07 septembre, 2012

Péninsules désertiques : des lieux du bout du monde.


Me revoilà, j’ai terminé ma boucle dans le Northland après 22 jours, ici, dans le Nord de la Nouvelle-Zélande. Enfin presque terminé puisque j’écris depuis la somptueuse bibliothèque  de Kaitaia et où la connexion wifi est excellente, je dois donc encore redescendre. Je reprends le récit là où je m’étais arrêté.

Tout d’abord mes derniers jours de wwoofing furent bien identiques aux précédents : j’ai travaillé bien dur ! J’ai tout de même utilisé plus la « chainsaw » (tronçonneuse) que  la hache cette fois-ci ; mais cela reste difficile car à bout de bras ça pèse son poids. Je me suis improvisé réparateur d’une tondeuse tractée (changement de courroie et d’un amortisseur), j’ai eu une formation éclaire de 10 minutes pour lire un plan façon Ikéa de la machine! Je suis aussi allé à la poste pour payer ma « Registration » (320 DNZ pour un an), cette taxe est l’équivalent à notre défunte vignette. Je quitte les lieux le dimanche matin après avoir écris dans le livre d’or et fais un dernier au revoir à mes hôtes qui étaient satisfaits de mon travail, voilà tout concernant ce second wwoofing.

En quittant Pakaraka, je fais une halte à Kerikeri pour mes réserve d’eau à la dump-station, mes courses alimentaires et mon plein d’essence. Puis sur la route je m’arrête à Rainbow Falls (des chutes plus modestes que celle de Whangarei mais qui valent le coup d’œil). Je poursuis mon itinéraire, avec comme étape pique-nique, la ravissante mais enclavée baie de Matauri. Après ce lunch sommaire, je continue au Nord-Ouest, et je confonds des noms de villes Maoris (Waipapa et Waihapa) sur ma carte ; ce qui me vaut de louper le campsite du DOC où je voulais retenter ma chance pour observer des kiwis à la nuit tombée. Le mal est fais  et je n’ai pas envie de faire demi-tour je vais à ce qui devait être mon second campsite du DOC.

La Rainbow Falls ou Waianiwaniwa en maori sur la Kerikeri River.

Matauri Bay sous la grisaille ; la météo du début de semaine était « boring ».

C’est ainsi que dès le dimanche je rejoins la péninsule de Karikari, et son camping situé à Matai bay ; encore un endroit magnifique (je sais je me répète). Je paye pour 4 nuits à l’enregistrement autogéré (10DNZ la nuit, et je dispose de douche froide et de WC). Cette péninsule est aussi belle qu’elle est paumée. Et il n’y a pas grandes âmes qui vivent : un désert de champs d’ajoncs et de dunes parsemés de criques et de baies. Mon choix de ce site, était sa proximité du Cap Reinga et aussi que je cherchais à passer quelques jours à l’abri de lourdes pluies qui étaient annoncées pour le début de semaine (je voulais surtout éviter de faire le Cape Reinga sous la pluie). Karikari va être la surprise de ce petit road-trip. Le soir sur la plage de Matai je découvre un banc de méduses échouées : des Vénelles et de dangereuses Physalies.
 

L'océan déchainé ramène des méduses et m'empêche de faire Karikari-Rangiputa Walk.

De nombreuses randonnées sont possibles : je prends le temps sur 3 jours de toutes les faire. Whangatupere Bay walk, une petite boucle de 3 heures, avec ses chemins argileux très pentus et glissants. Et Karikari-Rangiputa walk, dont ma première tentative se solde par un échec ; en effet il faut tenir compte des horaires de marée. Car sur cette immense plage de sable, les vagues viennent taper à marée haute la dune qui ressemble à un rempart. Il faut aussi franchir deux rivières qui proviennent d’une lagune. Je retente le mardi matin dès 7h30 (soit 4 heures avant la marée haute), et je prévois de rentrer vers les 15h00 par le même chemin. Je m’offre le luxe au retour de gravir un petit volcan, ce qui me permet d’apprécier les environs. Sur la plage déserte je ramasse de gros cônes géographes et d’autres coquillages ! Le soir même je retrouve par hasard Isabel et Thuy-An de mon premier wwoof. C’est l’occasion de se réunir autour d’une bonne assiette de spaghettis bolognaise dans mon van et de discuter de nos parcours différent après la ferme.

Je me gare au campsite sur une place qui domine la splendide baie de Matai.

Sur le chemin de Whangatupere Bay walk je croisse cet imposant Puhutukawa protégé de l’océan pour de gros galets.

Sur la péninsule de Karikari domine l'ancien volcan Mt Puheke celui-là même dont j’ai fait l’ascension.

Au sommet du Puheke, une icone maori en bois sculptée appelée ici Pouwheouna en langue maorie. Ces totems marquent les lieux d'importance territoriales ou les frontières.

Le lendemain, je change mes plans je décide de les accompagner au Cape Reinga sur la péninsule d'Aupouri (Je voulais initialement le faire avec un tour opérateur sur la journée le jeudi). Ce mercredi matin la météo est idéale, nous prenons la route pour Kaitaia pour les habituelles courses alimentaires, plein d’essence et dump station. Je me rends aussi à l’I-site, à la poste et à la bibliothèque. Nous reprenons la Road 1 pour le Cape Reinga. Mais auparavant nous nous arrêtons à Awanui pour voir l’Ancient Kauri Kingdom, c’est la base d’un gros Kauri fossilisé de 45 000 ans qui fait office d’escalier dans une boutique de souvenir. Il a été découvert à 10 kilomètres de là pour les forages de gomme de Kauri au début du siècle. Sur la première moitié de la péninsule nous coupons la plus vaste forêt plantée de l’hémisphère Sud, un petit côté des Landes mais en plus vallonné. L’arrêt suivant est Pukenui et sa vue sur le Mont Camel. Puis nous pique-niquons à Rarawa Beach. Pour tous ces arrêts j’ai repris ceux de la brochure du tour ! Avant d’arriver enfin au Cap nous sommes ralenti par un troupeau de vache au milieu de la route nous n’avons d’autres choix que d’attendre les chiens de berger.

L’Ancient Kauri fossilisé est l’attraction de la boutique où l’on peut acheter un petit morceau d’ambre de Kauri pour la bagatelle de 150DNZ !

Le mont Camel, un volcan qui créé une anse où se situe le port d’Houhora.

Rarawa et son sable bien blanc et extrêmement brillant, c’est d’ailleurs non loin que l’on trouve les gisements de silices le plus pur au monde.

A 15 heures on arrive au Cape Reinga (Te Rerenga Wairua). C’est un lieu majestueux : au bout d’un petit sentier il y a d’abord ce petit phare perché sur le vide, puis le Puhutukawa sacré qui défis la gravité sur son rocher, et pour terminé les remous engendrés par la rencontre de la mer de Tasman et de l’océan Pacifique. Nous nous attardons sur le cap, bien décidé à rester jusqu’au coucher du soleil. Le soir sur le parking nous rencontrons Amit un israélien en vacance qui comme nous ne sait où dormir (le freedom camping étant interdit sur ce parking tout comme l’overnight motorhome). Nous choisissons donc la solution la plus simple, nous allons là où cela est autorisé à Te Paki Stream. Il faut compter 20 km au Sud pour nous y rendre, et dans la nuit nous croissons sur la gravel road encore des vaches !

Le Cape Reinga : l’extrême Nord du pays, pas tout à fait puisque le cap Nord est plus Septentrional!

Au pied de Te Rerenga Wairua, accroché au rocher,  il y a ce Puhutukawa qui ne fleurit jamais et qui selon la tradition maorie récupère dans ses racines les esprits des morts.

Preuve que le pays est à échelle humaine : je retrouve Isabel et Thuy-An sur mon chemin.

Le couché de soleil sur l’océan agité.

Au petit matin, nous découvrons les lieux avec surprise ; nous nous sommes garé à côté de Te Paki Stream : une rivière qui longe une immense dune et qui sert aussi de route pour rallier la « Ninety miles road » (c’est la plage qui fait office de route). Il n’est pas question d’emprunter cet axe pour nous ; c’est trop risqué il faut un 4x4 et tenir compte des marées. Nous continuons la route à 3 voitures et nous stoppons notre petit convoi à Te Werahi : le départ d’un sentier de randonnée repéré la veille. Nous partons à 4 sur ce sentier qui doit nous emmener sur un ancien volcan engloutit à moitié par les dunes au bord de l’océan. Le parcours traverse des prairies, du bush natif, des hautes herbes, des dunes et coupe une rivière. Là encore des paysages uniques, à couper le souffle. Au sommet du volcan, se mélangent au sable et à la lave différentes couleurs d’argiles (jaune, rouge, rose), le tout en parfaite opposition avec le bleu de la mer et le vert de la végétation.

Et ce n’est pas fini, sur le retour nous franchissons une vaste étendue de dunes avec des couches de sables noirs façonnés par le vent. On achève cette randonnée vraiment inoubliable au bout de 4 heures. Après nous prenons sur le parking un copieux lunch de riz cantonnais maison. Puis nous revenons à Te Paki pour la nuit, à nouveau un troupeau de vache su la route. Je profite de la sieste des mes compagnons de route pour explorer les environs. Je gravis une série de grosses dunes, ce qui me donne l’occasion d’apercevoir la mer à 1 km de là et la roche percée de Motupia. Cette petite marche dans le sable est vraiment épuisante mais j’ai encore l’impression de fouler une autre planète ! Je reviens au parking en m’essayant à la glisse sur le sable mais je dois admettre que ma technique du sac plastique n’est pas optimisée. Le lendemain je prends la direction de Kaitaia et de sa bibliothèque. Je fais mes adieux à mes amis en sachant qu’on se reverra ! Je traverse encore un troupeau de vache décidément j’ai dépassé mon quota de l’année !

 Les paysages colorés de Te Werahi composent de véritables tableaux.

Le vent qui sculpte le sable de manière bien originale ; je comprends mieux pourquoi ce coin s’appelle le « The Desart ».

La rivière de Te Paki Stream qui sert de route également!
Te Paki Stream encore du sable à perte de vue : cette péninsule d'Aupouri est un petit désert à plus d’un titre.

Notre table dressé pour un petite déjeuner particulier à Te Paki Stream. 
 
Ainsi ce clos ce treizième article paru un vendredi pour me porter chance ! Ma prochaine étape le Coromandel mais il y aura un arrêt obligatoire à Warkworth et donc pas mal de route. 
 
Les vaches sur la route : les bouchons locaux !

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