Me
revoilà, j’ai terminé ma boucle dans le Northland après 22 jours, ici, dans le
Nord de la Nouvelle-Zélande. Enfin presque terminé puisque j’écris depuis la
somptueuse bibliothèque de Kaitaia et où la connexion wifi est
excellente, je dois donc encore redescendre. Je reprends le récit là où je
m’étais arrêté.
Tout
d’abord mes derniers jours de wwoofing furent bien identiques aux
précédents : j’ai travaillé bien dur ! J’ai tout de même utilisé plus
la « chainsaw » (tronçonneuse) que la hache cette fois-ci ;
mais cela reste difficile car à bout de bras ça pèse son poids. Je me suis
improvisé réparateur d’une tondeuse tractée (changement de courroie et d’un
amortisseur), j’ai eu une formation éclaire de 10 minutes pour lire un plan
façon Ikéa de la machine! Je suis aussi allé à la poste pour payer ma
« Registration » (320 DNZ pour un an), cette taxe est l’équivalent à
notre défunte vignette. Je quitte les lieux le dimanche matin après avoir écris
dans le livre d’or et fais un dernier au revoir à mes hôtes qui étaient
satisfaits de mon travail, voilà tout concernant ce second wwoofing.
En
quittant Pakaraka, je fais une halte à Kerikeri pour mes réserve d’eau à la
dump-station, mes courses alimentaires et mon plein d’essence. Puis sur la
route je m’arrête à Rainbow Falls (des chutes plus modestes que celle de
Whangarei mais qui valent le coup d’œil). Je poursuis mon itinéraire, avec
comme étape pique-nique, la ravissante mais enclavée baie de Matauri. Après ce
lunch sommaire, je continue au Nord-Ouest, et je confonds des noms de villes
Maoris (Waipapa et Waihapa) sur ma carte ; ce qui me vaut de louper le
campsite du DOC où je voulais retenter ma chance pour observer des kiwis à la
nuit tombée. Le mal est fais et je n’ai pas envie de faire demi-tour je
vais à ce qui devait être mon second campsite du DOC.
La Rainbow Falls ou Waianiwaniwa en maori sur la Kerikeri
River.
Matauri Bay sous la grisaille ; la météo du
début de semaine était « boring ».
C’est
ainsi que dès le dimanche je rejoins la péninsule de Karikari, et son camping
situé à Matai bay ; encore un endroit magnifique (je sais je me répète).
Je paye pour 4 nuits à l’enregistrement autogéré (10DNZ la nuit, et je dispose
de douche froide et de WC). Cette péninsule est aussi belle qu’elle est paumée.
Et il n’y a pas grandes âmes qui vivent : un désert de champs d’ajoncs et
de dunes parsemés de criques et de baies. Mon choix de ce site, était sa
proximité du Cap Reinga et aussi que je cherchais à passer quelques jours à
l’abri de lourdes pluies qui étaient annoncées pour le début de semaine (je
voulais surtout éviter de faire le Cape Reinga sous la pluie). Karikari va être
la surprise de ce petit road-trip. Le soir sur la plage de Matai je découvre un
banc de méduses échouées : des Vénelles et de dangereuses Physalies.
L'océan déchainé ramène des méduses et m'empêche de faire Karikari-Rangiputa Walk.
De
nombreuses randonnées sont possibles : je prends le temps sur 3 jours de
toutes les faire. Whangatupere Bay walk, une petite boucle de 3 heures,
avec ses chemins argileux très pentus et glissants. Et Karikari-Rangiputa
walk, dont ma première tentative se solde par un échec ; en effet il faut
tenir compte des horaires de marée. Car sur cette immense plage de sable, les
vagues viennent taper à marée haute la dune qui ressemble à un rempart. Il faut
aussi franchir deux rivières qui proviennent d’une lagune. Je retente le mardi
matin dès 7h30 (soit 4 heures avant la marée haute), et je prévois de rentrer
vers les 15h00 par le même chemin. Je m’offre le luxe au retour de gravir un petit
volcan, ce qui me permet d’apprécier les environs. Sur la plage déserte je
ramasse de gros cônes géographes et d’autres coquillages ! Le soir même je
retrouve par hasard Isabel et Thuy-An de mon premier wwoof. C’est l’occasion de
se réunir autour d’une bonne assiette de spaghettis bolognaise dans mon van et
de discuter de nos parcours différent après la ferme.
Je me gare au campsite sur une place qui domine la
splendide baie de Matai.
Sur le chemin de Whangatupere Bay walk je croisse cet
imposant Puhutukawa protégé de l’océan pour de gros galets.
Au sommet du Puheke, une icone maori en bois sculptée appelée ici Pouwheouna en langue maorie. Ces totems marquent les lieux d'importance territoriales ou les frontières.
Le lendemain, je change mes plans je décide de les accompagner au Cape Reinga sur la péninsule d'Aupouri (Je voulais initialement le faire avec un tour opérateur sur la journée le jeudi). Ce mercredi matin la météo est idéale, nous prenons la route pour Kaitaia pour les habituelles courses alimentaires, plein d’essence et dump station. Je me rends aussi à l’I-site, à la poste et à la bibliothèque. Nous reprenons la Road 1 pour le Cape Reinga. Mais auparavant nous nous arrêtons à Awanui pour voir l’Ancient Kauri Kingdom, c’est la base d’un gros Kauri fossilisé de 45 000 ans qui fait office d’escalier dans une boutique de souvenir. Il a été découvert à 10 kilomètres de là pour les forages de gomme de Kauri au début du siècle. Sur la première moitié de la péninsule nous coupons la plus vaste forêt plantée de l’hémisphère Sud, un petit côté des Landes mais en plus vallonné. L’arrêt suivant est Pukenui et sa vue sur le Mont Camel. Puis nous pique-niquons à Rarawa Beach. Pour tous ces arrêts j’ai repris ceux de la brochure du tour ! Avant d’arriver enfin au Cap nous sommes ralenti par un troupeau de vache au milieu de la route nous n’avons d’autres choix que d’attendre les chiens de berger.
L’Ancient Kauri fossilisé est l’attraction de la boutique
où l’on peut acheter un petit morceau d’ambre de Kauri pour la bagatelle de
150DNZ !
Le mont Camel, un volcan qui créé une anse où se situe le
port d’Houhora.
Rarawa et son sable bien blanc et extrêmement brillant,
c’est d’ailleurs non loin que l’on trouve les gisements de silices le plus pur
au monde.
A 15
heures on arrive au Cape Reinga (Te Rerenga Wairua). C’est un lieu
majestueux : au bout d’un petit sentier il y a d’abord ce petit phare
perché sur le vide, puis le Puhutukawa sacré qui défis la gravité sur son
rocher, et pour terminé les remous engendrés par la rencontre de la mer de
Tasman et de l’océan Pacifique. Nous nous attardons sur le cap, bien décidé à
rester jusqu’au coucher du soleil. Le soir sur le parking nous rencontrons Amit
un israélien en vacance qui comme nous ne sait où dormir (le freedom camping
étant interdit sur ce parking tout comme l’overnight motorhome). Nous
choisissons donc la solution la plus simple, nous allons là où cela est
autorisé à Te Paki Stream. Il faut compter 20 km au Sud pour nous y
rendre, et dans la nuit nous croissons sur la gravel road encore des
vaches !
Le Cape Reinga : l’extrême Nord du pays, pas tout à
fait puisque le cap Nord est plus Septentrional!
Au pied de Te Rerenga Wairua, accroché au rocher, il
y a ce Puhutukawa qui ne fleurit jamais et qui selon la tradition maorie
récupère dans ses racines les esprits des morts.
Preuve que le pays est à échelle humaine : je retrouve Isabel et Thuy-An sur mon chemin.
Le couché de soleil sur l’océan agité.
Au
petit matin, nous découvrons les lieux avec surprise ; nous nous sommes garé
à côté de Te Paki Stream : une rivière qui longe une immense dune et qui
sert aussi de route pour rallier la « Ninety miles road » (c’est la
plage qui fait office de route). Il n’est pas question d’emprunter cet axe pour
nous ; c’est trop risqué il faut un 4x4 et tenir compte des marées. Nous
continuons la route à 3 voitures et nous stoppons notre petit convoi à Te
Werahi : le départ d’un sentier de randonnée repéré la veille. Nous
partons à 4 sur ce sentier qui doit nous emmener sur un ancien volcan engloutit
à moitié par les dunes au bord de l’océan. Le parcours traverse des prairies,
du bush natif, des hautes herbes, des dunes et coupe une rivière. Là encore des
paysages uniques, à couper le souffle. Au sommet du volcan, se mélangent au
sable et à la lave différentes couleurs d’argiles (jaune, rouge, rose), le tout
en parfaite opposition avec le bleu de la mer et le vert de la végétation.
Et ce
n’est pas fini, sur le retour nous franchissons une vaste étendue de dunes avec
des couches de sables noirs façonnés par le vent. On achève cette randonnée
vraiment inoubliable au bout de 4 heures. Après nous prenons sur le parking un
copieux lunch de riz cantonnais maison. Puis nous revenons à Te Paki pour la
nuit, à nouveau un troupeau de vache su la route. Je profite de la sieste des
mes compagnons de route pour explorer les environs. Je gravis une série de
grosses dunes, ce qui me donne l’occasion d’apercevoir la mer à 1 km de là et la roche percée
de Motupia. Cette petite marche dans le sable est vraiment épuisante mais j’ai
encore l’impression de fouler une autre planète ! Je reviens au parking en
m’essayant à la glisse sur le sable mais je dois admettre que ma technique du
sac plastique n’est pas optimisée. Le lendemain je prends la direction de Kaitaia
et de sa bibliothèque. Je fais mes adieux à mes amis en sachant qu’on se
reverra ! Je traverse encore un troupeau de vache décidément j’ai dépassé
mon quota de l’année !
Les paysages colorés de Te Werahi composent de véritables
tableaux.
Le vent qui sculpte le sable de manière bien
originale ; je comprends mieux pourquoi ce coin s’appelle le « The
Desart ».
Te Paki Stream encore du sable à perte de vue : cette
péninsule d'Aupouri est un petit désert à plus d’un titre.
Ainsi
ce clos ce treizième article paru un vendredi pour me porter chance ! Ma
prochaine étape le Coromandel mais il y aura un arrêt obligatoire à Warkworth
et donc pas mal de route.
Les vaches sur la route : les bouchons locaux !
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