Après
cette semaine bien rythmée au Coromandel, je ralentis le train en rejoignant
doucement la ville de Matata dans la « Bay of Plenty ». Je finis
d’écrire cet article depuis Whatakane, au cœur de la partie orientale de la
baie. C’est une petite ville qui s’enorgueillit de 2500 heures d’ensoleillement
annuel et je le confirme : il n’y a pas un nuage ici aujourd’hui.
Le
lundi, après avoir quitté la petite ville de Te Ahora, je m’en vais découvrir
au Sud la cascade de Wairere, c’est une immense cataracte sur 2 niveaux. Pour
atteindre la base des chutes il me faut bien 45 minutes et de même pour
atteindre le belvédère au sommet. Le chemin est très bien aménagé ce qui
facilite la difficile ascension, au sommet je prends littéralement une douche
avec le vent qui renvoi l’eau de la cascade. Cette mise en jambes, me permet de
bien dormir sur le parking du site où le « freedom camping » est
autorisé ! Je ne suis pas le seul il y a deux danois qui font de même.
Une vue sur la cascade de Wairere se déversant depuis le
massif de Kamai.
Et la vue depuis le sommet sur la plaine de Matamata.
Le
lendemain, il fait un temps magnifique, c’est la journée idéale pour la visite
que j’ai programmée de longue date. Je me rends à la ville proche de Matamata
et je réserve un ticket pour le tour d’Hobbiton. Je vais parcourir, pour 66DNZ,
Hobbitbourg un des lieux de tournage du seigneur des anneaux et du Hobbit (dont
le premier volet sort le 12.12.12). Je ne pouvais pas passer à côté sans
visiter le lieu même si l’entrée n’est pas donnée. Je monte directement depuis
l’I-site dans une navette direction 20km au Sud-Ouest de la ville. Je suis
impatient dans le bus ; le paysage de campagne ressemble de plus en plus à
celui de la Comté : de vertes collines, de petits ruisseaux et des arbres
anciens. Le site de 500 ha
appartient à la famille Alexander, des éleveurs de moutons et des moutons
il y en a beaucoup sur les collines aux alentours (13000 têtes) !
Le bus
passe 4 barrières gardées, il y a une garde permanente du site avec des pièges,
des chiens, des détecteurs et une clôture électrifiée (curieux s’abstenir de
venir sans payer !). Hobbitbourg (Hobbiton en anglais) a été ici reproduit
par les Studios Weta. Peter Jackson a choisit le site car il correspondait le
mieux au paysage de la Comté décrit par Tolkien. C’est notamment son immense arbre
multi centenaire (l’arbre de la fête) et le petit lac qui l’on décidé sur le
lieu exacte du tournage (et également l’absence de lignes électriques, de
maisons ou de routes modernes). Le bus longe des champs qui servaient de lieux
techniques pour les tournages (loges des stars, cafétéria, camion de
maquillages et de visionnage, etc.….). La route d’1,5 km qu’emprunte le bus
n’est pas d’origine : c’est l’armée néo-zélandaise qui la terrassée et
viabilisée.
Je
débute la visite guidée qui dure 2 heures 30, je plonge complètement dans
l’univers de Tolkien : Hobbitbourg se dresse devant moi ! Le guide
raconte qui a fallut 9 mois de chantier pour arriver à ce résultat (le chantier
a débuté en mars 1999). Il n’y a pas moins de 37 trous de hobbits qui y ont été
construits, mais ce ne sont que les façades, et quelques paliers. Il y a aussi
la taverne du Dragon vert, le moulin à eau et le pont. La taverne est
d’ailleurs en chantier : l’intérieur tel qu’il apparaît dans le film va
être recréé ! Tout a été artificiellement vieilli, du bois au verre ;
même les lichens ne sont qu’une peinture texturée colorée pulvérisée par
petites touches ! Le résultat est bluffant : il faut s’approcher de
près pour constater la supercherie. Le site que j’observe ne fait pas carton-pâte.
Une forte raison à cela, pour le film le Hobbit, Hobbitbourg a été
réaménagé et une bonne partie à été reconstruit dans des matériaux plus
durables.
Une
section a même été nouvellement créée. Le guide qui a l’air de bien connaître
l’œuvre de Tolkien, confit tous un tas d’anecdotes de tournage et de données
techniques sur le site. Au moment où je fais la visite ; il y a 27
ouvriers qui travaillent pour entretenir les lieux (mais pendant le tournage il
y a eu un pic avec 400 employés sur le site !). Les toits en herbes des
trous de hobbits sont arrosés par un système de goutte à goutte
souterrain ; l’herbe reste ainsi bien verte. Les maisons n’ont pas toutes
la même échelle ; sont à l’échelle humaine uniquement celles qui servaient
pour des prises de vue avec les acteurs en devanture. Je vous donne quelques
anecdotes en vrac (j’espère avoir bien tout compris des commentaires en anglais
je peux me tromper) :
Alexander Dean fut surpris un soir de voir
des lumières rouges dans le ciel de sa ferme, il alla sur le plateau extérieur
et vit l’équipe de tournage avec des néons en train de gambader dans la
prairie. Mais après avoir vue le film il comprit qu’il s’agissait de la scène
du feu d’artifice en forme de dragon !
Le hobbit qui sourit devant les pétards de
Gandalf est un néo-zélandais du coin ; un fermier qui est plus qu’heureux
d’apparaître 29 secondes dans la communauté de l’anneau.
La scène des ronds de fumée avec Bilbo et
Gandalf fut compliquée à tourner : uniquement les matins à l’aube et
nécessitait une seule prise : il y eut beaucoup d’aube pour les 2 acteurs.
La nouvelle section d’Hobbiton comprend
quelques plantes tropicales typiques de la Nouvelle-Zélande : seront-elles
floutées au montage ?
Pour le tournage il fallut récupérer les
13000 moutons dans la propriété et les confiner ailleurs pour qu’ils évitent de
passer dans le champ de la caméra : ils faisaient trop modernes pour la
production.
Le petit plan d’eau est artificiel, sa mise
en eau date de 1996 ; sans cela peut être que le lieu de tournage
n’aurait pas eu lieu ici.
L'arbre qui chapote le toit de Cul-de-sac de
Frondon Sacquet est un chêne plus ou moins authentique. Il s'agit du seul arbre
non naturel du site : un vrai chêne importé en pièce détaché non loin de
Matamata et recouvert de fausses feuilles made in Taiwan.
La scène où Sam Gamegie dit "un pas de
plus et ce sera le plus loin que j'ai jamais été de chez moi" se déroule
dans un champ à 5 minutes à pied de sa maison.
Sinon j’ai effectivement vu les maisons de
Sam et de Frodon !
Il n’y aurait non pas deux mais trois films
pour le Hobbit : Un voyage inattendu, Les désolations de Smaug et La chute
de Dol Guldur (errata temporel : la bataille des 5 armées pour le
troisième volet).
Je
termine ma visite comblé, plein d’images dans la tête ! Je veux désormais
voir le film, mais il va me falloir encore attendre un peu ! Je rencontre
également un couple de français : Marion et Sébastien, avec qui je
discute ; Sébastien est le premier autre Clermontois que je rencontre! Le
bus me ramène ensuite à Matamata, petit tour à la dump station, à la station
service et à la bibliothèque puis direction le Nord-est.
La visite d’Hobbitourg un autre rêve que je réalise ici en
Nouvelle-Zélande. J’aime ce pays.
Je
franchis les monts Kumai pour arriver en vue de Bay of plenty. L’après-midi
étant bien entamée je m’arrête pour la nuit au Parc de Mc Laren. Sur la route
pour m’y rendre je longe les chutes de Mc Larren. Une belle cascade toute en
longueur alimentée par deux torrents au niveau d’une patte d’oie. Je campe pour
5DNZ près d’un ravissant plan d’eau en compagnie d’oies, de canards et de coqs.
Le lendemain le mercredi j’ai décidé de visiter Tauranga mais la journée
va être longue. Au moment de prendre la route, mon van que je sens fébrile
m’indique à nouveau sur le tableau de bord les voyants frein et batterie. Je
pense qu’il ne s’agit peut-être pas que de fusibles déboîtés. Je décide de
faire vérifier à Tauranga qui est une grande ville de 116 000 habitants. Je
franchis la ville et rejoins sur la pointe de l’estuaire le quartier de Mont
Maunganui où il y a une vaste zone industrielle.
Je me
gare proche de l’I-site pour demander des adresses de garages mais celui-ci est
définitivement fermé. Pas de chance, je décide donc de faire le tour en voiture
de la zone et de trouver un garage par moi-même. Mais le van refuse de démarrer
pourtant j’ai de la batterie ! Il est tout juste 8H30 du matin, j’utilise
pour la première fois ma carte d’assistance AA ; elle va grandement me
servir. Je bafouille un peu au téléphone et un peu en stress j’arrive à me
faire tout de même comprendre. Une dépanneuse arrive dans le quart d’heure. Ce
n’est pas la batterie mais l’alternateur ; diagnostic il faut que je me
rende dans un garage spécialisé dans l’électronique pour voiture. Le dépanneur
m’en indique un à 2 Kms seulement. Après avoir fait redémarrer mon van, je le
suis au garage. Ils peuvent me réparer mon alternateur dans la journée. Je
donne mon numéro de portable pour me tenir au courant des réparations.
En
attendant ces dernières, je ne veux pas perdre mon temps au garage ;
direction le Mont Maunganui qui donne le nom au quartier. C’est un ancien
volcan qui domine l’entrée de l’estuaire et toute la baie. L’ascension me
change les idées, et après 30 minutes d’une pente bien raide j’atteins le
sommet : et là quelle vue sur la baie, même si le ciel est voilé. Je redescends
ensuite par un chemin différent encore plus pentu. Je laisse derrière moi les
moutons « citadins » qui parcourent les flancs du volcan. Je marche
sur la plage, où quelques vagues profitent aux surfeurs. Et lorsque j’arrive
sur la petite presqu’île de Moturiki je fais une rencontre inattendue : un
phoque à fourrure sur un rocher au soleil (je me trompe peut être sur
l’espèce ? les gens ici disent « seals » pour les otaries, les
phoques et les lions de mer).
Je
suis le premier à le découvrir : il vient juste de sortir de l’eau et
commence sa toilette comme un chat sur son rocher. Je l’approche à distance
raisonnable mais quand même d’assez près et je prends tout un tas de photos.
Moins d’une semaine après les dauphins encore un animal sauvage que je peux
approcher et contempler. J’avais déjà vu des phoques en France en Bretagne mais
là j’ai l’impression de tourner un documentaire animalier. Je reste là sur le
rivage pour l’observer, j’ai été rejoins et imité par une petite foule ;
je reviens même après manger pour l’observer à nouveau. En début d’après midi
je retourne au garage, mon van est disponible et réparé ! Le garagiste a
réparé mon alternateur en remplaçant un régulateur et des
« bearings », je suis tranquille pour 250 000 kilomètres
avec mon nouvel alternateur. La facture est un peu salée (314DNZ) mais je peux
reprendre la route en étant rassuré.
Le parc Mc Laren offre un paysage digne de la Comtée.
Une nouvelle cascade au compteur: les Chutes de Mc Laren.
Une plage composée en grande partie de coquillage près de
la presqu’île de Moturiki.
Rencontre avec un phoque à fourrure sur la presqu’île de
Moturiki !
Le célèbre Mont Maunganui.
Je
conduis direction Matata où m’attends un campsite du DOC avec des douches
chaudes pour 6 DNZ la nuit !!! Je traverse auparavant la ville de Te Puke
avec ses vergers de Kiwis. Et pour cause, la ville est fière d’être la
capitale mondiale du Kiwi. Deux mots à ce sujets : en 1930, une
horticulture intensive de « la groseille à maquereaux chinoise » pris
le pas sur les élevages ovins et bovins décimés par des maladies, ce fruit
trouva un débouché international sous le nom de Kiwi après une campagne
marketing bien menée et les ventes s’envolèrent dès 1960. Il y a deux variétés
de kiwis : le vert (Hayward) qui recule devant le jaune (Zespri doré). Je
poursuis mon chemin et j’arrive au campsite, tout est comme dans la brochure du
DOC ; un joli camping coincé entre une lagune et des dunes.
Sur la
plage je trouve des pierres ponces et des scories ; preuve du volcanisme
actif de la région. D’ailleurs au large j’aperçois White Island : le
volcan le plus actif du pays. Il crache par intermittence des nuages blancs de
cendres d’où son nom. Il y a d’autres volcans actifs dans le secteur comme le
Mont Tarawera qui rentra en éruption en 1986 tuant 153 personnes et détruisant
pour toujours la huitième merveille du monde : les White & Pink
Terraces. Le soir à Matata, je rencontre des néo-zélandais sur la plage, des
maoris qui vivent ici. Bon on est loin de l’iconographie Maori :
voiture tunnée, rap, bière et joins. Mais en discutant ils m’apparaissent
sympathiques et malgré un fort accent je les comprends bien. Ils ont de 25 à 37
ans. Le propriétaire de la voiture Adrian fait un peu de rap. Ils travaillent
tous ici dans Matata. Norm l’aînée du groupe et père de 3 enfants me propose
d’aller pêcher avec lui le lendemain. J’accepte volontiers.
Le
jeudi je profite de quelques rayons de soleil pour faire ma lessive. Le matin
en parcourant la plage je trouve dans les algues une canne à pêche (c’est un
modèle pour enfant et le moulinet est cassé). Par la suite dans la journée, je
fais le tour de la ville et du camping, et je marche sur la plage. A 16h30 je
rejoins Norm pour la session de pêche. Je lui fais part de ma découverte du
matin et je lui donne la canne à pêche (je n’en ai aucune utilité). Il me dit
que même cassée rien que la canne vaut 100DNZ. On essaye une bonne heure mais
la marée n’est pas idéale, on rentre bredouille ou presque. En effet après on
s’essaye à la pêche à l’anguille dans la lagune, et là Norm sort une anguille
d’une quarantaine de centimètre : belle prise ! Trop occupé à pêcher
je n’ai pas pris de photos mais promis j’en ajouterais. Car cet après-midi nous
remettrons cela et le soir je suis invité pour manger l’anguille de la veille
qu’il a mise à fumer toute la nuit.
Le "trésor" échoué une fois démêlé des algues.
Système D pour étendre mon linge.
Vue de la plage avec au large White Island, une éruption
en 1914 y tua tous les mineurs de soufre.
Voilà
pour les news du pays. Demain je me rends à Opotiki pour mon premier HelpX (une
sorte de wwoofing mais qui n’est pas exclusif à l’agriculture) mais je
développerais cela prochainement.
La veille de mon HelpX je me suis rendu à ville proche de Whatakane
pour trouver un spot Wifi, dans la bibliothèque il y avait une exposition présentant
ce kiwi naturalisé.
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