03 avril, 2013

La fin du road-trip : Kaikoura, Blenheim, les Malborough Sounds (again) et retour à Wellington.


Toutes les bonnes choses ont une fin, et ce road-trip en fait partie. Nous sommes bien rentré sur Wellington sain et sauf depuis plusieurs semaines, mais j’avais mis la rédaction du blog entre parenthèses car j’avais beaucoup à faire (vente du van, recherches de travail et les grosses journées au restaurant et un peu de vie sociale intercalée). Je reviens sur la dernière semaine de road-trip avec le traditionnel compteur de jours. C’est aussi l’occasion pour moi de vous raconter aussi brièvement la suite de l’aventure sur Wellington.

Le samedi 02 Mars en sortant de la bibliothèque d’Hanmer Springs nous nous mettons directement en route pour Kaikoura. Nous prenons la direction du Nord Est. Sur la route nous croissons en sens inverse une centaine de voitures de sports qui participent à une exposition sur Hanmer Springs. Quelle étrange impression que de voir en rase campagne autant de belles voitures. Nous roulons une bonne heure et demi vers l’Est avant d’arriver en vue de la côte non loin de Kaikoura.  Nous nous arrêtons près de Goose Bay, où se pavane sur les rochers une colonie de phoques à fourrures. Nous longeons la côte à pied pour les observer puis reprenons la route pour Kaikoura. Arrivé à Kaikoura nous sommes un peu surpris du patchwork architectural de la ville qui manque de charme. Cette petite ville de 4000Hbts a orienté son tourisme sur la riche faune maritime de ses eaux (phoques, baleines et cachalots). Nous ne faisons que traverser la ville pour nous rendre sur la pointe plus sauvage de la péninsule de Kaikoura. Là nous contemplons un curieux spectacle : une vingtaine de touristes attroupés autour d’un unique phoque qui prend la pose. Nous profitons des derniers rayons de soleil sur les montagnes embrumées pour prendre quelques clichés. Puis nous remontons dans le van direction 15Kms plus au Nord sur la côte. Nous trouvons un emplacement pour passer la nuit sur une aire de pique-nique à Half Moon Bay.

Je profite d’un pont à voie unique pour admirer un convoi de voitures de collection.

Encore des phoques à fourrure mais ceux-ci semblent plus familiers des touristes. Eva a trouvé le spot idéal pour les observer.

Vue depuis la péninsule de Kaikoura  avec les hauts sommets des Seaward Kaikoura Range qui dominent la baie. Et les phoques qui se laissent bien approcher.

Day 57 : Dimanche 03 Mars

Le réveil à Half Moon Bay se fait dans la grisaille. Eva se sens un peu fébrile. Nous décidons de rester encore un jour et une nuit supplémentaire sur cet emplacement. Je profite du repos d’Eva et de la marée basse pour me mettre en chasse, ou plutôt à la pêche. La veille près de Kaikoura j’avais repéré des pêcheurs d’ormeaux. Je me mets à la recherche des fameux coquillages appelés Pauas en maori. J’ai souvent trouvé les coquilles vides mais là j’ai le sentiment que je vais en pêcher. Je commence par trouver énormément de petits spécimens sous les rochers mais leur taille n’est pas réglementaire pour la capture (ils doivent être >125mm). Puis dans un coin un peu plus inaccessible et gardé par quelques phoques, je débusque, sous un gros rocher dans une petite piscine naturelle, 3 gros ormeaux. Ce n’est pas évident de les décoller de leurs assises, mais après un peu d’effort j’obtiens gain de cause. Je peux collecter jusqu’à 20 ormeaux par jour mais ces trois là seront amplement suffisants pour le dîner. Je rentre juste avant la pluie et fais part de ma pêche à Eva. Je cuisine les mollusques le soir, nous en faisons un festin. Pour une première expérience culinaire : c’est un vrai régal (entre un steak de boeuf et la coquille Saint-Jacques). Nous nous endormons le ventre bien rempli.
Half Moon Bay.

Un échantillon de la faune marine : des grosses étoiles de mer, un curieux mollusque et un ormeau. 

Moi-même en train de cuisiner les ormeaux dans le van.

Day 58 : Lundi 04 Mars

Nous quittons, sous les nuages, le charmant spot d’Half Moon Bay pour rejoindre tranquillement la ville de Blenheim et ses 22000 Hbts. En chemin nous nous arrêtons pour observer une cascade où les bébés phoques ont pour habitude de jouer dans les remous. Malheureusement nous n’en apercevront aucuns ce jour là. Nous apprendrons par la suite que deux ans auparavant un groupe d’abrutis les ont massacrés par dizaines. Les mammifères marins traumatisés ne sont plus jamais revenus. C’était un site unique à 200m à l’intérieur des terres mais nous n’auront donc pas cette chance de les observer. Nous poursuivons la route, le paysage change brusquement. Nous passons d’une région verte où la route est blottie le long d’un littoral escarpé, à des collines arides parsemées de vignobles. Nous passons même devant les marais salants de Grasssmere Lake. Nous arrivons à Blenheim vers les midis. Nous prenons le temps de prendre tous les renseignements à l’I-site et nous faisons notre ravitaillement pour la fin du road trip. C’est aussi le jour où Eva me dit qu’il faut participer au Census. C’est un questionnaire national à visée statistique.

Ce questionnaire revient tous les quatre ans et permet au gouvernement d’anticiper les besoins futurs dans beaucoup de domaines. J’apprends aussi que le Census est obligatoire même pour les étrangers, et que de ne pas le faire vous expose potentiellement à 300 dollars d’amende! C’est un devoir démocratique tout comme le vote ce qui aussi explique qu'il n y a pas d’abstention ici! Eva me dit aussi que nous avions deux mois et que le lendemain c’est le dernier jour pour valider le Census. Nous nous rendons donc rapidement à la bibliothèque de Blenheim, mais le sort s’acharne la connexion Internet wifi est hors service et nous ne disposons que de 30 minutes journalières pour la connexion régulière. Nous n’avons cependant pas nos identifiants pour remplir le Census car oui pour couronner le tout, étant itinérant nous ne pouvons pas renseigner le Census en ligne. Il nous faut un identifiant personnel présent sur les formulaires délivrés à Wellington. Nous décidons de revenir le lendemain en ville pour espérer trouver des fonctionnaires avec des Census papier pour les voyageurs. Nous sortons de la ville et trouvons un agréable endroit le long des berges de la rivière Wairau pour dormir.

La cascade d’Ohau malheureusement sans les jeunes phoques ! 

Blenheim avec un joli canal en centre-ville.

Coucher de soleil sur la rivière Wairau

Day 59 : Mardi 05 Mars

Nous ne voulons pas perdre trop de temps avec cette histoire de Census qui nous gâche la fin du voyage. Nous décidons de consacrer la matinée à la visite des vignobles de la Wairau Valley. C’est la région la plus viticole de Nouvelle-Zélande. Les premières vignes ont été plantées dans les années 1970.  Nous commençons par le vignoble de Seresin Estates.  Nous y goûtons quelques vins (Riesling, Sauvignon blanc et Pinot noir), la dégustation est gratuite pour un bon nombre de domaine viticole mais nous nous sentons un peu obliger d’acheter quelque chose. Nous achetons de la confiture maison de cognassier et de prunes à Seresin. Je me renseigne s’il y a des postes à pourvoir sur le laboratoire d’analyse biochimiques mais rien n’est disponible pour le moment (la saison étant amorcée tout les recrutements ont déjà été effectués), je  laisse tout de même mon CV. Nous poursuivons la visite et les dégustations avec les domaines de  d’Allan Scott et de George Michel Estates (nous achetons une bouteille de vin de Chardonnay et de Riesling).

À George Michel nous profitons du cadre très français et magnifique pour nous délecter d’un peu de gastronomie française au restaurant la Véranda. Eva prend une assiette de fruit de mer et moi une assiette de charcuterie. Un vrai régal pour un prix raisonnable (22 DNZ). Nous retournons doucement sur Blenheim en roulant à travers les vignobles. Nous arrêtons les visites car nous ne voulons pas revenir avec 10 bouteilles de vin et puis il est temps de trouver une solution pour remplir le Census. Nous retournons à la bibliothèque où l’Internet ne fonctionne toujours pas, nous retournons ensuite à l’I-Site qui nous indique une maison associative où nous pouvons trouver le formulaire. Mais une fois sur place il n’y a pas de formulaire et malgré Internet nous n’avons toujours pas d’identifiants. Finalement l’employée nous indique qu’au Holiday camp de la ville il se trouve des formulaires pour les touristes.

Nous nous y rendons et remplissons le Census que nous déposons dans une urne. Le gérant n’a pas l’air ravis de nous voir juste prendre le formulaire et repartir sans passer la nuit au camping. Je suis surpris des questions que l’on doit remplir sur le Census car le questionnaire n’est pas anonyme. Par exemple vous indiquer votre groupe ethnique, vos revenus, votre religion, votre statut marital, et j’en passe …. Je pense que ce serait impensable en France de faire quelques choses comme cela ! Une fois ce « devoir » fait, nous roulons jusqu’à la côte près de Rarangi. Nous passons là une petite heure à marcher le long des rochers, il y a quelques cavernes marines sur cette portion de côte. Nous observons pour la première fois l’île du Nord pour nous rappeler que le retour est proche. Nous retournons à la rivière pour dormir sur un nouvel emplacement. J’observe de grosses truites dans les eaux turquoise.  

La vue sur les vignobles depuis Seresin. 
 
Rarangi et sa plage. 

Les eaux aux magnifiques couleurs de la rivière Wairau.

Day 60&61 : Mercredi 06 & Jeudi 07 Mars

Nous nous levons un peu tard et au moment de quitter les lieux nous sommes interpellé par un garde du Council de la région, il nous explique que nous ne pouvons pas rester sur cet emplacement. Il nous indique des emplacements autorisés pour notre van self-contained. Je prends la carte qu’il nous confit, sans l’attribut self-contained nous aurions eut le droit à une amende de 200DNZ ! Nous retournons rapidement à Blenheim pour refaire nos réserves en eau à la « dump station », puis nous prenons la route pour Picton. Le retour à Picton nous parait étrange, il y a à peine deux mois nous y débarquions, nous avons pourtant l’impression que cela remonte à bien plus longtemps étant donné la quantité faramineuse de lieux explorés. Nous allons à l’office de la compagnie maritime InterIslander pour réserver nos tickets pour le retour en ferry sur Wellington. Nous nous laissons 3 jours supplémentaires pour rentrer. Puis nous retournons au premier camping du DOC à Pelorus Bridge pour nous remémorer les débuts du road-trip. Le lendemain nous profitons de la journée pour nous reposer le long de la rivière Pelorus mais nous sommes assaillis par les mouches des sables ; il n’y en avait pas autant deux mois de cela! Nous prenons tout de même le soleil, nous essayons de nous baigner mais l’eau est vraiment fraîche.

Le retour à Pelorus Bridge !

Day 62&63: vendredi 08 & samedi 09 Mars

Le vendredi matin nous nettoyons le van de fond en comble. À force d’emprunter des gravels road, il  y a tant de poussière qui s’est accumulée dans les recoins inaccessibles du van ! Nous faisons aussi nos sacs avec un peu de nostalgie. Nous quittons les lieux en milieu d’après-midi pour nous rapprocher de Picton. Nous roulons jusqu’à Mahau Bay pour rejoindre un emplacement spécifique pour les véhicules self-contained. Le coin est idyllique, nous avons ainsi un petit aperçu des Malborough sounds car nous sommes trop fatigué pour nous aventurer sur le Queen Charlotte Track dans les délais impartis.

Le samedi nous retournons à Picton. Nous prenons notre pique-nique dans la file d’attente des voitures pour embarquer dans le ferry. Il y a un léger retard pour l’embarquement mais finalement nous montons à bord du même ferry qu’à l’aller : le Kaitaki. Je gare le van sur le pont extérieur au milieu des autres camping-cars. Nous restons à l’intérieur pour la première partie de la traversée car le temps est à la pluie. Nous regardons le film Life of Pi qui traite d’un naufrage, curieux choix me direz vous ! Au même moment un exercice d’évacuation pour l’équipage a lieu à bord du ferry, même si le capitaine précise qu’il s’agit d’un exercice, quelle curieuse impression que d’entendre en anglais que le navire est en perdition et qu’il faut évacuer ! À l’approche de Wellington nous montons sur le pont, et c’est sous un franc soleil que nous accostons. Les avions nous survolent pour atterrir sur l’aéroport de Miramar et des navires de plaisances nous escortent. Il y avait dans le port de Wellington des orques épaulards, une semaine de cela, mais il n’y a aucune trace de la présence des mammifères marins lors de notre retour. C’est vers 17h00 que nous arrivons à Kelburn. Nous sommes épuisés et nous nous endormons rapidement. Quel aventure ce road-trip !
 
 Mahau Bay.

Le van se cache sur cette image à vous de le trouver.

Voilà le road-trip dans l’île du Sud est terminé, nous sommes encore ébahis par cette fantastique aventure de : 7000Kms en van, 300Kms en Ferry, 20Kms en canoës, 1Km en barque et peut être une centaine de Kms de marche.  Nous avons foulés tant de sites fabuleux, replongé dans l’univers des films du Seigneur des anneaux, et vu une faune et une flore préservée et très riche. Les meilleurs moments ? Ils sont trop nombreux à lister mais parmi ceux-ci : la randonnée dans l’Abel Tasman, la rencontre avec le bébé phoque à Farewell Spit, Punukaki pancakes, l’hélicoptère au sommet du mont Cook, les marches près de Wanaka et de Glenorchy, le camping aux lacs Mavora, le ferry dans le Milford Sound, Stewart Island, les dauphins des Catlins, la féerique Ida Valley, les péninsules sauvages d’Otago et de Banks, Christchurch et Hamner Spring.

Depuis la vie sur Wellington a repris le pas, la routine j’ai envie de dire ! Dès la seconde semaine je suis retourné travailler au restaurant Hippopotamus. Je travaille toujours du matin (levé 4h30) mais je fais davantage de room service et de fonctions. J’ai retrouvé des têtes connues et quelques nouvelles. Les journées sont toujours bien chargées et le week-end de Pâques j’ai enchaîné les journées de 10h00 ! Mes deux jours de repos qui arrivent tous les 7 jours me laissent juste de quoi récupérer. Car en parallèle, j’essaye de revendre mon van (s’il y a des intéressés me contacter) et je continue de postuler pour un emploi dans un laboratoire mais la courte échéance de mon Visa ne me laisse que peu de chance. Je suis donc en train d’explorer toutes les pistes pour le futur. Concernant les sorties à Wellington, et bien j’ai eu de quoi m’occuper. Tout d’abord j’ai continué ma participation active au « French group » (speaking et pot-luck à nouveau). En effet le mardi 26 mars, je me suis rendu avec Deborah à mon second pot-luck chez John et Desmond. J’ai pu enfin parcourir leur magnifique jardin qui ressemble à un Zélandia miniature. Et autour d’un délicieux dîner j’ai rencontré d’autres membres francophones.

Ensuite avec Eva nous avons participé à quelques soirées entre amis (en appartement, dans des bars et sur le front de mer)). Nous avons visités gratuitement une exposition dédiée aux jeux vidéo à Te Papa. J’ai aussi emmené Eva pour un pique-nique en amoureux près de Miramar. Mais le meilleur fut d’assister, avec Eva, à la première du film de science-fiction « Eternity » au cinéma Paramount. C’est un film néo-zélandais qui parle d’une enquête menée dans un univers virtuel qui rappelle le film matrix. Le film a été tourné à Hong-Kong et en Nouvelle-Zélande (Napier, Wellington, Kapiti Island,…). Nous avons foulé le tapis rouge, pris un toast avant le film et après la projection nous avons rencontré le casting (dont l’acteur principal Elliot Travers) et le producteur (Alex Galvin). Nous sommes ensuite allés dans un bar chic pour discuter, quel bon moment!

Les trolls du Hobbit à Te Papa !

Pique-nique où l’on a pu apprécier un couché de soleil comme un petit rappel du road-trip.

Quel changement d’univers lors de la première d’Eternity par rapport à notre mode aventurier ! Nous nous sommes pris au jeu et avons posé pour les photographes comme l’équipe du film.((c) Photo de Joanne Ross)

Cette fois-ci je ne sais pas quand je composerais un nouvel article pour le blog et je n’ai pratiquement plus assez d’espace pour de nouvelles photos ! J’ai encore peut-être des découvertes à faire en Nouvelle-Zélande et des choses à exposer ici mais cela sera sans nul doute pour la prochaine fois. Et puis je risque encore d’être bien occupé entre les projets personnels et professionnels. A bientôt.