21 septembre, 2012

De Matamata à Matata.

Après cette semaine bien rythmée au Coromandel, je ralentis le train en rejoignant doucement la ville de Matata dans la « Bay of Plenty ». Je finis d’écrire cet article depuis Whatakane, au cœur de la partie orientale de la baie. C’est une petite ville qui s’enorgueillit de 2500 heures d’ensoleillement annuel et je le confirme : il n’y a pas un nuage ici aujourd’hui.

Le lundi, après avoir quitté la petite ville de Te Ahora, je m’en vais découvrir au Sud la cascade de Wairere, c’est une immense cataracte sur 2 niveaux. Pour atteindre la base des chutes il me faut bien 45 minutes et de même pour atteindre le belvédère au sommet. Le chemin est très bien aménagé ce qui facilite la difficile ascension, au sommet je prends littéralement une douche avec le vent qui renvoi l’eau de la cascade. Cette mise en jambes, me permet de bien dormir sur le parking du site où le « freedom camping » est autorisé ! Je ne suis pas le seul il y a deux danois qui font de même.

Une vue sur la cascade de Wairere se déversant depuis le massif de Kamai.

Et la vue depuis le sommet sur la plaine de Matamata.

Le lendemain, il fait un temps magnifique, c’est la journée idéale pour la visite que j’ai programmée de longue date. Je me rends à la ville proche de Matamata et je réserve un ticket pour le tour d’Hobbiton. Je vais parcourir, pour 66DNZ, Hobbitbourg un des lieux de tournage du seigneur des anneaux et du Hobbit (dont le premier volet sort le 12.12.12). Je ne pouvais pas passer à côté sans visiter le lieu même si l’entrée n’est pas donnée. Je monte directement depuis l’I-site dans une navette direction 20km au Sud-Ouest de la ville. Je suis impatient dans le bus ; le paysage de campagne ressemble de plus en plus à celui de la Comté : de vertes collines, de petits ruisseaux et des arbres anciens. Le site de 500 ha appartient à  la famille Alexander, des éleveurs de moutons et des moutons il y en a beaucoup sur les collines aux alentours (13000 têtes) !

Le bus passe 4 barrières gardées, il y a une garde permanente du site avec des pièges, des chiens, des détecteurs et une clôture électrifiée (curieux s’abstenir de venir sans payer !). Hobbitbourg (Hobbiton en anglais) a été ici reproduit par les Studios Weta. Peter Jackson a choisit le site car il correspondait le mieux au paysage de la Comté décrit par Tolkien. C’est notamment son immense arbre multi centenaire (l’arbre de la fête) et le petit lac qui l’on décidé sur le lieu exacte du tournage (et également l’absence de lignes électriques, de maisons ou de routes modernes). Le bus longe des champs qui servaient de lieux techniques pour les tournages (loges des stars, cafétéria, camion de maquillages et de visionnage, etc.….). La route d’1,5 km qu’emprunte le bus n’est pas d’origine : c’est l’armée néo-zélandaise qui la terrassée et viabilisée.

Je débute la visite guidée qui dure 2 heures 30, je plonge complètement dans l’univers de Tolkien : Hobbitbourg se dresse devant moi ! Le guide raconte qui a fallut 9 mois de chantier pour arriver à ce résultat (le chantier a débuté en mars 1999). Il n’y a pas moins de 37 trous de hobbits qui y ont été construits, mais ce ne sont que les façades, et quelques paliers. Il y a aussi la taverne du Dragon vert, le moulin à eau et le pont. La taverne est d’ailleurs en chantier : l’intérieur tel qu’il apparaît dans le film va être recréé ! Tout a été artificiellement vieilli, du bois au verre ; même les lichens ne sont qu’une peinture texturée colorée pulvérisée par petites touches ! Le résultat est bluffant : il faut s’approcher de près pour constater la supercherie. Le site que j’observe ne fait pas carton-pâte. Une forte raison à cela, pour le film le Hobbit, Hobbitbourg a été réaménagé et une bonne partie à été reconstruit dans des matériaux plus durables.

Une section a même été nouvellement créée. Le guide qui a l’air de bien connaître l’œuvre de Tolkien, confit tous un tas d’anecdotes de tournage et de données techniques sur le site. Au moment où je fais la visite ; il y a 27 ouvriers qui travaillent pour entretenir les lieux (mais pendant le tournage il y a eu un pic avec 400 employés sur le site !). Les toits en herbes des trous de hobbits sont arrosés par un système de goutte à goutte souterrain ; l’herbe reste ainsi bien verte. Les maisons n’ont pas toutes la même échelle ; sont à l’échelle humaine uniquement celles qui servaient pour des prises de vue avec les acteurs en devanture. Je vous donne quelques anecdotes en vrac (j’espère avoir bien tout compris des commentaires en anglais je peux me tromper) :

Alexander Dean fut surpris un soir de voir des lumières rouges dans le ciel de sa ferme, il alla sur le plateau extérieur et vit l’équipe de tournage avec des néons en train de gambader dans la prairie. Mais après avoir vue le film il comprit qu’il s’agissait de la scène du feu d’artifice en forme de dragon !

Le hobbit qui sourit devant les pétards de Gandalf est un néo-zélandais du coin ; un fermier qui est plus qu’heureux d’apparaître 29 secondes dans la communauté de l’anneau.

La scène des ronds de fumée avec Bilbo et Gandalf fut compliquée à tourner : uniquement les matins à l’aube et nécessitait une seule prise : il y eut beaucoup d’aube pour les 2 acteurs.

La nouvelle section d’Hobbiton comprend quelques plantes tropicales typiques de la Nouvelle-Zélande : seront-elles floutées au montage ?

Pour le tournage il fallut récupérer les 13000 moutons dans la propriété et les confiner ailleurs pour qu’ils évitent de passer dans le champ de la caméra : ils faisaient trop modernes pour la production.

Le petit plan d’eau est artificiel, sa mise en eau  date de 1996 ; sans cela peut être que le lieu de tournage n’aurait pas eu lieu ici.

L'arbre qui chapote le toit de Cul-de-sac de Frondon Sacquet est un chêne plus ou moins authentique. Il s'agit du seul arbre non naturel du site : un vrai chêne importé en pièce détaché non loin de Matamata et recouvert de fausses feuilles made in Taiwan.

La scène où Sam Gamegie dit "un pas de plus et ce sera le plus loin que j'ai jamais été de chez moi" se déroule dans un champ à 5 minutes à pied de sa maison. 

Sinon j’ai effectivement vu les maisons de Sam et de Frodon !

Il n’y aurait non pas deux mais trois films pour le Hobbit : Un voyage inattendu, Les désolations de Smaug et La chute de Dol Guldur (errata temporel : la bataille des 5 armées pour le troisième volet).

Je termine ma visite comblé, plein d’images dans la tête ! Je veux désormais voir le film, mais il va me falloir encore attendre un peu ! Je rencontre également un couple de français : Marion et Sébastien, avec qui je discute ; Sébastien est le premier autre Clermontois que je rencontre! Le bus me ramène ensuite à Matamata, petit tour à la dump station, à la station service et à la bibliothèque puis direction le Nord-est.

 
 
 
 
 La visite d’Hobbitourg un autre rêve que je réalise ici en Nouvelle-Zélande. J’aime ce pays.

Je franchis les monts Kumai pour arriver en vue de Bay of plenty. L’après-midi étant bien entamée je m’arrête pour la nuit au Parc de Mc Laren. Sur la route pour m’y rendre je longe les chutes de Mc Larren. Une belle cascade toute en longueur alimentée par deux torrents au niveau d’une patte d’oie. Je campe pour 5DNZ près d’un ravissant plan d’eau en compagnie d’oies, de canards et de coqs. Le lendemain le mercredi j’ai décidé de visiter Tauranga mais la journée va être longue. Au moment de prendre la route, mon van que je sens fébrile m’indique à nouveau sur le tableau de bord les voyants frein et batterie. Je pense qu’il ne s’agit peut-être pas que de fusibles déboîtés. Je décide de faire vérifier à Tauranga qui est une grande ville de 116 000 habitants. Je franchis la ville et rejoins sur la pointe de l’estuaire le quartier de Mont Maunganui où il y a une vaste zone industrielle.

Je me gare proche de l’I-site pour demander des adresses de garages mais celui-ci est définitivement fermé. Pas de chance, je décide donc de faire le tour en voiture de la zone et de trouver un garage par moi-même. Mais le van refuse de démarrer pourtant j’ai de la batterie ! Il est tout juste 8H30 du matin, j’utilise pour la première fois ma carte d’assistance AA ; elle va grandement me servir. Je bafouille un peu au téléphone et un peu en stress j’arrive à me faire tout de même comprendre. Une dépanneuse arrive dans le quart d’heure. Ce n’est pas la batterie mais l’alternateur ; diagnostic il faut que je me rende dans un garage spécialisé dans l’électronique pour voiture. Le dépanneur m’en indique un à 2 Kms seulement. Après avoir fait redémarrer mon van, je le suis au garage. Ils peuvent me réparer mon alternateur dans la journée. Je donne mon numéro de portable pour me tenir au courant des réparations.

En attendant ces dernières, je ne veux pas perdre mon temps au garage ; direction le Mont Maunganui qui donne le nom au quartier.  C’est un ancien volcan qui domine l’entrée de l’estuaire et toute la baie. L’ascension me change les idées, et après 30 minutes d’une pente bien raide j’atteins le sommet : et là quelle vue sur la baie, même si le ciel est voilé. Je redescends ensuite par un chemin différent encore plus pentu. Je laisse derrière moi les moutons « citadins » qui parcourent les flancs du volcan. Je marche sur la plage, où quelques vagues profitent aux surfeurs. Et lorsque j’arrive sur la petite presqu’île de Moturiki je fais une rencontre inattendue : un phoque à fourrure sur un rocher au soleil (je me trompe peut être sur l’espèce ? les gens ici disent « seals » pour les otaries, les phoques et les lions de mer).

Je suis le premier à le découvrir : il vient juste de sortir de l’eau et commence sa toilette comme un chat sur son rocher. Je l’approche à distance raisonnable mais quand même d’assez près et je prends tout un tas de photos. Moins d’une semaine après les dauphins encore un animal sauvage que je peux approcher et contempler. J’avais déjà vu des phoques en France en Bretagne mais là j’ai l’impression de tourner un documentaire animalier. Je reste là sur le rivage pour l’observer, j’ai été rejoins et imité par une petite foule ; je reviens même après manger pour l’observer à nouveau. En début d’après midi je retourne au garage, mon van est disponible et réparé ! Le garagiste a réparé mon alternateur en remplaçant un régulateur et des « bearings », je suis tranquille pour 250 000 kilomètres avec mon nouvel alternateur. La facture est un peu salée (314DNZ) mais je peux reprendre la route en étant rassuré.

Le parc Mc Laren offre un paysage digne de la Comtée.

Une nouvelle cascade au compteur: les Chutes de Mc Laren.

Une plage composée en grande partie de coquillage près de la presqu’île de Moturiki.

Rencontre avec un phoque à fourrure sur la presqu’île de Moturiki !

Le célèbre Mont Maunganui.

Je conduis direction Matata où m’attends un campsite du DOC avec des douches chaudes pour 6 DNZ la nuit !!! Je traverse auparavant la ville de Te Puke avec ses vergers de Kiwis. Et pour cause, la ville est fière d’être la capitale mondiale du Kiwi. Deux mots à ce sujets : en 1930, une horticulture intensive de « la groseille à maquereaux chinoise » pris le pas sur les élevages ovins et bovins décimés par des maladies, ce fruit trouva un débouché international sous le nom de Kiwi après une campagne marketing bien menée et les ventes s’envolèrent dès 1960. Il y a deux variétés de kiwis : le vert (Hayward) qui recule devant le jaune (Zespri doré). Je poursuis mon chemin et j’arrive au campsite, tout est comme dans la brochure du DOC ; un joli camping coincé entre une lagune et des dunes.

Sur la plage je trouve des pierres ponces et des scories ; preuve du volcanisme actif de la région. D’ailleurs au large j’aperçois White Island : le volcan le plus actif du pays. Il crache par intermittence des nuages blancs de cendres d’où son nom. Il y a d’autres volcans actifs dans le secteur comme le Mont Tarawera qui rentra en éruption en 1986 tuant 153 personnes et détruisant pour toujours la huitième merveille du monde : les White & Pink Terraces. Le soir à Matata, je rencontre des néo-zélandais sur la plage, des maoris qui vivent ici. Bon on est loin de l’iconographie Maori : voiture tunnée, rap, bière et joins. Mais en discutant ils m’apparaissent sympathiques et malgré un fort accent je les comprends bien. Ils ont de 25 à 37 ans. Le propriétaire de la voiture Adrian fait un peu de rap. Ils travaillent tous ici dans Matata. Norm l’aînée du groupe et père de 3 enfants me propose d’aller pêcher avec lui le lendemain. J’accepte volontiers.

Le jeudi je profite de quelques rayons de soleil pour faire ma lessive. Le matin en parcourant la plage je trouve dans les algues une canne à pêche (c’est un modèle pour enfant et le moulinet est cassé). Par la suite dans la journée, je fais le tour de la ville et du camping, et je marche sur la plage. A 16h30 je rejoins Norm pour la session de pêche. Je lui fais part de ma découverte du matin et je lui donne la canne à pêche (je n’en ai aucune utilité). Il me dit que même cassée rien que la canne vaut 100DNZ. On essaye une bonne heure mais la marée n’est pas idéale, on rentre bredouille ou presque. En effet après on s’essaye à la pêche à l’anguille dans la lagune, et là Norm sort une anguille d’une quarantaine de centimètre : belle prise ! Trop occupé à pêcher je n’ai pas pris de photos mais promis j’en ajouterais. Car cet après-midi nous remettrons cela et le soir je suis invité pour manger l’anguille de la veille qu’il a mise à fumer toute la nuit.

Le "trésor" échoué une fois démêlé des algues.

Système D pour étendre mon linge.

Vue de la plage avec au large White Island, une éruption en 1914 y tua tous les mineurs de soufre.

Voilà pour les news du pays. Demain je me rends à Opotiki pour mon premier HelpX (une sorte de wwoofing mais qui n’est pas exclusif à l’agriculture) mais je développerais cela prochainement.

La veille de mon HelpX je me suis rendu à ville proche de Whatakane pour trouver un spot Wifi, dans la bibliothèque il y avait une exposition présentant ce kiwi naturalisé.

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