31 janvier, 2013

Sud de l’île du Sud : Fiordland, Southland et l’Est de l’Otago.


Me revoilà pour vous donner des nouvelles fraîches du road-trip. Cet article fleuve a été rédigé en grande partie depuis la petite ville de Palmerston et près d’Alexandra. Nous avons pas mal bougé durant la dernière quinzaine et ainsi découvert : au Sud-Ouest de l’île du Sud les impressionnants fjords, puis plus au Sud l’île quasi vierge de Stewart Island, et la région sauvage des Catlins et pour finir Dunedin la capitale de l’Otago.

Day 24 : Mardi 29 Janvier

Nous quittons le camping du DOC comme à l’aller ; c'est-à-dire en empruntant 40Kms de « gravel road » poussiéreuse. Sur le chemin nous prenons les derniers clichés d’un autre lieu de tournage du Seigneur des Anneaux ; le dernier avant un long moment! Nous roulons jusqu’à Te Anau, une petite ville paisible de 4000Hbts. Cette commune au pied du lac du même nom est la seule relativement importante sur la route des fjords. C’est la porte d’entrée de cette région indomptée du Fiordland où certaines parties n’ont encore jamais été foulées par l’homme. Nous nous arrêtons pour le traditionnel ravitaillement et pour utiliser la connexion Internet de la bibliothèque. Puis nous nous dirigeons vers le Nord sur les 119Kms de la National 94 pour rejoindre le Milford Sound ; c’est le seul grand axe qui s’enfonce dans les Fjords. Sur la route, je roule sur ce que je prends pour un papier d’alu et qui s’avéra être une pièce de moteur (cylindre à moitié coupé et enfoncé dans le bitume), plus de peur que de mal et quelques kilomètres plus loin un oiseau kamikaze percute le van, là encore aucuns dégâts. 

Nous pénétrons dans le Fiordland National Park. Avec ses 12000Kms² c’est le plus grand parc de la Nouvelle-Zélande. Ses 14 fjords et ses 5 grands lacs, sur 215Kms de long, sont classés au patrimoine mondial de l’Unesco. Il demeure difficile de s’y déplacer autrement que par voies aériennes ou maritimes. Devant nous, la route dévoile de magnifiques paysages au milieu d’anciennes vallées glacières et d’épaisses forêts pluviales tempérées. Nous décidons de garder un bout de route pour le lendemain. Nous recherchons donc un emplacement dans un DOC campsite car tout type de freedom camping est interdit dans le parc. Nous avons l’embarras du choix avec pas moins de 10 campings (un tout les 5Kms en moyenne) mais la région est attractive et ils affichent complets. Nous sommes obligés de revenir un peu sur nos pas pour trouver, par chance, une place au minuscule DOC campsite de Smithy Creek (pour 6DNZ nous avons des WCs !).

Cette lisière de forêt au départ de la réserve de Mavora Lakes apparaît dans deux scènes du Seigneur des anneaux : quand Aragorn, Legolas et Gilmi se trouvent devant le charnier d’Uruks Hai et quand Gandalf appelle Grispoil.

Au centre de Te Anau se dresse la statue du Takane : ce grand oiseau terrestre que l’ont présuma disparu au siècle dernier et qui a été redécouvert ici dans les montagnes du Fiordland. Preuve que la région est un sanctuaire (pour info la statue n’est pas à l’échelle !!!).

La nationale 94 a été achevée en 1953, c’est une des routes les plus dangereuses du pays avec les nombreuses avalanches et éboulis, et le verglas fréquent en hiver.

Mais les paysages qu’elle traverse valent le déplacement.

Day 25 : Mercredi 30 Janvier

Nous nous levons sous le soleil, et c’est tant mieux car une longue journée nous attend. Nous reprenons la route 94, la dernière partie s’annonce plus pentue et plus sinueuse. Dans le fond de la vallée, nous passons devant les eaux sombres du lac Gunn et rejoignons la vallée de Cleddar en franchissant les 1,2Kms du Homer tunnel. C’est le tunnel le plus impressionnant que j’ai eu à traverser. La circulation s’effectue par alternance avec des feux toutes les 15 minutes. L’intérieur est comme à sa création : parois à nues, sombres et étroites, et le tout est extrêmement pentu! La route redescend en lacets dans la Cleddar Valley. Nous effectuons un petit arrêt d’une heure pour visiter une curiosité géologique sur la rivière Cleddar : le Chasme. Il s’agit d’un gouffre où l’eau s’enfonce en sculptant des alvéoles dans la pierre et où viennent se nicher des troncs d’arbres. Après cette découverte atypique nous atteignons le petit hameau de Milford Sound (140Hbts) logé au fond du fjord du même nom. Nous avons directement une splendide vue sur l’emblématique falaise de Mitre Peak. C’est l’un des lieux les plus photographiés du pays.

Le tunnel Homer, situé 945m au dessus du niveau de la mer, fut achevé en 1953 (commencé en 1935) marque l’achèvement de la national 94. Avant 1953 l’accès au Milford Sound se faisait par les airs et la mer.

Le Chasm.

Nous pique-niquons devant ce panorama, et entamons une petite marche en direction du port. Là, pas moins de 5 compagnies proposent des croisières dans les fjords. Nous n’avions pas prévus de faire une croisière mais étant sur place et n’ayant finalement pas beaucoup de possibilité de voir l’intérieur du fjord nous nous laissons convaincre par l’une d’entre elles. Nous en choisissons une au prix raisonnable de 80DNZ et qui a l’avantage de disposer de petits bateaux pour approcher la côte au plus près. Nous voilà ainsi embarqué pour une croisière imprévue de 2 heures le long des 16Kms du fjord à bord d’un bateau de 70 places mais nous ne sommes qu’une dizaine à bord. Nous commençons la navigation sur les eaux profondes du fjord qui ont la particularité d’être composées d’eau douce sur leurs 3 premiers mètres (témoin des fortes précipitations : 4000mm/an). Nous passons au pied de Mitre Peak, nous y observons les stigmates, vieux d’une vingtaine d’années, d’une avalanche d’arbres, produite par effet domino.

Le Mitre Peak est la plus haute falaise côtière au monde (1692m).

Quelques photos prise à bord du bateau Mitre Peak 2.

Nous poursuivons avec la découverte de colonies de phoques à fourrures, qui ont trouvées refuge dans le fjord. Ensuite nous apercevons dans la paroi rocheuse des veines de quartz colorées vertes et jaunes ; la preuve de la présence de cobalt et d’or. Puis nous atteignons l’embouchure du fjord sur la mer de Tasman. Nous avons alors une vue sur la côte forestière sans réellement discerner le fjord et comprenons pourquoi James Cook passa devant le fjord sans jamais en trouver l’entrée. Sur le retour nous croissons de magistrales cascades. Le bateau passe sous les 146m des Stirlings Falls ce qui nous vaut une douche gratuite sur le pont extérieur. Et passe devant les magnifiques Bowens Falls (160m). D’autres cascades plus petites sont dispersées par le vent avant d’atteindre la surface de l’eau ! Nous faisons une courte halte pour déposer des passagers à l’observatoire marin, avec pour vue un sommet enneigé de plus de 2750m! Nous rentrons au port, ravis de notre choix. Nous reprenons la route après une petite marche le long de la côte.

Stirlings Falls.

Bowens Falls.

Sur le retour nous réempruntons le tunnel Homer, cette fois-ci dans le sens de la montée, le van respecte de lui-même les 30Kms/h de limitation de vitesse. Au bout du tunnel, nous faisons une pose pour laisser reposer le moteur qui a un peu chauffé. Nous assistons, là, à un drôle de spectacle ; des Kéas (perroquets de montagnes) s’adonnent au public. Nous continuons ensuite la route avec quelques courtes étapes. Nous nous rendons le temps d’une petite heure au Marian Falls. Nous y observons une série de jolis rapides dans la dense forêt. Puis nous nous arrêtons aux Mirors lakes ; des étangs à l’eau bleutée qui reflètent les montagnes. Nous achevons cette grande journée en arrivant au DOC campsite de Walker Creek au pied d’une rivière de montagne où nous trempons nos pieds.

Un groupes de Kéas qui paradent fièrement devant le public.

Les rapides de Marian falls.

Les Mirors lakes.

Day 26 : Jeudi 31 Janvier

Nous quittons Walker Creek pour nous rendre à nouveau à Te Anau. Je compose et mets en ligne le précédent article et commence également des recherches d’emploi pour la suite de mon séjour en Nouvelle-Zélande. Vers 18h00 nous reprenons le road-trip en allant vers le Sud, après un tour à la station service et à la dump station. Nous longeons une partie des 61Kms du lac Te Anau (profond de 417m) et arrivons en vue de l’océan près du petit hameau de Papatotara. Nous marchons un peu le long de la grève sauvage et passons la nuit là en freedom camping.

Papatotara : encore un bon spot sauvage où passer  la nuit qui rappelle Barrytown.

Day 27 : Vendredi 01 Février

Je reprends le volant pour atteindre la région du Southland et sa grande agglomération : Invercargill. La ville fondée en 1850 par des immigrants écossais n’a pas le charme escompté. Mais nous nous y arrêtons tout de même pour faire quelques visites. En premier lieu, je me rends avec Eva, dans le grand parc de la ville : Queen’s Park. Là, nous pique-niquons sur l’herbe entouré d’une centaine de canards. Puis nous en faisons le tour, pour voir notamment les enclos animaliers et les volières. En traversant la ville nous photographions quelques bâtiments historiques emblématiques dont le fameux château d’eau en brique et First Presbyterian Church, une église de style Lombarde.  Nous profitons également de cet arrêt en ville pour faire des courses alimentaires et pour nous connecter à la bibliothèque (je poursuis mes recherches d’emplois). Nous quittons Invercargill par le Sud pour nous rapprocher de la ville de Bluff, un grand port d’exportation. La ville est aussi réputée pour ses huîtres. Nous y arrivons en 20 minutes et trouvons un coin pour dormir avec une magnifique vue sur l’océan. Nous sommes ainsi tout près pour notre expédition du lendemain…

Le fameux château d’eau d’Invercargill. Haut de 42m, il fut achevé en 1889 dans le style architectural néoroman.

First Presbyterian Church.

Day 28 : Samedi 02 Février

Je ne fais pas planer le mystère plus longtemps, si nous sommes à Bluff c’est essentiellement pour prendre le ferry pour Stewart Island. Ce samedi matin, nous nous levons donc pour une petite expédition sur la troisième île du pays en taille. Nous avons préparé nos packages la veille et quand nous arrivons au port à 8h00 nous avons juste à payer nos tickets pour le bateau (140DNZ l’aller-retour c’est un peu onéreux mais l’île vaut vraiment le détour). Je gare le van dans un parking surveillé de la compagnie maritime, et avec Eva, nous attendons sur le quai d’embarquement, le départ du ferry. Nous embarquons et dès 9h00, le ferry quitte le port. La traversée des 32Kms du détroit de Foveaux ne prend qu’une petite heure. Nous avons la chance d’avoir une mer d’huile et un soleil radieux pour celle nouvelle croisière. Nous atteignons le petit port d’Oban vers 10h00. C’est l’unique village de l’île avec une population de 500Hbts. L’atmosphère me rappelle curieusement l’île d'Ouessant en Bretagne. 

Le port d’Oban sur Stewart Island.

Mon imposant package sur Bragg Bay.

Nous commençons un petit tour d’Oban, et à l’office du DOC nous prenons tous les renseignements nécessaires auprès d’un guide. Nous nous enregistrons aussi et payons une nuit au camping sur la côte à Maori Beach (6DNZ). Ensuite nous entamons la marche, chargés comme des mulets à l’instar d’Abel Tasman. Mais cette fois-ci, je transporte en plus la tente et le duvet (je dois avoir 18Kgs sur le dos). Le début de l’excursion est assez éprouvant, car il fait chaud et le sentier est très vallonné. Cet effort est récompensé ; nous découvrons des lieux somptueux. Ainsi nous pique-niquons sur la magnifique plage de Bragg Bay où l’on distingue des affleurements de lave (témoin d’un passé volcanique). Nous passons également Dead Man Beach qui malgré le nom est un régale pour les yeux. Nous arrivons à peu près à mi chemin à Horseshoe Bay. Nous aurions pu venir directement par la route depuis Oban mais nous avons préféré garder celle-ci pour le chemin du retour et parcourir le chemin du littoral, plus photogénique.

Dead Man Beach.

Horseshoe Bay.

Nous longeons la grande plage d’Horseshoe Bay et nous attaquons le départ du North West Circuit Track au niveau de Lee Bay. C’est aussi le début du Rakiura National Park qui couvre 85% de l’île Stewart (1748Km²). À Lee Bay il nous reste encore 6Kms, nous aurions pu arriver en bus ici mais nous avons fait l’économie des 40DNZ (l’allé !). Nous mettons une heure et demie pour arriver à Maori Bay. Nous montons la tente sur cette petite aire de camping coincée, au milieu des dunes, entre une rivière et l’océan. Pendant qu’Eva récupère dans la tente, je fais une petite promenade aux alentours. Je trempe mes jambes dans l’eau qui à ma surprise n’est pas aussi glacée que je le pensais. Je marche de la sorte, le long du rivage, accompagné par une ribambelle de canards sauvages. C’est alors que je vois sortir de l’eau un aileron, puis une queue : pas de doute il s’agit d’un grand requin. Il n’est qu’à une trentaine de mètres mais j’estime qu’il doit bien mesurer 4 à 5 mètres. Je prends une photo avant que le requin s’enfonce à nouveau sous les eaux et je retourne sur la berge. Je me baignerais ailleurs.

 Maori Beach.

Au premier plan un canard au second un grand requin blanc !

Je poursuis ma ballade jusqu’au bout de la plage, où se tient un pont suspendu au dessus d’une autre rivière, pour continuer le track. Je rentre à la tente et fais part à Eva de ma terrifiante rencontre. Nous retournons ensemble sur la plage mais aucunes traces du requin. À la place nous apercevons un gros phoque au pelage beige. Nous gardons nos distances car il semble plus agressif que les petits phoques à fourrure vus jusqu’ici. Il s’agit en fait d’un lion de mer. Il est peut-être venu trouver refuge sur la plage pour échapper aux crocs du requin ? Après quelques minutes, il plonge dans la mer et libère l’accès. Nous marchons un peu et rentrons dîner au campement. Nous nous préparons ensuite avec des lampes pour aller observer des Kiwis. Stewart Island est un sanctuaire pour l’oiseau et compte plus de 10 000 individus et surtout c’est l’espèce de Kiwis la plus grosse (un gros dindon). Après 2 heures passées le long de la plage et en forêt aux abords du sentier nous sommes malheureusement bredouilles. Nous avons entendus semble-t-il certains au loin mais cela s’arrête là. Je persévère en solo en restant une demi-heure de plus dans l’obscurité cette fois. Mais je ne suis approché que par deux gros opossums et une martre. Nous nous endormons en un claquement de doigt.

Un lion de mer sur Maori Beach.

Un gros opossum que j’ai surpris en début de nuit.

Day 29 : Dimanche  03 Février

Le lendemain, le ciel est gris mais, par chance, il n’y a pas eu de pluie dans la nuit. Nous retournons sur la plage pour une petite marche, puis nous emballons nos affaires et faisons nos adieux à cet endroit de rêve. Le chemin du retour est le même jusqu’à Horseshoe Bay où nous découvrons un autre lion de mer. Nous prenons notre pique-nique non loin. Puis nous rentrons par la route. À une encablure d’Oban, nous nous arrêtons à Butterrfield Beach. J’y prends un bain rafraîchissant, il n’y a pas de requin en vue mais je reste prudent et reste dans un mètre d’eau. Nous quittons Stewart Island, à 15h30. Nous sommes bien épuisés, après seulement 24Kms dans les jambes sur deux jours. Nous n’avons pas vu le Kiwi mais cette expédition nous a permis d’approcher la faune et la flore de l’île. À bord du ferry, nous avons à peine quitté le port que le capitaine nous invite à observer un requin. Il en fait le tour avec le bateau, et il nous explique qu’il s’agit d’un grand requin blanc ; ils sont présents en grand nombre dans le secteur ! Nous rentrons sur Bluff. Nous rassemblons le peu d’énergie qu’il nous reste pour aller au célèbre poteau cardinal de Stirling Point qui marque la fin de la national 1. Puis nous retournons à notre emplacement de camping à la sortie de la ville. Nous nous endormons rapidement, qu’il est bon de retrouver le confort du van.

Sur Stewart Island et sur Bluff il y a ces sculptures représentant une chaîne d’ancre : elles symbolisent selon la légende l’ancre de la pirogue de Maui, le dieu maori qui pêcha l’île du Nord. L’île du Sud étant la pirogue et Stewart Island son ancre !

Stirling point : le poteau jadis en bois a été vandalisé à répétitions ; il est désormais en acier et fortement ancré dans le béton.

La côte près de Bluff  vue depuis notre emplacement de camping.

Day 30 & 31: Lundi 04 & Mardi 05 Février

Le lundi le temps est à la pluie, nous laissons Bluff derrière nous pour retourner à Invercargill en fin de matinée. Le planning du jour est simple : repos. Nous choisissons de passer une partie de l’après-midi à la piscine. Pour 5DNZ nous avons accès à tous les bassins, à la piscine à vagues et au Spa. Il fallait bien cela pour nous remettre de la marche avec nos lourds sacs à dos. Nous retournons aussi à la bibliothèque pour Internet et nous y restons jusqu’à sa fermeture à 19h00. Nous quittons ensuite Invercargill, cette fois-ci définitivement. Nous roulons dans la campagne à l’Est de la ville. C’est difficile de s’orienter dans ce réseau de petites routes. Mais nous atteignons tant bien que mal le village de Mataura où nous passons la nuit. Le lendemain nous restons à la bibliothèque de cette petite ville, je poursuis mes recherches via Internet et reprends complètement mon CV avec l’aide d’Eva. Nous faisons ensuite un crochet par la ville de Gore pour faire un complet ravitaillement. Après cela, nous retournons vers le Sud, où nous stoppons pour la nuit près du hameau de Fortrose.

Gore est une ville qui organise chaque année le Gold Guitar Awards, un concours de musique country.

Fortrose : un jolie coin pour dormir et en plus qui dispose de toilette !

Day 32 : Mercredi 06 Février

Le réveil à Fortrose est synonyme de la découverte d’une nouvelle région, souvent délaissé par les guides touristiques : les Catlins. Pourtant les 172Kms de long de cette côte sauvage, aux allures d’Irlande demandent que l’on s’y arrête. Nous quittons Fortrose et son camping gratuit pour la première étape de la journée 20Kms plus au Sud : Waipapa point. L’endroit marque le début de la côte Ouest des Catlins. Nous y découvrons une petite colonie de lions de mer et une reconstitution en bois d’un ancien phare. La deuxième étape est Slope Point, l’intérêt ici est de fouler le point le plus australe de l’île du Sud (mais sur Stewart Island nous étions plus proche de l’Antarctique). Et enfin nous arrivons à l’étape majeure de la journée : Curio Bay et Porpoise Bay. La première baie abrite une curiosité naturelle (d’où son nom) en la présence d’une grande quantité de troncs d’arbres fossilisés. Mais c’est également un lieu exceptionnel pour apercevoir le plus rare manchot au monde : le manchot antipode. Nous discutons avec un ranger du DOC qui nous donne tout un tas d’informations.

Il y a sur cette plage 23 individus, mais nous n’observons qu’un seul nid avec 2 jeunes manchots. Les parents sont en mer pour pêcher et rentre qu’en soirée (19h-20h) ; nous repasserons. Et toujours sur les conseils du ranger, nous nous rendons à la seconde baie où l’on peut observer des dauphins ! Je reste un peu septique, après les Kiwis de Stewart Island annoncés comme immanquables. Nous arrivons sur la plage, et je suis heureux de constater qu’effectivement les dauphins sont au rendez-vous. Deux d’entre eux pêchent ou jouent dans les vagues, mais très vite nous en observons d’autres. Ils foncent dans les vagues telles des torpilles et par moment jaillissent de l’écume par une série de bonds. Nous restons là, avec d’autres touristes à les regarder. C’est ma seconde rencontre avec des dauphins sauvages. Je suis ravi pour Eva pour qui c’est la première fois. Nous continuons ensuite sur la plage en direction de la pointe rocheuse et rejoignons Curio Bay juste à l’heure pour le retour des manchots. Nous en voyons 7 qui rentrent nourrir leurs petits. Nous restons à distance pour ne pas les déranger. Nous rentrons au van et reprenons la route jusqu’à Niagara Falls, la plus petite chute du pays et l’une des plus petite au monde. Mais le lieu reste anecdotique et nous ne nous y attardons pas. Nous dormons le long de la route dans les collines au milieu des Catlins.  

Lions de mer à Waipapa Point.

Cette forêt pétrifiée date du Jurassique, c’est le résultat d’une immense coulée de boue (lahar) qui a engloutit une forêt.

Ces céphalorhynques à front blanc sont les plus petits dauphins au monde.

Ce jeune manchot antipode (où Yellow eyes pinguins en anglais) est sortis de son nid pour attendre le retour de ses parents.

Day 33 : Jeudi 07 Février

La journée de la veille était dédiée à la faune, celle-ci le sera pour les cascades ! Nous avons élaborés un planning pour voir 4 d’entre elles. Nous commençons le matin par la plus grande des chutes : Mc Lean Falls (22m). Pour la rejoindre : une piste un peu pentue à travers champs pour arriver au parking puis 20 minutes de marches en forêt. C’est une belle cascade sur plusieurs niveaux. Nous nous rendons au pied de la plus haute partie où il y a une petite retenue d’eau. Nous poursuivons les visites, vient ensuite en chemin, la découverte du petit lac Wilkie. Dix minutes de marches nous permettent de voir ce ravissant lac où se reflètent les arbres. Nous avions prévus de voir Cathedral Cave (des grottes dans les falaises côtières) mais le site n’ouvrait qu’en soirée en raison de la marée! Ensuite nous nous arrêtons pour observer deux cascades accolées : Matai Falls et Horseshoe Falls. Là encore nous n’avons qu’à marcher 15 minutes pour atteindre les chutes dans la forêt. Elles sont moins impressionnantes que celles de Mc Lean. Nous continuons la route vers l’Est pour arriver à la dernière cascade, plus connue : Parakaunui Falls. En 10 minutes, nous sommes aux pieds des chutes de 20m qui s’écoulent en escalier. Nous revenons au van et décidons de dormir dans le coin au DOC campsite de Parakaunui (6DNZ). Quel magnifique camping au bord de l’océan, avec une immense plage, dominée par une gigantesque falaise abrupte, et où paresse un lion de mer. Le site a du succès, je compte une douzaine d’autres véhicules.

Eva et moi, devant la partie supérieur de Mc Lean Falls.

La partie inférieure de Mc Lean Falls.

Matai Falls.

Horseshoe Falls.

Parakaunui Falls.

Day 34 : Vendredi 08 Février

C’est le dernier jour dans les Catlins, nous consacrons la matinée aux dernières visites. Nous débutons par Jack’s Blowhole, un trou profond de 55m, à 200m du rivage, et relié par un tunnel dans la falaise. La mer s’y engouffre violement et gronde tel le tonnerre. Après cette petite marche d’une heure nous allons au suivant lieu d’intérêt. Nous roulons toujours vers l’Est pour atteindre la pointe orientale des Catlins : Nugget Point. Cette portion du littoral  déchiqueté, abrite une immense colonie de phoque à fourrures. Nous marchons jusqu’à la pointe où est perché un petit phare construit en 1869. Nous observons les bruyants phoques à fourrures en contrebas sur la côte. Après cette promenade sous le soleil, nous prenons la route pour Dunedin et quittons les Catlins en fin de matinée.

Nous atteignons Dunedin au bout d’une heure et demie. La capitale de l’Otago fut fondée par des pionniers prebystériens venue d’Ecosse en 1848. Nous débutons la visite du centre-ville, qui s’articule autour d’une place octogonale nommée l’Octagon. On y trouve des bâtiments de style Victoriens et Edouardiens parmi les plus beaux du pays. Nous rentrons à l’intérieur de St Paul’s Cathedral qui dispose d’une voûte gothique (la seule église du pays). Puis nous sortons de l’Octagon pour visiter la gare ferroviaire. Cet édifice construit en 1906 dans le style flamand est sans doute le plus beau des anciens bâtiments du pays. L’intérieur est richement décoré avec des mosaïques, des frises et des vitraux. Nous quittons la ville en fin d’après-midi, après avoir refait nos réserves d’eau et de nourriture. Nous prenons la route vers l’Est et la péninsule d’Otago qui protège le port et la baie de Dunedin. Nous roulons jusqu’à Allans Beach. Nous explorons les lieux avant la tombée de la nuit ; sur la plage il y a quelques lions de mer qui s’apprêtent eux aussi à dormir.

Parakaunui Bay.

Nugget Point doit son nom est îlots rocheux qui parsème la côte.
  
Détails architecturaux dans la gare ferroviaire de Dunedin : Les guichets et la verrière.

Day 35 : Samedi 09 Février

Il fait encore bien beau, nous commençons la journée en retournant marcher sur Allans Beach, nous explorons davantage la baie. Les lions de mer sont toujours là, rejoins sur les rochers par des phoques à fourrures. Après cette marche dans un décor de rêve, nous allons pique niquer au Nord de la Péninsule, à Taiaroa Head. On y trouve le Royal Albatross Centre, où l’on peut observer l’oiseau et son unique site continental de nidification. Mais les 80DNZ pour approcher le nichoir nous refroidisse, même pour rentrer dans (l’office qui donne quelques infos sur l’oiseau) on doit payer 5DNZ. Nous restons à l’extérieur, nous avons la vue sur la colonie de mouette et c’est gratuit! Nous contemplons la pointe sauvage et repartons au centre de la péninsule pour trouver un bon spot pour passer la nuit. Nous nous arrêtons à Seal Point Road, plus précisément au départ de la marche pour Sandfly Bay. Ce n’était pas prévu dans notre programme mais il s’avère que le lieu est magnifique et abrite des manchots antipodes dans les dunes. Nous nous y rendons avec les derniers rayons du soleil. Nous apercevons effectivement les oiseaux sur le sommet des dunes et nous prenons de superbes clichés du ciel flamboyant, puis nous rentrons au van avec les lampes torches.

Allans Beach.

Taiaroa Head.
  
Sandfly Bay.

Day 36 : Dimanche 10 Février
Nous nous levons un peu plus tardivement, je débute la rédaction du blog, puis nous retournons après le déjeuner sur Dunedin. Nous passons à la bibliothèque et quand nous sortons nous retrouvons une amie d’Eva : Imogen. Nous discutons dans un café donnant sur l’Octagon. Imogen étudie la microbiologie, comme moi, mais elle est en première année de doctorat à l’université de Dunedin. J’en profite pour me renseigner et comparer les débouchés ici. Nous passons 2 heures à discuter et nous la laissons pour reprendre la route pour le Nord et la petite ville de Palmerston. En chemin nous nous arrêtons à Baldwin Street, la rue la plus pentue du monde selon le Guinness Book of records. Nous mettons 10 minutes pour la gravir, elle coupe un peu les jambes et les rares voitures qui s’y risquent sont des 4x4. Nous roulons jusqu’à Palmerston, et nous dormons en rase campagne près d’une lagune.

Baldwin street et ses 35% d'inclinaison.

Day 37 & 38: Lundi 11 Février

Après une nuit reposante dans la campagne nous nous rendons à la bibliothèque de Palmerston (minuscule ville en comparaison avec son homologue de l’île du Nord). Je finis de rédiger mes « covers letters » et j’envois mes candidatures pour des propositions de travail. En fin d’après-midi, nous nous rendons à 20Kms au Nord, sur la côte pour une curiosité locale : les Moareki Boulders. Ces sphères quasi-parfaites seraient des sédiments qui se seraient amalgamées en boules puis se seraient fossilisés. Là, près du village de Moareki, baignent dans le Pacifique une trentaine de ces sphères. L’aire de répartition est vraiment petite ce qui renforce le caractère surnaturel des lieux. Nous sommes tout de même un peu déçu car nous pensions le site plus grand mais nous sommes à marée haute, peut-être se cachent d’autres boulders sous les eaux. Nous revenons au van et nous stoppons entre Moareki et Palmerston sur une aire de pique-nique. J’y continue la rédaction du blog et nous y passons la nuit.

 Moeraki Boulders

Day 38:  Mardi 12 Février

Le lendemain, nous retournons à la bibliothèque de Palmerston pour à nouveau utiliser Internet. Puis nous faisons le plein et prenons la route d’Alexandra. Nous revenons dans l’Otago  central, nous traversons ces étendues sèches où les arbres sont rares. Nous décidons de dormir non loin d’Alexandra dans l’Ida Valley, plus précisément à 2Kms de Poolburn, une zone qui a servi de lieu de tournage au Seigneur des anneaux pour représenter le Rivermark. Cette lande parsemée de chaos rocheux de schistes est le lieu idéal pour représenter les terres du Rohan.
 
Le lac de Poolburn.

Les rochers de schiste de l’Ida Valley

Ainsi se clôture cette longue étape, une grosse boucle et un retour dans l’Otago. Demain nous passons de nouveaux chez les amis d’Eva à Cromwell, puis nous nous dirigerons vers le Mt Cook National Park et le Canterbury. J’ai pratiquement rattrapé tout le retard sur la mise en ligne des albums photos (il ne reste que la péninsule d'Otago à mettre en ligne) mais je commence à bientôt être à court de place sur le blog ! J’en profite pour souhaiter une joyeuse Saint Valentin à Eva <3 qui a beaucoup de patience avec la rédaction du blog. À bientôt.