sur Courtenay place fait plus de 500 mètres.

Le mercredi 28, c’est enfin le jour de la première mondiale du Hobbit, je suis tout excité! Depuis le temps que j’attends ce moment. Je revêts mon T-shirt acheté à Weta Cave spécifique pour l’événement. Avec Eva, nous nous mettons en route de bonne heure, car à 9h30 j’ai donné rendez-vous à Allen et Sandy (le couple de chinois d’Hong-Kong rencontré lors de mon premier Wwoof). J’ai également donnez rendez-vous à Stéphanie une belge (rencontrée sur le forum des Pvtistes et avec qui j’avais planifié de voir la première du Hobbit). J’ai mis son blog en lien dans mon blog (section sites amis). Malheureusement pour Allen et Sandy  j’ai confondu « am et pm » pour l’heure dans mon SMS (c’est perturbant l’heure british).

Je les rappelle donc et nous établissons de nous retrouver juste un peu plus tard. Avec Eva et Stéphanie, en chemin nous faisons quelques achats (oreilles d’elfes et armes factices), mais ce n’est en rien comparable aux magnifiques « Cosplayers » que nous voyons (des fans déguisés en personnages de la terre du milieu). Nous revenons sur les lieux parcourus la veille, il y a plus de monde mais il y a encore pas mal de place libre. Nous prenons d’assaut une petite bordure paysagée en hauteur. Elle est idéalement située devant l’Embassy Theatre, non loin de la sculpture du tripode, avec une ligne de vue directe sur le tapis rouge et la scène qui ressemble à un trou de Hobbit. Nous sommes vraiment bien installés à l’ombre d’un « cabbage tree », et assis dans l’herbe. Nous réservons aussi quelques places pour des amis d’Eva qui doivent nous rejoindre. Il est 10h00, débute alors une longue attente.

Les amis d’Eva (dont Betsy, Scott, Lena, Emily) nous retrouvent et nous rejoignent, tout comme Allen et Sandy. Les espaces autours de la scène et le long des barrières bordant le tapis rouge se garnissent peu à peu. Nous avons les yeux rivés sur le compte à rebours au dessus du cinéma. Pour donner une idée, à midi il reste encore 4 heures avant le lancement des festivités. Pour nous occuper nous jouons au jeu des petits papiers (il faut deviner le personnage du seigneur des anneaux écrit sur un papier collé sur son front), nous discutons et bien sûr nous grignotons. L’attente est longue mais il fait très beau, la même chose sous la pluie n’aurait certainement pas été possible. Les équipes de logistique s’affairent encore pour dresser des estrades, poser des affiches et même peindre en noir les poteaux des échafaudages. Les médias sont aussi présents pour couvrir l’événement.

 Quand le compte à rebours arrive à zéro, la première débute enfin. Tout d’abord un groupe de musicien se produit sur scène et interprète une version country de « Misty Moutains » (la chanson des nains dans le film). Ensuite, les stars et des invités (journalistes, équipes de tournages et quelques célébrités) défilent sur le tapis rouge ; c’est un peu le festival de Cannes version Kiwi. Je vois Peter Jackson le réalisateur du film, mais aussi des acteurs comme Cate Blanchett (Galadriel), Martin Freeman (Bilbo), Hugo Weaving (Elrond), Andy Serkis (Gollum), Elijah Wood (Frodon) et puis tous les comédiens incarnant les treize nains. James Cameron arpente aussi le tapis rouge. Sir Ian Mc Kellen (Gandalf) n’est pas présent mais fait une apparition sur l’écran géant (il a boycotté l’événement à la suite de propos homophobes tenus par le premier ministre qui était présent pour l’événement).

À un moment les organisateurs nous demandent de lever les yeux au ciel. Un avion d’Air New Zealand décoré aux couleurs du film s’offre un passage à basse altitude! Tout le casting défile lentement le long du tapis rouge et signe quelques autographes, avant de monter au complet sur la scène. Le premier ministre, un dirigeant de la Warner Bross et Peter Jackson donnent à tour de rôle des discours. Après une forte ovation de la foule ; ils se rendent dans le cinéma derrière pour la projection. Je n’ai pas pût me glisser dans la salle mais ce fut une superbe journée. J’attendrais le 12 décembre comme tout le monde.


Eva et moi-même prêt à passer une longue journée de fête aux couleurs du Hobbit!

La scène en forme de trou d’Hobbit et ce maudit poteau électrique qui cache en partie la vue !

Peter Jackson lors de son discours (ma fenêtre de vue était bien réduite : maudit poteau²)

Des figurants hobbits dans un bar, je crois en reconnaître certains de la précédente trilogie?

Le 30 Novembre, je me remets à peine de la première du hobbit avec encore des images plein la tête. Ce jour là, je suis invité par Desmond et John pour visiter Zealandia. Ils viennent me chercher en voiture, mais la réserve est toute proche à seulement 5 min en voiture dans le quartier de Karori. Que dire sur Zealandia ? Et c’est un parc éco-sanctuaire qui abrite plus de 30 espèces d’oiseaux et de reptiles vraiment rares et endémiques de la Nouvelle-Zélande. Le site est ancré dans une vallée à l’aplomb de la grande faille sismique. Cette vallée, avec ses deux lacs maintenus par des barrages, sert également en partie de réservoir d’eau potable pour Wellington. Cette réserve de 225 hectares est récente : le site a été réaménagé en 2005 pour les visiteurs. Il  est « pest-free », c'est-à-dire que les animaux nuisibles et non endémiques sont éliminés lors de campagne de chasse.

Desmond et John m’offrent le ticket d’entrée (18,50DNZ), je les remercie pour cette attention. Nous commençons la visite en franchissant la double clôture grillagée via un sas (c’est Jurassique Park !). Le mur d’enceinte a été conçu pour qu’aucun chat, opossum ou même mulot ne le franchisse. Les premiers abords du sanctuaire montre une végétation européenne récente (pins et genêts), mais plus on va de l’avant et plus le bush natif et les essences rares de plantes apparaissent. Au détour du sentier, nous observons dans des vivariums des petits geckos qui se camouflent à la perfection. Le site sert de nurseries ; les reptiles sont relâchés sur place et sur Kapiti Island. Le long des berges du premier lacs nous observons les 4 espèces de Cormorans du pays. Après nous longeons un enclos qui renferme de beaux spécimens de tuataras. C’est un lézard de belle taille (50 cm) qui ressemble à un iguane. Nous observons un individu qui prend le soleil devant son terrier, il n’est nullement inquiété par notre présence. Nous nous enfonçons ensuite dans le bush. Le chemin se raidit, traverse une forêt où l’on trouve les plus grands fushias du monde. Ils ont l’allure de gros arbres, c’est le climat néo-zélandais ça!

Nous continuons, et arrivons sur une aire avec nourriture pour les oiseaux. Une dizaine de kākās se pressent pour utiliser les dispositifs des mangeoires. Ils ont de la nourriture et de l’eau sucrée en grande quantité, mais ils n’aiment pas partager. Ils se chassent et ils se disputent le nectar avec les tuis. Plus loin, Desmond et John m’emmènent sur une autre aire avec mangeoires. En chemin nous prenons un escalier, où sur chaque marche, il y a le nom de généreux donateurs ; ils me montrent fièrement la leur (la vingt-quatrième). Sur la seconde aire, nous observons des hihis. C’est encore un joli oiseau dont seul le mâle arbore le plumage noir et gris avec une ligne jaune. John m’explique que « hihi » en maori signifie rayon de soleil en allusion au plumage. Ils viennent en groupe pour manger et sont très bruyant. Sur le chemin du retour, dans des souches aménagées pour observations des insectes wetas, j’observe quelques individus de belles tailles (8cm environ). Nous rentrons en empruntant le parapet du second barrage, puis une passerelle suspendue au dessus d’une canopée de fougères géantes. Desmond me montre l’emplacement d’un nid de kiwi, il y en a une centaine dans la réserve que l’on peut observer durant des expéditions nocturnes avec des guides.


La faune et la Flore de la réserve : cormoran, Tuatara, kākā et fushia géant.

Cette fin de semaine marque aussi la fin à proprement parler de mon HelpX. Mon jardinage est quasiment achevé et je me dois de libérer le studio pour que Déborah puisse le louer. J’aménage donc dans une chambre d’ami dans la même maison et paye cette fois-ci un loyer (140DNZ la semaine). Décembre marque également pour moi, ma recherche d’emploi. Car je compte rester sur Wellington pendant les fêtes de fin d’année et partir ensuite pour l’île du Sud avec Eva. Mais pas question de dépenser tout mon budget ici, il me faut donc travailler. Je me fais aider par Déborah pour rédiger mon CV à la sauce Kiwi. Et je commence à en déposer auprès des restaurants français. Je cible ceux-ci car je suis à la mauvaise période (je suis en concurrence avec les étudiants qui sont en vacances), et les restaurants français recherchent des travailleurs bilingues (c’est une piste que j’exploite donc).

Ma recherche d’emploi commence bien mal, je loupe le premier rendez-vous que j’obtiens le samedi matin ; la faute à l’emplacement introuvable du café du « Marché français » où je me rendais. En effet, j’ai mis une heure à tourner en rond, à passer devant sans le savoir et pour couronner le tout mon portable a rendu l’âme : la poisse ! Vous pensez bien que quand je suis rentré sur Kelburn pour téléphoner depuis le fixe et présenter mes excuses j’ai été envoyé sur les roses par Véronique la gérante. Mais j’y retourne par la suite avec des fleurs et pas mal d’avance pour trouver le lieu (au troisième étage d’un immeuble après avoir traversé des bureaux d’architectes !), et avec un nouveau téléphone acheté pour 100DNZ juste au cas où! Véronique apprécie le geste, j’ai grillé une erreur sur trois ! Je discute avec elle et son mari pendant deux heures, ce sont des personnes charmantes qui ont montés un business réputé ici à Wellington (dont la plus importante fromagerie française d’importation). Mais je n’obtiens pas de poste ; elle recherche en priorité du personnel expérimenté.

Je ne me décourage pas, pendant 4 jours je parcours à pied tout Wellington, j’y vais au culot pour demander du travail car je n’ai aucune expérience dans la restauration (j’ai uniquement travaillé que dans l’agro-alimentaire pendant les jobs saisonniers). Je franchis un grand nombre de portes de bars, de restaurants et de cafés. En attendant d'éventuelles réponses, je continue les sorties francophiles avec les amis de Déborah. Par exemple le lundi 3 Décembre, je me rends au petit cinéma Art Déco The Penthouse du quartier de Brooklin pour voir « Monsieur Lazard ».  Le film est en français (Québécois). Le mercredi 5 Décembre, j’obtiens une réponse positive pour le travail et un essai dès le lendemain (il me faut juste acheter un pantalon noir terre gale et des chaussures noires plus habillées que mes converses (240 DNZ d'investissement tout de même). Je vais travailler à « l’Hippopotamus restaurant&Bar » dans le « Museum Hotel » (je précise que cela  n’a rien à voir avec la chaîne Hippopotamus française). (Plus d’info ici).

C’est l’été sur Wellington : ma recherche d’emploi est vraiment agréable sous ce franc soleil.

Une photo du dernier carré désherbé du jardin de Deborah lors de mon HelpX (avant/après).

Ce bateau au pavillon de pirate et au look militaire fait partie de la flotte de 4 navires de l’ONG Sea Shepherd qui s’oppose en autre à la chasse illégale à la baleine.

Je commence donc le 6 Décembre mon nouveau travail dès 7 heures du matin (je me lève à 5 heures), j’avoue avoir perdu un peu le rythme de me lever si tôt. J’arrive au restaurant, situé juste à côté du musée Te Papa en front de mer. Le cadre est somptueux. Le restaurant est situé au 3ième étage du « Museum hotel » : un hôtel de haut standing qui renferme un grand nombre d’œuvres d’arts. C’est un endroit très sélect, je me sens un peu perdu dans tout ce luxe, au milieu des dorures, des panneaux de bois laqués. Ici tout brille, tout est propre et magnifiquement disposé. Je vais faire de mon mieux pour me fondre dans mon nouvel environnement de travail. Rien que ma tenue est classe ; j’enfile pour la première fois une tenue de « pingouin » (chemise, cravate, gilet, tablier, pantalon). J’ai vécu peut être un peu trop à la dure dans le bush et en tant que nomade ce qui explique que j’éprouve un léger malaise. Après avoir passé 10 minutes pour faire mon nœud de cravate (je n’en porte jamais d’habitude !), je prends l’ascenseur direction le restaurant.

La salle est vraiment belle, avec vue sur la baie. Il y a une vingtaine de table, un bar, une salle privée, un salon avec des fauteuils style Louis XVI, un grand buffet, et encore des œuvres d’arts. Je suis reçu par Stéphane qui m’encadre pour cette première journée. Je fais aussi la connaissance cette journée là de Camille, Antoine, Dee, Georgia, Daniel et de Tim le manager (pour citer les autres personnes il y a Cheta, Damien, David, Elena, Janvier, Josh, Laurent, Louis, Kenny, Mateo, Melvine, Mickael, Myriam, Patrick, Sébastien, Torah, et j’ai oublié certains noms mais cela fait pas mal de monde). La plupart des jeunes employés sont comme moi des travailleurs saisonniers (français ou néo-zélandais). Mes horaires sont variables (j’ai commencé à 6h00, 6h30, 7h00 et 8h00) et je dispose d’un à deux « days-off » par semaine (et je peux être amené à travailler 7 jours consécutifs!). Pour le moment ma plus grosse semaine fut la première avec 53 heures! La paye est hebdomadaire avec 12DNZ net de l’heure. J’ai été embauché au départ pour faire du « polishing » des assiettes, des tasses des verres et des couverts. J’utilise du vinaigre blanc et de l’huile de coude pour faire briller tout ce qui passe entre mes mains ; pas une seule trace de graisse ne doit rester !

Mais petit à petit on me forme aussi à travailler en salle au contact des clients (pour le moment je ne fais que le breakfast de 8h00 à 11h00). Mon anglais est parfois un peu maladroit mais je me corrige chaque jour. Quand les questions sont trop complexes ou les demandes vraiment spécifiques je demande de l’aide à mon supérieur. D’ailleurs deux mots à ce sujet : le staff est vraiment agréable et veille à ce que je me sente bien, et que je ménage mon stress. Tout est nouveau pour moi ici, et je fais de gros efforts mais parfois je fais quelques petites erreurs (je dois encore travailler mes automatismes). Je n’ai cassé qu’un verre pour le moment et rien renverser mais je trouve que se déplacer avec les plateaux chargés n’est pas évident. Pendant le service du petit déjeuner, j’ai appris à redresser rapidement les tables.

J’ai aussi fais un peu de room service, et de run service dans les appartements, les suites et les chambres de l’hôtel (le tout avec un chariot). J’ai aidé à préparer des fonctions dans des salons particuliers (certains avec billards et bar privé). J’aide également en cuisine pour le réapprovisionnement du beurre et de la confiture le matin (je prépare des beurriers et des ramequins de confiture pour les tables). Je prépare aussi les thermos, les théières avec les 12 thés pour l’Hight Tea (de 14h00 à 17h00). Et puis je n’échappe pas au nettoyage constant sur la journée. Chaque jour, entre 11h00 et 12h00, il faut nettoyer la salle : passer l’aspirateur, et faire la poussière sur les plaintes et les bordures et nettoyer les chaises, les portes, et les miroirs. Et à 9h00 il faut réapprovisionner le buffet et le nettoyer à 11h00. Je plie également de grandes quantités de serviettes (3 pliages différents selon le repas !).

Pour l’instant, la direction est satisfaite de mon travail, je vais m’appliquer et faire en sorte que cela continu (je compte bien travailler jusqu’à début Janvier dans le restaurant). Le boulot me convient pour le moment. Il y a quelques avantages comme approcher de près James Cameron qui était venu manger au restaurant ou avoir au quotidien un repas gratuit à 11h00 avec du saumon, du bleu, des fruits frais et pleins d’autres mets délicieux (le personnel peut manger les restes du buffet pendant les seules 15 minutes de pose journalière!). En revanche ce n’est pas toujours facile de se lever aux aurores et de rester debout toute la journée dans la chaleur des cuisines. Les journées sont bien remplies, je ne m’ennuie pas c’est l’essentiel. Mais je suis vraiment fatigué quand je rentre après 10 heures ou 11 heures de travail. Cela explique que je n’ai pas trop avancé sur le blog ces derniers temps.

Le matin quand je pars travailler je traverse une ville déserte (même en semaine). Je longe les quais à pied (je mets 30 min) : un vrai bonheur d’aller travailler dans ces conditions.

Le Museum Hotel : ce bâtiment est le plus grand édifice déplacé du pays : en 1993 il fut déplacé pour laisser la place au Musée Te Papa. La technique retenue a été d’utiliser des rails et des vérins hydrauliques.

Moi-même en tenue de travail : ça me change du jean et du T-shirt!

Le peu de temps libre je le passe avec Eva et à faire quelques sorties comme par exemple une soirée chez Besty qui habite Miramar (ces colocataires travaillent pour Weta Studios : la déco de la maison est géniale et rappelle Weta cave!). Avec Eva, lors de mon dernier day-off nous sommes allé à Makara. Mais auparavant j’ai dû emmener faire réparer mon van (changer le démarreur : 280 DNZ !!!). Le garagiste a aussi trouvé la fuite de charge sur ma batterie. Batterie qui a été remplacé depuis gratuitement car elle était encore sous garantie. 

Cette batterie m’a causé beaucoup de soucis (elle a usé mon alternateur et mon démarreur) maintenant je suis enfin tranquille. Comme je le disais, avec Eva nous sommes allé à Makara ; c’est une plage sur la côte Ouest de Wellington. L’endroit est très sauvage, et ressemble à la pointe sud de Red Rocks. Nous y avons passé une partie de la journée et pris un délicieux pique-nique en compagnie d’un bébé phoque! Dernièrement nous avons aussi vu le Hobbit à l’Embassy Theatre et comme espéré j’ai trouvé le film très bon.

Notre campement sommaire pour la journée à Makara.

Makara : un lieu isolé, où l’on aperçoit l’île du Sud et la faune sauvage.

Eva qui s’approche du bébé phoque.

Voilà les dernières nouvelles qui vont en surprendre plus d’un, et qui je l’espère rassure sur mon état de santé (par rapport au silence du blog). Prochaine échéance pour le blog d’ici peu ; sans nul doute pour parler des fêtes de fin d’année sous le soleil de l’été australe. Avant de prendre le ferry il me restera encore quelques day-off pour faire des découvertes je l’imagine. Ah oui j’oubliais, j’ai vécu mon premier tremblement de terre : le samedi 8 Décembre à 7h19 en plein travail pendant une vingtaine de secondes : c’était impressionnant toutes les piles d’assiettes se sont mises à trembler, je ne faisais pas le fier. J’ai ressentis quatre répliques depuis. C’est peut être la fin du monde qui approche pour la fin de semaine (wait and see !).

Nous nous sommes également rendu dans une exposition sur la bande dessinée Dr Grodbort. Les studios Weta ont créés les armes, les statues et les peintures de l’exposition. Et pour cause la BD est la création de Greg Broadmore un designer graphique des studios.

22 novembre, 2012

Mon arrivée sur Wellington : Miramar et mon HelpX

Je suis enfin à Wellington, et j’ai déjà effectué la moitié de mon HelpX! Finalement je n’aurai pas attendu bien longtemps pour me rendre à Wellington depuis mon précédent article. En effet, dès ma sortie de la bibliothèque de Featherston je me suis mis en route pour la capitale de la Nouvelle-Zélande, j’ai juste envoyé auparavant mes présents en France par la poste néo-zélandaise! J’étais impatient de découvrir la ville et toute la péninsule et la baie qu’elle occupe. J’ai tant à raconter, j’aurai d’ailleurs dû poster cet article un peu plus tôt mais je me suis laissé surprendre par le temps qui file si vite ici ! Mais bon mieux vaut tard que jamais.

Par où commencer ? Et bien je quitte Featherston le jeudi 08 Novembre accompagné par un beau soleil pour faire la route. Une route, qui au départ, est très pentue et qui chemine sur les flancs des monts Rimutakas ; mon van franchit le col avec lenteur. De l’autre côté je suis déjà en vue de la baie de Wellington. Je longe les localités d’Upper Hutt et de Lower Hutt, situées sur la Hutt river (celle-là même qui servit pour représenter l’Anduin dans certaines scènes de la trilogie du Seigneur des Anneaux). D’ailleurs dans le secteur il y a d’autres lieux de tournages : une carrière (rues de Minas Thirith et le gouffre de Helm) et des parcs (Fontcombe).

J’essaye d’aller à la carrière mais il n’y a plus rien à voir et le site est fermé au public! Je suis le littoral sur une voie rapide ; je me situe alors à l’exact aplomb d’une faille sismique qui traverse toute la péninsule. La région attend d’ailleurs un tremblement de terre dit « big one », j’ignorais complètement, qu’ici à Wellington, il y avait cette faille et ce risque latent. J’arrive en vue de Wellington mais j’effectue un petit crochet par Tawa pour sa dump station (la dernière sur ma route d’après ma carte). J’en profite aussi pour faire mon plein d’essence et je reprends la route.

La Hutt River.

Il est 16h30 lorsque j’atteins Wellington et ses 140 000Hbts, je ne fais que traverser la ville en longeant la route du front de mer. Il y a un peu de circulation mais pas d’embouteillage, les axes sont fluides. Je constate également que la ville est en « 2 parties » : un centre-ville portuaire construit sur des terres gagnées sur la mer (donc plat) et une multitude de quartiers résidentiels sur les hauteurs adjacentes (collines très pentues et perdues dans le bush natif). Je passe devant le musée Te Papa et contourne Oriental Bay en empruntant la « Marine Drive » (route littorale qui fait le tour de toute la péninsule Est). Une fois passé le quartier d’Oriental Bay avec ces jolies villas victoriennes, j’ai l’impression d’avoir quitté la ville. Je découvre l’autre côté du cap où s’enchaînent tout un tas de petites baies. Je dépasse le port de plaisance d’Evans Bay, et distingue aussi l’aéroport blottit sur une étroite bande de terre sur l’isthme menant à Miramar (encore des terres gagnées sur la mer je suppose).

Je commence à rechercher un lieu pour passer la nuit ; en « freedom camping » bien que je préfère les termes « Responsible Camper with self-contained car». Mes recherches me conduisent sur la presqu’île de Miramar. Je commence un tour côtier de cette dernière toujours sur la marine drive. Le soleil brille encore, quand j’arrive sur la crique de Scorching bay. Pas de doute j’ai trouvé le lieu idéal pour me poser pour la nuit. Accès à des douches et à des WC, le coin n’est ni trop isolé ni trop visible et surtout le top du top une magnifique plage de sable doré. Entre les rochers près de la plage je ramasse quelques opercules (plus qu’à New Chum beach). Je passe une nuit tranquille, à pourtant seulement 2 Kms à vol d’oiseau du centre ville de Wellington.


Scorching Bay : non loin du quartier d’Eastbourne la plage offre une belle vue sur le chenal où passent les ferry qui relient l’île du Sud.

Je dédis la journée du lendemain à la visite de la presqu’île de Miramar. C’est un haut lieu de l’industrie cinématographique du pays, et a connu un essor à partir des années 1970. C’est donc le Hollywood néo-zélandais, on y trouve un grand nombre de studios de cinéma et des ateliers de fabrication liés à cette industrie. On trouve aussi quelques belles maisons de stars sur les hauteurs de Miramar (Peter Jackson y réside notamment). Je commence ma visite par un petit tour en voiture des hauts de Miramar. Il y a effectivement d’immenses et somptueuses maisons, dont certaines sont vraiment atypiques. Je me rends ensuite à la Weta Cave. Il s’agit d’une boutique-musée des studios Weta. Ces studios ont créé tous les accessoires et décors studios des films du Seigneur des Anneaux. Des armures aux maquettes, des parchemins calligraphiés au colossal corps d’un Mumak.

Ces studios ont travaillés pour d’autres films du réalisateur Peter Jackson comme par exemple : Braindead, King-Kong District 9 et pour la trilogie à venir du Hobbit. Mais aussi pour les films suivants : Avatar, Narnia 2 et 3, Indiana Jones 4, Le masque de Zorro, Master and Commander, Van Helsing (liste non exhaustive!). Bref, je rentre dans cette caverne d’Ali baba du « geek ». Je ne sais plus où donner de la tête, le lieu est petit mais surchargé ; il y en a de partout. Des armes et armures, des figurines et maquettes en résines peintes et de nombreuses reproductions de cartes de la terre du milieu sur parchemin. Il trône aussi un Gandalf, un gobelin, un Gollum et un Uruk-Hai (Lurtz) taille réelle s’il-vous plait.  Il y a aussi ce coffret caché avec marqué dessus top secret The Hobbit. Dans une petite salle, j’assiste aussi à une projection sur l’historique de Weta Studio et sur les différents corps de métier qui y œuvrent.

Après la projection, je ressors contempler les objets en vitrines dont la majorité sont à vendre ! Tout ce qui est exposé ici aurait sa place dans ma chambre, vraiment tout je vous assure ! Je me retiens donc sur les dépenses. C’est très difficile devant une telle collection, mais je souhaite rester raisonnable. Je m’offre une copie de la clé d’Erebor du prochain film The hobbit. Et cède aussi pour des timbres à l’effigie des personnages du film. Et j’effectue un dernier achat un T-shirt spécifique pour la première. L’artisanat est de très bonne qualité, tout ou presque est fabriqué sur place. Pour exemple ma clé est vraiment en acier et a été forgée avec le même moule du film (numéro de série). Je quitte les lieux rêveur mais sans trop me retourner pour ne pas être tenter de nouveau ! Je me rends par la suite au petit centre-ville de Miramar pour l’envoie de quelques mails à la bibliothèque.

Au milieu du centre ville, sur l’artère principale il y a le magnifique cinéma style Art Déco : le Roxy. Ses propriétaires sont les « oscarisés » Richard Taylor et Jami Selkirk. Je reprends la route et part à la découverte du sud de la péninsule. Je traverse le quartier de Seatoun, puis de Breaker Bay. Le long de la route, il y a encore des panneaux demandant de faire attention aux pingouins. Je me gare près de Moa Point juste à côté d’une magnifique baie, et je commence une petite marche sur le sentier du littoral. Je distingue très nettement l’île du Sud avec ses hauts sommets enneigés. Et je poursuis mon chemin jusqu’à arriver en vue de l’aéroport international de Wellington. Je reviens à mon van et gravit à pied la colline pour avoir un meilleur panorama. Je poursuis ma route ensuite en van en passant sous les pistes de l’aéroport et je rejoins Lyall Bay. C’est un spot réputé pour le surf. Pour l’anecdote, c’est ici que Billy Boyd (Pipin) et Viggo Mortensen (Aragorn) ont appris à faire du surf. Mais je n’ai ni le temps ni la planche pour les copier, je retourne à Scorching Bay pour la passer la nuit.

Miramar surnommée Wellywood regroupent pratiquement l’ensemble des studios de cinémas du pays.

Un impressionnant Uruk-Hai plus vrai que nature vous surveille dans la Weta Cave.

Au sommet de la colline près de Moa Point, se dresse un monument à la gloire de Mustapha Kemal Atatürk. Et au loin l’île du Sud enneigée.

Il faut faire attention aux manchots bleus ici qui traversent les routes le soir.

Ma seconde nuit est assez pénible, car on est vendredi soir et j’assiste à un balai de voitures. De nombreuses personnes se rendant ou sortant de discothèques viennent utiliser le seul WC du coin (?), du moins c’est l’impression que j’en ai. Je note pour plus tard de ne plus me garer trop prés de WC publics ! Je prévois pour cette seconde journée une petite randonnée au Sud près des Red Rocks. Je reviens à Lyall Bay et cette fois-ci, je poursuis ma route vers l’Ouest. Je passe par Owhiro Bay qui fait partie de la réserve marine de Taputeranga, et j’atteins un grand parking, point de départ de la marche. L’endroit est très venté et la nature ici est austère. Il n’y a pas beaucoup de végétation, à l’image du cap Palliser.

Le chemin longe la côte au pied de collines qui se jettent abruptement dans la mer. Je dis chemin mais c’est avant tout une route pour 4x4 et MotoCross très (trop) pratiquée pour les amoureux de ballades  motorisées. Malgré le vent, je débute cette marche de 3 heures, sous un franc soleil. L’océan est ici plus agité, les forts courants du détroit de Cook sont à l’œuvre. J’ai d’ailleurs appris dans le petit centre culturel à côté du parking, qu’en Nouvelle-Zélande, quand la marée est haute sur la côte Ouest elle est basse sur la côte Est, et inversement. Il en résulte qu’entre les deux îles, au niveau du détroit de Cook, un différentiel de marée qui se traduit par de puissants courants (de la marée haute vers la marée basse), même par beau temps.

Au début du parcours, je dépasse une ancienne carrière. Puis au niveau du premier grand cap, je trouve les fameux « red rocks » (rochers rouges) qui donnent le nom au lieu. Effectivement, il y a ici, concentrés sur une dizaine de mètre, des roches volcaniques d’un rouge intense. Ces basaltes se sont mis en place au fond de l'océan sous la forme de pillow-lavas. Ils ont ensuite été compressés dans un prisme sédimentaire à la marge d’une plaque océanique, et ils ont émergés après de forts bouleversements tectoniques. Leur couleur rouge est due au niveau d’oxydation des particules de fer qu’ils contenaient lors de leur création. Ces basaltes ne sont pas tous rouges, je distingue d’autres gris-vert, mauves ou même un peu jaunes. Je continue mon chemin pour rejoindre le second cap ; je passe la « devils gate » (une passe taillée dans le rocher pour la route) et j’atteins la colonie d’otaries à fourrure de Sinclair Head.

Il y a une dizaine de gros mâle qui se prélassent sur les rochers au soleil, les autres doivent être en mer en train de pêcher. On dirait qu’ils posent pour les photos. Je poursuis, en longeant la côté je souhaite me rendre au dernier cap au loin. Mais le vent me contraint d’y renoncer. J’avance avec difficulté sous les bourrasques et je tiens à peine debout. De gros morceaux d’algues séchés volent et manquent de me gifler. Mais le pire reste la poussière que je prends en pleine face. Je fais donc demi-tour et reviens à mon van. Je prends un peu le soleil près du parking puis je me rapatrie à l’intérieur des terres pour passer la nuit un peu plus à l’abri du vent. Pour cela, je trouve un parking sur Owhiro Road. Et je découvre également une dump-station (ma carte disait faux : il y en a donc quelques unes sur Wellington!).

Les red rocks qui se démarquent bien sur cette côte. Je vous invite à regarder sur Google earth sur ma carte de voyage vue satellite (=>) on les devine clairement. 
 
Cette colonie d’otarie à fourrure comprend entre 80 à 140 individus. Ici un gros mâle : ils peuvent peser jusqu’à 150 kilos. 
 
Il n’y a pas que des basaltes sur cette côte, ici d’autres strates de sédiments qui s’érodent sous l’assaut des vagues. 
 
La Devils Gate : rien de vraiment difficile pour les 4x4 que j’ai pu observer mais je n’y risquerais pas mon van.

Le lendemain, j’ai rendez-vous pour débuter mon second HelpX sur Wellington. Le rendez-vous est à partir de 17h00, cela me laisse un peu de temps pour découvrir la ville. Je décide de me rendre directement au lieu de rendez-vous pour stationner mon van et ne pas avoir à le déplacer à nouveau. J’éprouve quelques difficultés pour me repérer dans les vieux quartiers sur les hauteurs de la ville. Aucune route n’est droite bien longtemps, le réseau routier est un amalgame de tunnels, de viaducs, et de voies sans issues. J’ai beau voir où je veux aller, à chaque fois les routes m’en éloignent ! Heureusement que j’ai un petit bout de plan de ces quartiers sur mon atlas. Je parviens tout de même dans la rue du rendez-vous où je stationne pour la journée (c’est dimanche c’est gratuit !). Je suis à deux pas du jardin botanique, sur une colline qui domine toute la ville. J’ignore à ce moment, l’adresse exacte de mon HelpX, mais le quartier (Kelburn) me plait bien. Celui-ci se situe à 15 minutes du centre ville à pied ; il suffit de descendre la colline.

Je commence donc ma découverte de la ville. Wellington est bien différente d’Auckland, elle ressemble à une ville davantage chargée d’histoire. La ville accueille de nombreuses institutions à commencer par le parlement (siège du gouvernement) dans le charismatique bâtiment appelé la ruche mais aussi des ministères, les ambassades (dont celle de la France), la cour d’appel, les archives et la bibliothèque nationales. L’architecture de la ville est un mélange plutôt réussit d’édifices victoriens et de bureaux modernes. Dans les vieux quartiers périphériques du centre-ville, la majorité des maisons bâties sous l’ère Victorienne occupent des terrains pentus (car la place à l’époque vint à manquer obligeant à construire sur les collines). C’est le cas pour Kelburn mais aussi pour Thorndon, Mount Victoria et Oriental Bay. Les maisons les plus simples sont en bois avec une véranda, mais la plupart possèdent une avancée avec fronton, et des vérandas sur 2 niveaux. Les villas des plus fortunés de l’époque, sont garnies de vitraux et d’entrelacs en fonte sur les balustrades. Toutes les maisons adoptent des fenêtres à guillotine et des toits en tôle ondulée. Voilà pour mes premières observations au niveau de l’architecture.

Le jardin botanique étant à côté, je décide en premier lieu de m’y promener. Il fut fondé en 1868 et occupe une bonne moitié de la colline et regroupe beaucoup d’essences d’arbres et de plantes. Je débute par le point culminant du jardin qui abrite un ancien observatoire astronomique et un planétarium plus récent. Je me ballade ensuite dans les allées pentues du site, et, au sommet de l’une d’elles, j’ai une vue plongeante sur la magnifique roseraie de Lady Norwood Rose Garden avec ses 106 parterres. Je remonte ensuite à mon point de départ. Sur le trajet je rencontre un perroquet gris en train d’arracher une écorce à un arbre. La suite de ma visite est consacrée au centre-ville de Wellington. Pour m’y rendre, je prends le « cable car ». Il s’agit d’un petit funiculaire qui relie le sommet du jardin botanique au centre ville (100m de dénivelé). Le premier modèle date de 1902. On peut encore voir une des voitures dans un petit musée gratuit. Le funiculaire possède deux voitures reliées à un même câble : quand l’une monte l’autre descend et elles se croissent en milieu de ligne. Les arrêts opposés sont en symétrie parfaite par rapport au centre de la ligne (j’espère avoir été clair!).

Me voilà dans le centre ville, c’est la cohue, j’avais perdu l’habitude de voir autant de gens. Je parcours quelques rues, toutes gagnées sur la mer au milieu du 19ième siècle, et arrive très vite sur une place bordée de bâtiments publics (bibliothèque, I-site, City Gallery, Town Hall). Cette place c’est « Civic Square », c’est un lieu de passage qui fait le lien entre le quartier des affaires et celui culturel. De l’autre côté de Civic Square je découvre le charmant front de mer en empruntant la passerelle piétonne « City to sea » avec ses grandes sculptures de bois à l’effigie d’animaux marins. L’imposant musée Te Papa est là aux pieds des quais de Lambton.

Dans le jardin botanique il y a Bégonia House : une immense serre, où je peux cheminer au milieu des orchidées et des épiphytes.

Le dernier modèle de « cable car » vient de Suisse et a été mis en service en 1979.

Civic Square : le quartier est orné d’une multitude de sculptures, ici la sphère métallique est signée Neil Dawson.

Un Nazgul dans une librairie : partout en ville il y e les signes de la tenue de la première du Hobbit dans maintenant moins d’une semaine.

Après cet aperçu de la ville, je retourne à mon rendez-vous, je prépare mon sac et mes affaires, car j’ai décidé de laisser un minimum d’affaire dans mon van par sécurité. Je vais attendre pratiquement 2 heures près de la clinique vétérinaire lieu du rendez-vous. Et c’est long deux heures à attendre dans le froid (oui ce jour là c’était grisaille et vent glacé!). Quand le fils de mon hôte m’invite à le suivre ; je suis soulagé. Il me fait découvrir mon lieu de résidence pour 3 semaines. Je dispose d’un petit studio sous une ancienne maison victorienne pleine de charme. J’ai  ma propre cuisine, ma salle de bain et ma chambre. Et j’ai même Internet en Wifi. Que demander de plus. Mon hôte s’appelle Deborah et elle a deux enfants qui ont la vingtaine passé Ioni et Eva.

Je rencontre Deborah que le lendemain, car elle avait un planning de travail assez chargé. Deborah m’explique ma mission ici. Elle consiste à faire le ménage de mon studio (occupé par des étudiants qui sont partis en laissant bien sale derrière eux) et à m’occuper du jardinage. Je suis libre de gérer mon temps, je travaille entre 25 et 30 heures hebdomadaires. Libre à moi de m’organiser. Deborah m’explique tout cela dans un français très correct car elle suit et anime des groupes de travail « French Speaking » pendant son temps libre. Dès le lundi soir, je suis convié à rejoindre 2 de ces groupes. Je rencontre le premier à la bibliothèque de la ville. Et fait connaissance du second dans la maison de l’une des personnes. Il y a des francophones expatriés (français, suisses, néerlandais), et des kiwis voulant apprendre notre langue. En temps que « frenchy» je suis bien accueilli. Ces groupes organisent également des repas mensuels. Cette une occupation nouvelle pour moi ici en Nouvelle-Zélande et je suis ravi de pouvoir participer à cet échange culturel.

Voici la ravissante maison victorienne où j’habite pour mon second HelpX.

 Après avoir fini de nettoyer du sol au plafond mon studio, je m’attaque donc désormais à désherber à la main un jardin qui été recouvert d’une végétation anarchique et dense.

D'autres maisons victoriennes typiques de Wellington dans le quartier de Tinakori Village.
 
En plus de participer aux échanges culturels français, je visite chaque jour un peu plus Wellington. Eva, la fille de Deborah, me sert de guide et m’indique tout les lieux intéressants à voir. Un jour nous nous rendons sur les quais de Lambton pour apercevoir le prince Charles en voyage car rappelons-le la Nouvelle-Zélande est encore un état du Commonwealth. Il y a un petit attroupement de curieux et de fans venus l’accueillir. La foule est restreinte, ce qui nous permet d’approcher de près l’héritier au trône de la famille royale anglaise. Le prince Charles est accompagné de la duchesse de Cournouailles : Camila Parker Bowles. Il y a aussi toute une délégation locale, madame le maire de Wellington et des élus et représentants maoris. Le couple royal, s’offre un bain de foule avec serrages de mains, le long d’une allée. Ils assistent ensuite à un chant maori avec mise à l’eau d’une pirogue traditionnelle. Puis repartent aussi vite qu’ils étaient venus. Le planning du prince à l’air bien chargé.

 J’aurai pu serrer la main à Camila l’occasion m’en était donnée mais je me suis contenté de prendre des photos.

La délégation au complet qui assiste au départ en chanson du canoë de guerre.

Ensuite le même jour, nous nous rendons au musée Te Papa Tongarewa (qui signifie : « notre lieu »). C’est le flambeau des musées, le « must » ici en Nouvelle-Zélande. Et ce joyau est gratuit! Le musée comprend six étages qui abritent de fantastiques collections. C’est une magnifique mise en lumière de la culture maorie et de l’histoire naturelle du pays. Nous parcourons pendant 3 heures les étages mais sans trop s’attarder, car si nous voulions nous pourrions y rester des heures pour avoir le temps de tout lire. Je suis bluffé par la richesse des collections. Ainsi il m’est donné de voir,  des kiwis naturalisés, des reconstitutions de moas, des squelettes de mammifère marins, des collections d’insectes (j’en retrouve certains vu dans le bush lors de mon premier wwoof), des ornements maoris, des armes en jades, ….etc. Retiennent mon attention le calamar géant conservé dans du formol, la reconstitution d’un cœur de baleine bleue taille réelle (je rentre dedans facilement), le Kuri naturalisé (une race de chien venu avec les premiers maoris qui ne survécut pas à la colonisation), et tout l’étage dédié à la culture maorie (notamment Te Hono Ki Hawaiki). C’est aussi la première fois qu’il m’est permis de rentrer dans une Marae (maison commune maorie)

Moi-même devant une ammonite géante fossilisée.

Ceci est l’extrémité du tentacule préhensile du calamar géant capturé encore vivant! Ce tentacule est garni de crochets acérés. Les plus gros spécimens de calamars disposent de véritables crocs plus gros que des canines de grands fauves.

Te Hono Ki Hawaiki « (le lien pour rentrer à Hawai ») est une Marae moderne, richement décorée de sculptures en bois et peintes. Il représente tout le panel de divinités maories et d’ancêtres qui se sont illustrés.

Un kuri, plus vrai que nature. Ils ne servaient pas d'animaux de compagnie mais ils étaient plutôt un met de choix pour les maoris.

Nous ressortons du musée direction l’Embassy Theatre, le cinéma où se tiendra la projection de la première du Hobbit. Nous rentrons dans le cinéma, il y a plusieurs bars à l’intérieur. Nous ne pouvons pas rentrer dans la salle principale de l’auditorium. Mais avant-hier, je m’y suis rendu. Un vigile m’a laissé passer après avoir gentiment demandé. Il y a avait des essais de compteur à l’écran. Malheureusement je ne me suis pas attardé car je me suis fait poliment reconduire à la sortie et le vigil s’est pris un savon. Je suis partit en vitesse, je pense qu’il s’agissait d’essai pour la projection du Hobbit. J’ai tout de même eut le temps de voir que chaque siège était assigné à une personne célèbre. Par exemple le second à l’entrée est celui d’Orlando Bloom alias Legolas. Je retourne dans ce cinéma avec Eva aujourd’hui, voir le dernier James Bond Skyfall (oui il ne sort que maintenant ici). Nous terminons par la visite des rues  piétonnes de la ville, et dans Cuba street nous dînons dans un restaurant Thaillandais. Cuba street c’est la rue pour sortir ici à Wellington : une rue pleine de bars, de restaurants et de nightclubs.

Voilà ma vie à Wellington, que je partage essentiellement entre sorties culturelles et jardinage (j’ai aussi cuisiné des crêpes pour la petite famille.). De tant en tant je retourne aussi à mon van garé, pour m’assurer que tout va bien, je l’ai garé dans un autre quartier où le stationnement est gratuit. J’ai aussi dernièrement dû avancer d’un jour mon départ en ferry pour l’île du Sud face aux menaces de grève annoncées pour le 1er Décembre! Sinon j’ai fait un petit tour dans le magasin Games Workshop® local pour retâter du pinceau et peindre de la figurine. J’ai retrouvé un environnement familier et j’ai un peu peints dans les conditions d’un « speedpainting » un lancier Haut Elfes de Warhammer®. Maintenant j’ai une figurine peinte par mes soins ici avec moi, quand je parle de hobby je peux dorénavant l’illustrer physiquement. De plus j’ai fait un peu de shopping pour renouveler ma garde robe qui part en morceau ou qui n’est plus à ma taille, je me trouve maigre dans mes nouveaux pantalons Slim! Les jours prochains je prépare pas mal de sorties et de rencontre en thème avec la première du Hobbit le 28 Novembre. Mon départ le 30 arrivera aussi bien vite je l’imagine. Mais j’ai envie de dire la suite au prochain numéro.

Le cinéma The Embassy se met aux couleurs du Hobbit avec cette fresque 3D murale garnie de vraies plantes.