Voilà
j’ai quitté Auckland et j’écris depuis l’I-Site (l'office de tourisme) de Warkworth, je reviens sur ma
semaine à Auckland :
Samedi :
Je me
lève et pars pour le centre ville, plus précisément vers la gare routière de
Britomart pour prendre un bus qui m’emmènera à Mount Eden Village. Là-bas j’ai
rendez-vous, à 10h30 au post-shop, avec un couple de français pour acheter un
van. J’ai repéré leur annonce sur Internet avant de venir en Nouvelle-Zélande
et j’avais déjà pris contact avec eux et convenu la veille de notre rencontre.
Je fais ainsi connaissance avec Clémence et Pierre-Jean, on discute et je fais
le tour du van en posant un tas de questions pratiques et techniques. Étant
particulièrement fatigué je n’ose pas prendre le volant, je m’installe juste
derrière pour vérifier si j’ai ma place. Le van me convient, son toit est
rehaussé je peux donc y tenir presque debout. L’intérieur est aménagé avec un
coin cuisine (j’ai à ma disposition un évier, un frigo et deux plaques de gaz)
; et possède de nombreux rangements pour stoker mes provisions et mes
affaires.
Une fresque près de Mount Eden Village. ( Emplacement 360°)
J’effectue
le VIR (Vehicle Information Report) pour vérifier que le véhicule n’a pas été
volé, que le kilométrage est exact et qu’aucune amende n’est en suspens.
Ensuite je conviens avec eux d’un garage pour réaliser un Full Mechanical Check
(Une sorte de contrôle mécanique général). Le van est en bon étant malgré ces 314 000 kms au compteur,
j’aurais à prévoir quelques petites réparations et un changement des pneus
arrières dans le mois. Avec mes vendeurs nous nous mettons d’accord sur le prix
d’achat ; je le prends à 6600 DNZ. C’est une sacrée somme dans mon
budget mais c’est un investissement qui va m’économiser des nuits d’Hôtel et
qui va surtout me permettre d’être mobile.
Je
garde les clés du véhicule mais ne repars pas avec ; le temps que le
virement bancaire se déroule. J’ai bien sympathisé avec mes vendeurs, ils me
donnent de nombreux renseignements forts utiles pour mon périple. J’apprends
par exemple que depuis septembre le freedom camping est interdit pour les voitures
qui ne sont pas Self-Contained. C'est à dire que les véhicules qui ne sont pas munis de réserves
d’eau ni de WC chimiques sont donc susceptibles d’écoper d’une amende de 200DNZ
s’ils pratiquent le camping sauvage. Mon van étant Self-Contained je m’ôte une
sacrée épine du pied, surtout aux alentours des grandes villes de l’île du Nord
où les autorités son intransigeantes. Après cette longue journée, je rentre à
mon Backpacker.
Dimanche :
Je
décide de faire un tour en périphérie du centre ville, je souhaite rejoindre à
pied le stade de l’Eden Park. J’avais vu qu’il n’était pas très loin de Mount Eden Village
lorsque j’ai testé mon van. Je me rends donc au mythique stade de Rugby à pied
et essaye de voir si je peux le visiter. L’Eden Park est fermé, je demande
alors poliment à une employée, elle me demande d’attendre la sécurité pour voir
si je peux rentrer. Deux minutes plus tard un immense maori me fait comprendre
que ce n’est pas possible car nous sommes dimanche et que le stade est en cours de
nettoyage. En effet, la veille il y a eu le match Irlande-All Black. Les
Irlandais ont d’ailleurs pris une belle correction mais cela ne m’aide pas à
rentrer. Je me suis contenté de prendre des photos à l’extérieur.
Une des quatre divinités Maori qui entourent le stade.
L’intérieur du stade depuis une ouverture vitrée.
Et
c’est sous une grosse averse que je me suis rendu vers l’ancien volcan le Mount
Eden. Ce volcan strombolien est un magnifique cône de scories qui fut jadis
l’emplacement d’un Pâ maori (une fortification maori en bois). Aujourd’hui encore on
devine le terrassement du fortin Ce volcan m'a rappelé ceux présents en
Auvergne (la région d'où je viens), spécifiquement le Pariou (le volcan qui
servait de logo à l'eau de Volvic). L’ascension est aussi rapide que la pente est
importante. Je vois mes premières fougères arborescentes de près. La vue au
sommet est splendide malgré les nuages, je profite d'une vision à 360°
d’Auckland. Ce panorama m’aide à mieux cerner la topographie des lieux et
m’évitera de trop me perdre.
Le
cratère du Mont Eden, l’ascension peut également se faire par la route en
voiture !
Je suis bien loin de ma terre natale!
Après
je suis redescendu et j’ai pris direction Nord-Est vers la grande salle
de concert d’Auckland : l’Arena. J’ai fais mes courses alimentaires pour
la semaine avant de rentrer au Backpacker. En rentrant il n’était que 15h00,
j’avais marché 5 heures ; j’avais faim et j’étais bien épuisé. Je me suis
fais à manger et j’ai dormis 15 heures (le contrecoup du voyage).
En
redescendant du Mont Eden, j’assiste à un match de hockey sur gazon féminin.
Lundi :
Je
décide d’aller visiter l’Auckland Museum le matin. Je commence à prendre mes
marques dans la ville et je sais quelle ligne de bus prendre. Le musée est
situé sur une hauteur à l’Est de la ville, et au milieu d’un parc appelé le
Domain. C’est le premier musée du pays il a été construit en 1929. L’entrée est
à 10 DNZ, je commence ma visite. Au rez-de-chaussée, je découvre une importante
collection d’objets Maoris mais aussi Polynésien, Indonésien, Fidjiens, et
provenant d’autres îles du Pacifique comme les Tongas. Dans la cours Maori, il
y a des maisons communes sculptées (Hotunui) et un canoë de guerre de 25m (Te
Toki A Tapiri). Au premier étage, je parcours des halls sur la faune et la
flore du pays. Je vois une reconstitution de Moa, cet oiseau de 3m de haut
chassé par les premiers maoris pour sa chair et qui a aujourd’hui disparu. J’en
apprends aussi davantage sur l’histoire volcanique du pays. Le second et
dernier étage est dédié à la l’histoire du pays : des premières guerres
coloniales vers 1850 à la seconde guerre mondiale. Il y a aussi un mémorial
pour les victimes militaires. Les néo-zélandais se sont battus en Turquie lors
de la première guerre mondiale et lors de la seconde ils ont participé aux
combats dans l’Afrique du Nord et au débarquement en Italie dont la fameuse
bataille de Monte Cassino. Dans le musée deux avions sont exposés : un
Zéro japonais et un Spitfire.
L'Auckland Museum qui domine sur la colline du Domain.
Le fameux moa : Un imposant volatile qui ne devait
pas faire bon de croiser jadis.
Dans le musée un vivarium avec de petits geckos vert fluo.
Je
sors du musée et prend un sandwich dans un square du Domain. J’emprunte tranquillement
un chemin au cœur d’une jungle épaisse digne d’Indiana Jones, j’en oublis que
je suis en ville. Je rejoins ainsi le centre ville d’Auckland, je passe par le
quartier des universités et arrive dans Albert’s Park, un joli parc victorien
juché sur un ancien volcan. Sous le parc il a y des bunkers et des galeries qui
ont servis lors de la seconde guerre mondiale. Ainsi s’achève ma journée.
Albert’s Park : le parc où tous les universitaires se
rendent l’après midi
Mardi :
Cette
journée de mardi devait être l’occasion de visiter l’île de Rangitoto mais
arrivé à 9h00 à l’embarcadère, je lis que le ferry est en maintenance lundi et
mardi. Je change mes plans et j’achète ma carte Sim et prend du crédit
téléphonique chez Vodafone. Je trouve cela hors de prix (55DNZ) mais c’est
indispensable. J’appelle donc Clémence et Pierre-Jean pour faire ce qui était
convenu au départ mercredi : c'est-à-dire faire les papiers de changements
de propriétaire du van (en seulement 5 minutes à la poste) et récupérer le
véhicule. Le virement a été effectué, nous procédons donc de la sorte. Je fais
aussi un essai de prise en main du van. La conduite à gauche n’est pas si
déstabilisante que cela mais en revanche le levier de vitesse à gauche et les
essuie-glaces à la place des clignotants c’est vraiment pénible. Je fais avec
eux un peu de route et mon plein d'essence. Je les ramène chez leurs amis et reprend la
route. Cette fois je suis propriétaire du van ! Je le conduis non sans
mal à mon Backpacker.
Mon
van garé devant le Backpacker.
Mercredi :
Cette
fois-ci je me lève encore plus tôt, pour anticiper tout aléa. Je me rends aux
quais ; le guichet est fermé car il n’est que 8h30, mais je peux y lire
que le ferry est encore en maintenance ce mercredi ! Je suis dépité, je
commence à préparer une solution alternative (embarquer pour Waiheke island)
quand je demande, à tout hasard à l’accueil de la compagnie maritime de me
spécifier le problème de maintenance. On me répond que l’île est accessible en
ferry mais que c’est le Rangitoto Explorer Tour c'est-à-dire un tracteur avec
des wagons qui est en révision. Je bondis de joie, j’avais mal interprété
l’autre matin! Mon erreur a du bon car la météo est vraiment optimale
contrairement à la veille. Je prends mon ticket (27 DNZ) et j’embarque en
direction de l’île volcanique. C’est le plus jeune volcan de la région (600
ans), pour cette raison l’île est restée inhabitée longtemps et a gardée sa
nature sauvage. Rangitoto est désormais une réserve naturelle gérée par le ministère
de l’écologie. Mon ferry fait une escale au Devonport puis s’éloigne d’Auckland
et traverse le golfe d’Hauraki ; il passe au large de magnifiques cônes
volcaniques. Je débarque sur l’île et commence ma randonnée, l’impression
d’être sur un paradis perdu est immédiate. Dans la crique, au bout de
l’embarcadère je contemple pour la première fois de la mangrove (cette
végétation partagée entre ciel et mer).
Le ferry s'éloigne d'Auckland,
ce qui me permet d'avoir une splendide vue sur la rade.
La
mangrove à marée basse : la dernière fois que j’en ai vu c’était
dans Koh Lanta !
Je
débute l’ascension du volcan Rangitoto : je suis seul sur le sentier. Il
commence progressivement à faire chaud et la rosée du matin s’évapore sur
les pierres de lave, ces dernières se mettent à fumer littéralement. La marche
est facile au départ car l’île ressemble à un œuf sur le plat, mais dès que
l’on atteint le « Jaune de l’œuf » ça se corse. Il faut compter
une bonne heure pour atteindre le sommet, mais j’ai mis plus de temps car j’ai
fais un détour pour aller voir des grottes de laves. Une fois le cratère
atteint, le sommet n’est plus qu'à quelques dizaines de mètres plus haut. La
vue est grandiose. On voit l’île de Motutapu qui est accolé par un
isthme à Rangitoto et plus loin on distingue clairement à l’Est la
péninsule du Coromandel et dans le prolongement vers le Nord Great Barrier
Island puis au Nord l’île volcanique de Little Barrier. A l’ouest on retrouve
la côte Est de la Nouvelle-Zélande, et au Sud on a une vue sur Auckland.
D’après les panneaux d’information sur l’île, il y avait jadis des wallabies et
des opossums mais ils ont été éliminés car ils faisaient d’énormes dégâts sur
la végétation de l’île.
L’âme du volcan rappelle aux voyageurs qu’il n’est
qu’endormis !
Je contemple un panorama sublime au sommet de Rangitoto.
Au sommet de la Sky Tower on se sent comme dans une
nacelle de montgolfière.
Jeudi :
Le
matin je vais prendre mon assurance pour la voiture, je me rends chez un grand
assureur du pays : AA. Mais ils refusent de me souscrire une assurance
pour mon van (en Nouvelle-Zélande l’assurance automobile n’est pas obligatoire
mais fortement recommandée). Je prends tout de même leur carte d’assistance et
j’opte pour une assurance en ligne chez un autre assureur. L’après-midi, je
vais la plage avec Charline une française du Backpacker, elle me fait découvrir
des criques vers Herne Bay dont j’ignorais l’existence si près du Backpacker.
On prend le soleil on se croirait en été. J’espérais revoir Clémence et
Pierre-jean mais nous sommes chacun bien occupés nous préparons nos départs
respectifs (eux quittent la Nouvelle-Zélande et moi Auckland). En fin
d’après midi, de retour au Backpacker j’ai juste le temps de faire mes lessives
et de ranger mes affaires pour le lendemain car ma pension prend fin.
Une des plages d’Herne Bay à Auckland
La marina d'Auckland.
Vendredi :
Je
quitte Auckland après avoir fait mes courses alimentaires et remplis mon van.
Je prends la route vers le Nord : ma ville étape sera Warkworth. J’ai vu
que j’avais un accès Internet à la bibliothèque et je ne suis pas trop loin
d’Auckland.
Voilà
cela fait une semaine que je suis en Nouvelle-Zélande et j’ai déjà plein de
souvenirs inoubliables en tête.
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