29 juin, 2012

A la découverte du wwoofing

Dimanche soir, je m’en vais en direction de la ferme d’Audrey mon hôte pour mon premier Wwoof. Il faut compter environ 40 kilomètres au Nord de Warkworth pour s’y rendre. J’arrive en soirée, mes premières impressions sont mitigées, la ferme est vraiment isolée au fond d’une vallée au bout de 4 kilomètres de gravel road dans la jungle. La route et les alentours de la ferme, un peu à l’image de la marre des oiseaux, baignent dans la boue. Des cabanes sont dispersées autour d’une cour centrale et la première chose que me montre un wwoofer : le WC biologique (un simple trou dans un banc en bois, en guise de chasse d’eau il faut recouvrir ses besoins avec de l’écorce). À l’intérieur de l’habitation des wwoofers je contemple un bazar sommairement organisé. Et surtout de prime abord, Audrey me demande des taches en anglais mais je n’en saisis que la moitié, et elle me montre un lit tout juste à ma taille dans un dortoir. J’écope aussi dès le premier soir de la corvée de pluche pour préparer le repas pour 12 personnes. Je me demande dans quoi je me suis embarqué.

La ferme de mon wwoof.

Le baraquement des wwoofers.

Mais passé ces premières heures où tout est nouveau, où il faut apprendre de nouvelles règles de vie en communauté et parler continuellement en anglais pour se faire comprendre, je commence à me plaire de cette nouvelle vie. Je sympathise très vite avec les autres wwoofers et avec la famille qui m’accueille. À mon arrivée, nous sommes 8 wwoofers de diverses nationalités : Johannes un allemand, Miki une japonaise, Régis et Adrien des français, et Aaron, Allen et Sandy des chinois (depuis Allen et Sandy sont retournés sur Auckland tandis que deux autres français nous ont rejoint : Gautier et Aurélien).

Notre groupe de wwoofers.
(De gauche à droite : Johannes, Miki, Aaron, Allen, Sandy, Adrien, Régis, et moi)

Nous travaillons 6 heures par jour (5 heures le matin, une en fin d’après midi), et ce 6 jours sur 7. Nous bénéficions d’un day off et d’une grande liberté en dehors du boulot. Les tâches et rôles de chacun changent chaque jour ; mais il y a deux constantes : la promenade des chiens et nourrir les volailles. Les chiens sont au nombre de six et il faut les promener matin et soir. Ce n’est vraiment pas compliqué ; c’est un peu la tâche que tout le monde veut faire. Et concernant  les volailles il y en a pas moins d’une cinquantaine (des dindons, des canards, des poules et des perdrix) à nourrir matin et soir. Il faut aussi régulièrement nettoyer les poulaillers et surveiller 2 beaux cochons pour qu’ils ne mangent pas la nourriture des volatiles.

Les dindons qui profitent du soleil d'hiver.

Concernant les autres travaux à effectuer, ils diffèrent et dépendent des contraintes du moment. Il s’agit d’utiliser des techniques reposant sur des principes de permaculture et aussi de faire pousser les fruits et les légumes selon des méthodes dites organiques. Audrey s’arrange toujours pour nous mettre à des postes différents et changer de collègues de travail. En une semaine, je n’ai ainsi ni eu la sensation de répétition ni même de lassitude. Par exemple, dès le second jour, j’ai pu participer à la construction d’un four en argile ; il est destiné à la communauté pour y faire cuire du pain, des pizzas ou de la viande. C’est un grand four de 3 mètres de diamètre que nous élaborons en puissant de la terre argileuse bien rouge directement sur place. Nous incorporons à l’argile de l’eau, de la chaux, du ciment, du sable, et des scories. Le mélange est apposé à la main et nous façonnons étages par étages, couche après couche, l’édifice. C’est un procédé vraiment long (il faut 3 mois de séchage) mais au final le four est suffisamment solide. Pour preuve, récemment on a dû le reprendre pour rectifier l’aplomb des murs, au niveau de la base on a dû utiliser des burins et des masses ! J’ai déjà eu l’occasion d’y travailler plusieurs fois ; c’est un peu le challenge fil rouge du wwoof. En ce moment je suis le spécialiste du lissage des parois tel un plâtrier.

L’argile qui participe à la construction du four est extraite directement sur place, c’est d’ailleurs sa présence qui a décidé de l’emplacement du four.

Allen, Johannes et moi à notre poste de travail pour le four.

Sinon, j’ai depuis ces 12 jours eu l’occasion de couper et de ranger du bois dans la jungle, aménager des routes avec du gravas, nettoyer différents outils, et ranger la maison des wwoofers. Lors de la manutention des bûches avec Adrien, nous sommes tombés sur d’énormes araignées. Il n’existe que 3 espèces dangereuses en Nouvelle-Zélande dont une mortelle : la Katipo (elle ressemble à la veuve noire). En revanche, il n’y a pas de serpents à redouter ici vu que le pays en est dépourvu. J’ai aussi débusqué des rats dans leur nid ; mais je n’ai pas encore vu les fameux opossums tant haï et chassé ici. Le travail est physique mais reste réalisable grâce aux nombreuses paires de bras des wwoofers, c’est une motivation supplémentaire pour réaliser certaines tâches. Nous ne souffrons pas trop de la météo même si le temps un très variable en ce moment (pluie torrentielles et grand soleil dans la même demi-heure). De ce fait nous évoluons dans la boue et l'argile à longueur de journée c’est un peu le petit côté déplaisant de l’hiver.

Le chemin pour aller chercher du bois passe dans la jungle au milieu des fougères argentées.

Une grosse araignée appelée Vagrant Spider découverte par Adrien.

Je trouve les travaux à la ferme intéressants, mais j’apprécie vraiment les moments de liberté entre wwoofers ou avec la famille d’accueil. La plupart du temps on discute de nos vies respectives et puis on s’essaye aux autres langues (j’ai commencé à apprendre à compter en chinois mais ce n’est pas évident !). J’ai ainsi vu que malgré nos différences nous partageons beaucoup de points communs sur nos goûts et sur nos loisirs (séries américaines, Internet et ouverture d’esprit, éducation) ; je pense que c’est lié à l’âge (j’ai 27 ans et les wwoofers ont entre 21  et 31 ans) et que les jeunes générations suivent un modèle mondialiste ! On passe aussi beaucoup de temps à jouer à des jeux de carte comme par exemple le jeu chinois le Landlord (en chinois : Do Di Zhu). Notre maison de wwoofers baigne dans une bonne ambiance multiculturelle, il fait bon y vivre. Nous apprécions nous y retrouver, tout comme le soir dans la maison d’Audrey pour les repas commun devant des films américains. L’autre soir Audrey nous a montré les photos de la ferme à ses débuts en 1989 ainsi que les feedbacks des précédents wwoofers recueillis dans des livres.

Nous faisons aussi quelques sortis en dehors de la ferme, ne serait-ce que pour aller à Warkworth pour bénéficier du wifi et faire quelques courses spécifiques. D’ailleurs, un soir nous sommes allez observer des « glowworms », il s’agit comme le nom l’indique de vers luisant. Ce ne sont pas les larves à l’allure d’insecte comme en France mais de minuscules verts qui émettent une lumière bleutée. On en trouve un peu partout sur l’île du Nord (même maintenant en plein hiver), ils se concentrent dans les cavernes mais on peut les observer le long de talus humides. Ce même soir nous avions à la fois un magnifique ciel étoilé et un simili ciel étoilé le long de la route avec la présence des gloworms. Ensuite nous avons passé la soirée dans un ancien bus transformé en petite maison et tenté de rallier le sommet de la montagne à travers la forêt. Nous avons dû rebrousser chemin car à cause de la nuit nous avons manqué de nous perdre. Une autre soirée nous avons découvert le petit village de Matakana, entre wwoofers, juste pour manger et boire un coup. Ce fut l’occasion de découvrir les curieux WC de la ville en forme de visages. Hier nous sommes allez avec Aaron, Adrien et Johannes découvrir la plage de Pakiri ; une grande plage faisant face au Nord qui m’a rappelé Omaha Beach.

Un des fameux glowworms.

La voie lactée de l’hémisphère Sud depuis la ferme : sans pollution lumineuse.

Pakiri Beach : un lieu reculé mais incontournable !

Un Haka improvisé à la plage de Pakiri!

Le temps passe bien vite ici (pratiquement 15 jours de wwoof !), je n’ai pas vraiment le temps de lire ou de travailler davantage mon anglais, ni même préparer l’après wwoofing mais ce n’est pas un problème vu que je compte passer l’hiver dans cet endroit en bonne compagnie et au chaud.

17 juin, 2012

Mini roadtrip autour de Warkworth

Vendredi matin je suis parti en direction de Warkworth en empruntant le principal axe routier qui monte vers le Nord : la State Highway 1. La première moitié du trajet (une voie rapide classique) fut agréable à la conduite mais ensuite j’ai emprunté une route vraiment sinueuse et pentue. Ce que j’ai trouvé très pratique c’est les limitations de vitesse spécifiques à chaque courbe ainsi qu’un schéma du virage sur le panneau (un peu comme dans un jeu de rally). Arrivé à Warkworth, j’ai commencé par aller glaner tous les renseignements à l’I-site (l’office de tourisme). J’y ai récupéré une carte détaillée de la région et de la ville et aussi les lieux à ne pas louper.

J’ai commencé par alimenter mon van en eau potable à la « Dump station » et puis après un repas sommaire je suis parti pour une grande plage de sable : Omaha beach. Je savais qu’il m’était possible de passer au moins une nuit à cet endroit. A 25 minutes de Warkworth je découvre ce lieu idyllique ; une plage de 4 kilomètres où de grosses vagues viennent se fracasser pour le plaisir des surfeurs. En retrait de la plage, derrière des dunes sauvages garnis de totems maoris et de pins du Norfolk de grandes maisons modernes sont idéalement situées. Je parcours la plage en début d’après-midi, celle-ci est jonchée de gros coquillages, j’en collecte quelque uns.


La plage d’Omaha fait face à Little Barrier Island (Hauturu en maori), une île volcanique qui sert de réserve biologique et où on ne peut se rendre qu’avec un permis.

Avant la nuit, je prends le temps de défaire mes sacs à dos et de courses pour correctement les ranger dans le van. Je retourne à la plage pour assister au couché de soleil. C’est un instant magique ! En  rentrant au van je croisse un hérisson (ici ils sont considérés comme nuisibles tout comme les opossums et sont chassés). Je passe ma première soirée dans le van, j’utilise le gaz pour cuisiner, et l’évier, je commence à acquérir une certaine organisation pour bien gérer cet espace de vie réduit. C’est également ma première nuit dans le van, le lit est confortable et je n’ai pas froid avec un duvet, une couette et une couverture.  Je m’efforce de me coucher et de me lever avec le soleil pour ne pas trop tirer de courant sur les deux batteries auxiliaires. C’est ainsi que je me lève dès 7H00 le lendemain, je déjeune et vais me promener de bonne heure sur la plage où je croise des joggeurs, je trouve sur la plage un petit requin échoué.

Un totem maori qui représente une divinité de la mer.

Ensuite je retourne au van et je m’en vais découvrir le parc régional de Tawharanui (cela se prononce Tafanoué). Pour m’y rendre je circule pour la première fois sur une "gravel road" (c’est une route en terre étroite, qui épouse le relief et sans glissière de sécurité. Je ne dépasse pas les 20 km/h, la route traverse la jungle le long de ravins. J’arrive prudemment à la réserve, il s’agit d’une zone clôturée et fermée la nuit. Je traverse un véritable sas avec des barrières automatisées, j’ai une impression de rentrer dans Jurassique parc, avec mon van ! Je me gare près d’un magnifique lagon et je commence une randonnée qui durera 4 heures.

Le lagon de Tawharanui relié par l’océan à marée haute et abritant une petite mangrove.

Un beau spécimen de Pohutukawa.

Je prends mon temps, j’observe des oiseaux au plumage bleu et noir et présentant un gros bec rouge. Ce sont des Pukekos une sous-espèce de talève sultane (anciennement appelé Poule Sultane).

Un groupe de Puketos, un oiseau vraiment commun dans la région. A ne pas confondre avec le Takahe plus trapus et bien plus rare surtout!

Des Fantails (une sorte de mésange) me suivent également durant mon excursion. Quant à la végétation, elle se rapproche de celle du sud de la France ; telle que des bruyères arborescentes, des eucalyptus et des aloès. Je franchis aussi des nombreux prés où les vaches et les moutons se reposent. En chemin, je descends jusqu’à une petite crique : Maori Bay et où je prends un peu le soleil. Je me rends jusqu’à la pointe de Takatu et sur le retour je m’arrête sur une magnifique plage avec des cavernes creusées par la mer.

Encore une plage de rêve, je voudrais y rester des heures. Malheureusement interdiction de camper dans la réserve!

Je finis ma randonnée et décide de retourner à l’I-site, j’arrive juste avant la fermeture. Je fais connaissance avec Béatrice : un française qui travaille à l’office de tourisme. Nous discutons et je prends des informations complémentaires sur la région. Je fais alors le choix de passer ma seconde nuit sur une autre plage : Snells Beach. Il s’agit d’une plage de galets qui est accessible depuis le fond d’un lotissement. Ma seconde nuit dans le van me permet d’assister à un splendide lever de soleil sur les îles ; un mirage donne l’impression qu’elles flottent dans les airs.

L’aube depuis Snells Beach.

Je reprends la route pour une autre réserve : Scandrett Regional Park, j’ai encore le droit à de la gravel road sur la fin du circuit où se croiser en véhicules est compliqué. Cette réserve n’est pas bien grande mais c’est un site magnifique. Il s’agit d’un ancien domaine agricole qui vaut vraiment le détour. Le chemin longe de grandes falaises, desquelles un ancien Pâ surplombait l’océan (Pâ : rappelez vous le nom des fortifications maoris).

Scandrett : un petit havre de paix maritime.

Ma découverte de la côte  de la région s’achève ici, au loin on distingue Snells Beach.

On est dimanche, il est 10 heures lorsque je reprends la route pour Warkworth. Je me rends à nouveau à l’I-site, car la bibliothèque est fermée et je ne peux pas, par conséquent, utiliser le wifi. Tout l’après-midi, je prépare des mails, lis et recherche des annonces de wwoofing sur internet. Le wwoofing ou WWOOF (World Wide Opportunities on Organic Farm) est un programme permettant à des volontaires (wwoofers) d’être hébergés dans des fermes organiques (il y en a 1 300 en Nouvelle-Zélande). En échange, les wwoofers aident leurs hôtes en participant à divers travaux dans l’exploitation. C’est aussi un échange culturel, les wwoofers apprennent des méthodes de productions dites organiques (par exemple comment limiter l’usage des pesticides, et comment optimiser l’autosuffisance).

Warkworth : une petite ville de 3000 hab. et traversée par la Mahurangi River. (Vue 360°)

Avant la fermeture de l’I-site à 15h, j’avais fait une sélection d’annonces mais je n’avais pas finis de préparer mes demandes par email. Heureusement, Béatrice m’a grandement aidé en passant un coup de téléphone à une famille hôte que j’avais repéré. Étant dimanche, je pensais avoir peut-être une chance d’être accepté et je n’aurai ainsi pas à attendre lundi. J’obtiens un rendez-vous sommaire près de l’arrêt de bus de Warkworth. Mon hôte Audrey, présente en ville pour des courses alimentaires, me rejoint.

Elle me demande, de me présenter, de donner mes motivations et mes compétences. Je la convaincs de me prendre à l’essai pour ma première expérience en tant que wwoofer. Nous convenons de nous rejoindre à la ferme, elle doit récupérer d’autres wwoofers. Je vais ainsi pouvoir passer l’hiver à travailler, à améliorer mon anglais et à découvrir d’autres personnes (Kiwis et wwoofers).

15 juin, 2012

Une semaine d'écoulée et beaucoup de choses à raconter


Voilà j’ai quitté Auckland et j’écris depuis l’I-Site (l'office de tourisme) de Warkworth, je reviens sur ma semaine à Auckland :

Samedi :

Je me lève et pars pour le centre ville, plus précisément vers la gare routière de Britomart pour prendre un bus qui m’emmènera à Mount Eden Village. Là-bas j’ai rendez-vous, à 10h30 au post-shop, avec un couple de français pour acheter un van. J’ai repéré leur annonce sur Internet avant de venir en Nouvelle-Zélande et j’avais déjà pris contact avec eux et convenu la veille de notre rencontre. Je fais ainsi connaissance avec Clémence et Pierre-Jean, on discute et je fais le tour du van en posant un tas de questions pratiques et techniques. Étant particulièrement fatigué je n’ose pas prendre le volant, je m’installe juste derrière pour vérifier si j’ai ma place. Le van me convient, son toit est rehaussé je peux donc y tenir presque debout. L’intérieur est aménagé avec un coin cuisine (j’ai à ma disposition un évier, un frigo et deux plaques de gaz) ; et possède de nombreux rangements pour stoker mes provisions et mes affaires.

 Une fresque près de Mount Eden Village. ( Emplacement 360°)

J’effectue le VIR (Vehicle Information Report) pour vérifier que le véhicule n’a pas été volé, que le kilométrage est exact et qu’aucune amende n’est en suspens. Ensuite je conviens avec eux d’un garage pour réaliser un Full Mechanical Check (Une sorte de contrôle mécanique général). Le van est en bon étant malgré ces 314 000 kms au compteur, j’aurais à prévoir quelques petites réparations et un changement des pneus arrières dans le mois. Avec mes vendeurs nous nous mettons d’accord sur le prix d’achat ;  je le prends à 6600 DNZ. C’est une sacrée somme dans mon budget mais c’est un investissement qui va m’économiser des nuits d’Hôtel et qui va surtout me permettre d’être mobile.

Je garde les clés du véhicule mais ne repars pas avec ; le temps que le virement bancaire se déroule. J’ai bien sympathisé avec mes vendeurs, ils me donnent de nombreux renseignements forts utiles pour mon périple. J’apprends par exemple que depuis septembre le freedom camping est interdit pour les voitures qui ne sont pas Self-Contained. C'est à dire que les véhicules qui ne sont pas munis de réserves d’eau ni de WC chimiques sont donc susceptibles d’écoper d’une amende de 200DNZ s’ils pratiquent le camping sauvage. Mon van étant Self-Contained je m’ôte une sacrée épine du pied, surtout aux alentours des grandes villes de l’île du Nord où les autorités son intransigeantes. Après cette longue journée, je rentre à mon Backpacker.

Dimanche :

Je décide de faire un tour en périphérie du centre ville, je souhaite rejoindre à pied le stade de l’Eden Park. J’avais vu qu’il n’était pas très loin de Mount Eden Village lorsque j’ai testé mon van. Je me rends donc au mythique stade de Rugby à pied et essaye de voir si je peux le visiter. L’Eden Park est fermé, je demande alors poliment à une employée, elle me demande d’attendre la sécurité pour voir si je peux rentrer. Deux minutes plus tard un immense maori me fait comprendre que ce n’est pas possible car nous sommes dimanche et que le stade est en cours de nettoyage. En effet, la veille il y a eu le match Irlande-All Black. Les Irlandais ont d’ailleurs pris une belle correction mais cela ne m’aide pas à rentrer. Je me suis contenté de prendre des photos à l’extérieur.

Une des quatre divinités Maori qui entourent le stade.

L’intérieur du stade depuis une ouverture vitrée.

Et c’est sous une grosse averse que je me suis rendu vers l’ancien volcan le Mount Eden. Ce volcan strombolien est un magnifique cône de scories qui fut jadis l’emplacement d’un Pâ maori (une fortification maori en bois). Aujourd’hui encore on devine le terrassement du fortin Ce volcan m'a rappelé ceux présents en Auvergne (la région d'où je viens), spécifiquement le Pariou (le volcan qui servait de logo à l'eau de Volvic). L’ascension est aussi rapide que la pente est importante. Je vois mes premières fougères arborescentes de près. La vue au sommet est splendide malgré les nuages, je profite d'une vision à 360° d’Auckland. Ce panorama m’aide à mieux cerner la topographie des lieux et m’évitera de trop me perdre.

Le cratère du Mont Eden, l’ascension peut également se faire par la route en voiture !

Je suis bien loin de ma terre natale!

Après je suis redescendu  et j’ai pris direction Nord-Est vers la grande salle de concert d’Auckland : l’Arena. J’ai fais mes courses alimentaires pour la semaine avant de rentrer au Backpacker. En rentrant il n’était que 15h00, j’avais marché 5 heures ; j’avais faim et j’étais bien épuisé. Je me suis fais à manger et j’ai dormis 15 heures (le contrecoup du voyage).

En redescendant du Mont Eden, j’assiste à un match de hockey sur gazon féminin.

Lundi :

Je décide d’aller visiter l’Auckland Museum le matin. Je commence à prendre mes marques dans la ville et je sais quelle ligne de bus prendre. Le musée est situé sur une hauteur à l’Est de la ville, et au milieu d’un parc appelé le Domain. C’est le premier musée du pays il a été construit en 1929. L’entrée est à 10 DNZ, je commence ma visite. Au rez-de-chaussée, je découvre une importante collection d’objets Maoris mais aussi Polynésien, Indonésien, Fidjiens, et provenant d’autres îles du Pacifique comme les Tongas. Dans la cours Maori, il y a des maisons communes sculptées (Hotunui) et un canoë de guerre de 25m (Te Toki A Tapiri). Au premier étage, je parcours des halls sur la faune et la flore du pays. Je vois une reconstitution de Moa, cet oiseau de 3m de haut chassé par les premiers maoris pour sa chair et qui a aujourd’hui disparu. J’en apprends aussi davantage sur l’histoire volcanique du pays. Le second et dernier étage est dédié à la l’histoire du pays : des premières guerres coloniales vers 1850 à la seconde guerre mondiale. Il y a aussi un mémorial pour les victimes militaires. Les néo-zélandais se sont battus en Turquie lors de la première guerre mondiale et lors de la seconde ils ont participé aux combats dans l’Afrique du Nord et au débarquement en Italie dont la fameuse bataille de Monte Cassino. Dans le musée deux avions sont exposés : un Zéro japonais et un Spitfire.

L'Auckland Museum qui domine sur la colline du Domain. 

Le fameux moa : Un imposant volatile qui ne devait pas faire bon de croiser jadis.

Dans le musée un vivarium avec de petits geckos vert fluo.

Je sors du musée et prend un sandwich dans un square du Domain. J’emprunte tranquillement un chemin au cœur d’une jungle épaisse digne d’Indiana Jones, j’en oublis que je suis en ville. Je rejoins ainsi le centre ville d’Auckland, je passe par le quartier des universités et arrive dans Albert’s Park, un joli parc victorien juché sur un ancien volcan. Sous le parc il a y des bunkers et des galeries qui ont servis lors de la seconde guerre mondiale. Ainsi s’achève ma journée.

Albert’s Park : le parc où tous les universitaires se rendent l’après midi

Mardi :

Cette journée de mardi devait être l’occasion de visiter l’île de Rangitoto mais arrivé à 9h00 à l’embarcadère, je lis que le ferry est en maintenance lundi et mardi. Je change mes plans et j’achète ma carte Sim et prend du crédit téléphonique chez Vodafone. Je trouve cela hors de prix (55DNZ) mais c’est indispensable. J’appelle donc Clémence et Pierre-Jean pour faire ce qui était convenu au départ mercredi : c'est-à-dire faire les papiers de changements de propriétaire du van (en seulement 5 minutes à la poste) et récupérer le véhicule. Le virement a été effectué, nous procédons donc de la sorte. Je fais aussi un essai de prise en main du van. La conduite à gauche n’est pas si déstabilisante que cela mais en revanche le levier de vitesse à gauche et les essuie-glaces à la place des clignotants c’est vraiment pénible. Je fais avec eux un peu de route et mon plein d'essence. Je les ramène chez leurs amis et reprend la route. Cette fois je suis propriétaire du van ! Je le conduis non sans mal à mon Backpacker.

Mon van garé devant le Backpacker.

Mercredi :

Cette fois-ci je me lève encore plus tôt, pour anticiper tout aléa. Je me rends aux quais ; le guichet est fermé car il n’est que 8h30, mais je peux y lire que le ferry est encore en maintenance ce mercredi ! Je suis dépité, je commence à préparer une solution alternative (embarquer pour Waiheke island) quand je demande, à tout hasard à l’accueil de la compagnie maritime de me spécifier le problème de maintenance. On me répond que l’île est accessible en ferry mais que c’est le Rangitoto Explorer Tour c'est-à-dire un tracteur avec des wagons qui est en révision. Je bondis de joie, j’avais mal interprété l’autre matin! Mon erreur a du bon car la météo est vraiment optimale contrairement à la veille. Je prends mon ticket (27 DNZ) et j’embarque en direction de l’île volcanique. C’est le plus jeune volcan de la région (600 ans), pour cette raison l’île est restée inhabitée longtemps et a gardée sa nature sauvage. Rangitoto est désormais une réserve naturelle gérée par le ministère de l’écologie. Mon ferry fait une escale au Devonport puis s’éloigne d’Auckland et traverse le golfe d’Hauraki ; il passe au large de magnifiques cônes volcaniques. Je débarque sur l’île et commence ma randonnée, l’impression d’être sur un paradis perdu est immédiate. Dans la crique, au bout de l’embarcadère je contemple pour la première fois de la mangrove (cette végétation partagée entre ciel et mer).


Le ferry s'éloigne d'Auckland, ce qui me permet d'avoir une splendide vue sur la rade.

La mangrove à marée basse : la dernière fois que j’en ai vu c’était dans Koh Lanta !

Je débute l’ascension du volcan Rangitoto : je suis seul sur le sentier. Il commence progressivement à faire chaud et la rosée du matin s’évapore sur les pierres de lave, ces dernières se mettent à fumer littéralement. La marche est facile au départ car l’île ressemble à un œuf sur le plat, mais dès que l’on atteint le « Jaune de l’œuf » ça se corse. Il faut compter une bonne heure pour atteindre le sommet, mais j’ai mis plus de temps car j’ai fais un détour pour aller voir des grottes de laves. Une fois le cratère atteint, le sommet n’est plus qu'à quelques dizaines de mètres plus haut. La vue est grandiose. On voit l’île de Motutapu qui est accolé par un isthme à Rangitoto et plus loin  on distingue clairement à l’Est la péninsule du Coromandel et dans le prolongement vers le Nord Great Barrier Island puis au Nord l’île volcanique de Little Barrier. A l’ouest on retrouve la côte Est de la Nouvelle-Zélande, et au Sud on a une vue sur Auckland. D’après les panneaux d’information sur l’île, il y avait jadis des wallabies et des opossums mais ils ont été éliminés car ils faisaient d’énormes dégâts sur la végétation de l’île. 

L’âme du volcan rappelle aux voyageurs qu’il n’est qu’endormis !


Je contemple un panorama sublime au sommet de Rangitoto.

Je reviens à Auckland après cette magnifique matinée, il est 14h00 et il fait très beau et je me dis que c’est le temps idéal pour monter en haut de la Sky Tower. Pour 28 DNZ je monte au sommet du plus grand édifice de l’hémisphère Sud (328m) par un ascenseur à 18 km/h. La vue est absolument incroyable et donne le vertige. Il y a une plaque de verre de 38mm d’épaisseur pour marcher au dessus du vide ; personnellement je me contente de regarder les enfants marcher dessus on ne sait jamais !


Au sommet de la Sky Tower on se sent comme dans une nacelle de montgolfière.

Jeudi :

Le matin je vais prendre mon assurance pour la voiture, je me rends chez un grand assureur du pays : AA. Mais ils refusent de me souscrire une assurance pour mon van (en Nouvelle-Zélande l’assurance automobile n’est pas obligatoire mais fortement recommandée). Je prends tout de même leur carte d’assistance et j’opte pour une assurance en ligne chez un autre assureur. L’après-midi, je vais la plage avec Charline une française du Backpacker, elle me fait découvrir des criques vers Herne Bay dont j’ignorais l’existence si près du Backpacker. On prend le soleil on se croirait en été. J’espérais revoir Clémence et Pierre-jean mais nous sommes chacun bien occupés nous préparons nos départs respectifs (eux quittent la Nouvelle-Zélande et moi Auckland). En  fin d’après midi, de retour au Backpacker j’ai juste le temps de faire mes lessives et de ranger mes affaires pour le lendemain car ma pension prend fin.

Une des plages d’Herne Bay à Auckland

La marina d'Auckland.

Vendredi :

Je quitte Auckland après avoir fait mes courses alimentaires et remplis mon van. Je prends la route vers le Nord : ma ville étape sera Warkworth. J’ai vu que j’avais un accès Internet à la bibliothèque et je ne suis pas trop loin d’Auckland.
Voilà cela fait une semaine que je suis en Nouvelle-Zélande et j’ai déjà plein de souvenirs inoubliables en tête.

12 juin, 2012

Mes premières impressions,

Il s’est bientôt écoulé une semaine depuis mon arrivée à Auckland, mais avant de faire une rétrospective détaillée de mes visites à Auckland je tenais à donner mes premiers ressentis à ma sortie de l’aéroport et lorsque j’ai déambulé pour la première fois dans le centre d’Auckland, ce sera l’occasion ainsi de traiter de ma journée du vendredi.

À ma sortie de l’aéroport, je commence à découvrir le pays par une belle journée ensoleillée  d’automne austral. Je constate que la végétation est encore bien verte et pour cause celle-ci est en majorité tropicale à feuilles persistantes. Il se côtoie cerisiers, platanes, chênes, oliviers, eucalyptus, yuccas, rhododendrons, fougères arborescentes, le pin du Norfolk, et Pohutukawa. Ce dernier est un arbre emblématique de la Nouvelle-Zélande car c’est une espèce endémique du pays. Il fleurit rouge en été. Concernant le reste de la végétation il y a tout un tas d’espèces qui me sont inconnues.
  
Un Pohutukawa qui l’été fait office de sapin de Noël.

Le pin du Norfolk qui appartient à la famille des Araucarias.

Il n'y a pas de doute je suis bien en zone tropicale.

Je découvre également les usages de conduite via la navette « Super Shuttle »  qui m’emmène à mon auberge de jeunesse : Ponsonby Backpackers. J’ai beau être passager la conduite à gauche est déroutante et puis les Kiwis sont un peu nerveux sur la route (ils aiment klaxonner et slalomer). Mon taxi emprunte de grandes artères avec des feux  tricolores à chaque croisement (j’ai vu très peu de ronds-points) ; la banlieue est quadrillée selon le modèle américain et se compose principalement de pavillons, de centres commerciaux et d’usines.  

Je constate qu’à certaines intersections il y a des radars pour flasher les automobilistes qui grilleraient les feux (je serais attentif car je compte bien circuler en NZ !). D’ailleurs les limitations sont 40 km/h, 50 km/h et 70 km/h en ville et 100km/h sur « motorways » (les autoroutes locales qui ressemblent plus à  nos routes pour automobiles). Et pour finir, la signalétique s’appréhende bien : les équivalences françaises sont claires dans l’ensemble. Seule la couleur de certains panneaux change (ex : panneaux autoroutiers en verts, panneaux de danger en jaune), le plus perturbant ce sont les bandes blanches au « cédez le passage » qui incitent, pour nous européens, à marquer un stop superflu.

La navette s’enfonce ensuite dans le centre ville, mon « Ponsonby Backpackers » se situe dans le quartier du même nom. L’architecture ici est hétéroclite ; on passe de la vieille bâtisse victorienne à des bâtiments modernes entièrement vitrés en passant par des immeubles en briques et des hangars désaffectés.

Un hôtel particulier dans le centre de Ponsonby.

Mon backpacker est une maison en bois avec une petite avancée vitrée qui me fait penser à ces maisons américaines de la côte ouest en particulier celles que l’ont retrouve sur les hauteurs de San Francisco. Je fais le tour du propriétaire et écoute attentivement les consignes de vie commune (je dispose d’un coin cuisine, d’un salon avec télé, d’une salle de bain avec WC et d’un coin machine à laver/sèche-linge). Je pose mes affaires dans ma chambre et je sors direction le centre ville d’Auckland.

Mon backpacker où je vais passer une semaine.

Il est précisément 13h00 et j’ai vraiment très faim. Je me décide à tester un KFC local, et bien je vous dirais que cela n’a rien à voir avec l’unique KFC où j’ai mangé en France : mes frites sont ultra salées, il n’y pas de boissons en libre service et le hamburger a un goût synthétique mais bon c’était en dépannage.

[Une petite anecdote : j’entre dans le fast-food qui est seulement occupé par quatre policiers bien costaux en tenues qui sont en train de manger. Je m’apprête à  passer commande, quand un des policier arrive au comptoir pour récupérer la suite de sa commande, s’ensuit un jeu de ping-pong de politesse pour que chacun soit écouté et servi ; je lui laisse l’avantage, ça me laisse le temps de choisir et surtout de préparer mes mots d’anglais.]

Ensuite je me rends à la KiwiBank pour ouvrir un compte bancaire. J’ai choisis cet établissement car c’est leur banque postale à eux, je n’aurai donc aucunes difficultés à trouver un distributeur de billet même dans les coins paumés du pays. En plus les frais bancaires sont inexistants tant que je retire chez eux ! Il me faut montre en main qu’une vingtaine de minutes pour ouvrir mon compte et cela alors que je n’ai qu’une adresse provisoire  (ici l’administratif est performant et minimaliste).

Je sors de la banque direction le centre ville, je croise des écoliers en uniformes bleus qui se déplacent en trottinettes. Pour me rendre en centre ville, je franchis une voie rapide et emprunte des rues bien pentues. À ma grande surprise Auckland, qui est pourtant une ville côtière, est loin d’être bâtie sur un terrain plat, notamment le City Center avec ses buildings. La raison en est toute simple : la ville est construite sur pas moins de cinquante volcans sur la soixantaine présente dans le secteur. J’atteins le City Center, caractérisé par ses gratte-ciels dont la fameuse Sky Tower qui ressemble à une grosse seringue. Le City Center c’est le vraiment un CDB (Central District business) à l’américaine ; on y retrouve les bureaux des grandes compagnies du pays (NZTV, HSBC, AA, Westpack, Vodafone…etc.), les grandes chaînes d’hôtel de luxe (Quay West, Sofitel).

Le quartier-marina de Viaduct Bassin.

Une voiture loufoque devant l'ancienne gare maritime.

Le City Center n’est pas vraiment étendu, et tous les commerces se concentrent sur Queen Street. Dans cette rue on trouve principalement des restaurants, des cybers-cafés et des boutiques de souvenirs. Les rues adjacentes abritent davantage de magasins de vêtements, des banques et des petites supérettes. Je parcours le City Center qui se remplit et s’anime progressivement avec la nuit qui tombe de bonne heure (17h30), je trouve la bibliothèque publique de la ville (où internet est gratuit mais limité à 100Mb par jour).


Le Civic le théâtre du centre ville.

Au pied de la Sky Tower.


Je finis las de mon voyage par rejoindre mon Backpacker, je remonte par des quartiers qui empestent la friture. Je m’égare un peu pour rentrer ; et je fais l’erreur d’acheter du gel douche et du shampoing et une bouteille d’eau dans une épicerie de quartier. Le prix sont mal indiqués et surtout horriblement cher : cela me coûte 14 DNZ ! Ces commerces là sont à éviter, à ne fréquenter uniquement dans l’urgence. Je retiens la leçon et rentre me coucher. Je suis tellement fatigué que je m’effondre dés 20h00 sur mon lit sans même penser à manger.