Une
nouvelle quinzaine de wwoof s’achève, la routine quotidienne est ponctuée de
sorties et de discussions avec les anciens et les nouveaux woofers. Ayant opté
pour un séjour « longstay » dans la ferme je commence à observer le
« turn over » des wwoofers. Adrien est parti pour le Coromandel avant
de rejoindre l’Australie, suivis par Régis. Gautier et Aurélien, deux nouveaux
français sont arrivés, ainsi que Finbar un Irlandais. Ensuite Miki et Aurélien
nous ont quittés. Puis, Kim une allemande et Tamy une chinoise sont arrivées.
Comme
sortie intéressante, nous nous sommes rendu à Matakana un matin pour parcourir
son célèbre marché, où l’on peut déguster de bon produits régionaux, écouter du
country local et flâner sur les étales d’artisanat. Le soir même nous sommes
retournés à Matakana, cette fois-ci pour voir Ice Age 4 au cinéma dans une
salle plus que confortable (pour 15 DNZ soit 9 euros). La salle de cinéma n’est
pas immense en soit mais tout de même grande pour une ville de 300 habitants,
le devers est aussi important que celui des amphithéâtres durant mes études,
ainsi on n’est pas gêné par la tête des personnes, de même on dispose d’1m50
pour les jambes devant son siège. Au premier rang, les fauteuils sont amovibles
et se transforment en lit ! Pendant le film, j’ai vu des néo-zélandais
déguster leur verre de vin blanc et se mettre en chaussettes ! Le film m’a
plu mais n’est pas aussi drôle que le précédent et reste compréhensible en
anglais car étant destiné aux enfants.
Matakana market : j'ai acheté du jus de fruit à base
de Feijoa au stand de la Lothlorien (clin d'œil à Lord of the ring).
Une des quatre salles de cinéma de Matakana avec son
immense lustre.
Lors
d’une autre soirée nous avons gravi le sommet de la montagne derrière la
ferme ; cette fois-ci nous avons pris de puissantes lampes torches pour
franchir la forêt, l’ascension nous a pris une bonne heure, la fin fut
difficile en raison des hautes herbes. De là-haut nous avions un panorama de la
baie d’Omaha jusqu’à Auckland sous la pleine lune (j’ai depuis eu l’occasion de
refaire la même ballade en journée). Nous nous sommes rendu par la suite à
Whangateau pour rallier à marée basse la plage d’Omaha, seulement 2 kilomètres de sable
séparent les deux rives dans cette petite baie. Cela ne présente aucun risque
car même à marée haute il n’y a pas plus de 50 cm d’eau dans la lagune.
Au final nous n’avons pas pu rejoindre la plage car il restait la rivière
principale à franchir. Dès que la météo le permet nous nous rendons souvent à
pied depuis la ferme à Whangateau pour traverser la baie à marée basse et
rejoindre des îlots de sables abritant une mangrove sauvage.
La vue depuis le sommet de la montagne derrière la ferme.
Un weta cave ou grillon des cavernes observé lors d’une sortie
nocturne. Il existe d'autres espèce de Weta dont certaines géantes.
La baie de Whangateau.
Le
lundi avec Johannes nous avons notre day off en commun, nous sommes donc allé à
Auckland, j’en ai profité pour récupérer mon courrier administratif (carte
d’assurance, carte grise, et IRD) à mon ancien backpackers et faire des
courses. Nous avons aussi retrouvé Allen et Sandy en ville, nous avons dégusté
un bon chocolat chaud au café français le « Pastis ».
Un petit air de France et bien familier, ici avec le
bibendum Michelin!
Un
autre jour j’ai emmené les wwoofers à Omaha pour leur faire découvrir la plage.
Il faisait aussi chaud que l’été sur la côte atlantique alors qu'ici c'est encore l'hiver. C’était trop tentant
nous nous sommes baigné, mais l'eau était fraîche mais pas glacée (environ 17°C). Je reste stupéfait de
la douceur du climat ici en hiver ; pourtant il s’agit du plus rigoureux
hiver depuis 7 ans. Il n’y a eu pour le moment qu’une matinée où il y avait du
givre sur l’herbe mais en journée le thermomètre monte facilement à 20°C avec les belles journées
ensoleillées. La situation à changée depuis peu ; nous sommes au cœur
d’une dépression il ne fait que pleuvoir depuis 2 jours.
Les wwoofers ont appréciés que je leur fasse découvrir la
plage d’Omaha.
Lundi
dernier, avec Johannes nous nous sommes rendus au musée de Warkworth, non pas
pour le visiter mais pour son parc : Parry Kauri Park. Il s’agit d’un parc
de 8,5 hectares
avec une végétation dite native du bush néo-zélandais. On trouve notamment
l’arbre sacré des maoris le Kauri. Les forêts de Kauris ont perdues en
superficie depuis les années 1790 car cet arbre fut convoité par les maoris
pour les sculptures et les maisons et par les européens pour l’industrie
navale. Cet arbre est désormais protégé mais c’est maintenant une maladie
causé par un champignon originaire d’Auckland qui le menace ; c’est d’ailleurs pour cette raison
qu’avant de pénétrer dans le parc on doit nettoyer et désinfecter ses chaussures.
Au milieu du parc forestier est aménagé un petit circuit qui passe au pied du
Mc Kinney Kauri. L’âge de ce Kauri a été estimé entre 800 et 900 ans et il
mesure plus de 50 mètres
pour une circonférence de 7m62. Voilà pour ce qui concerne les sorties.
Mc Kinney Kauri : un immense Kauri mais ce n’est ni
le plus grand ni le plus ancien du pays.
Une cellule de la prison de Warkworth jusqu’en 1929
présente dans la cour du musée.
Concernant
le travail, au programme j’ai pu couper à la hache des billots de bois (c’est
vraiment physique et cela demande une certaine technique), j’ai fini les murs
du four, j’ai chassé des rats et des opossums en utilisant des pièges, j’ai
déraciné des papyrus pour les replanter et enfin j’ai aménagé des marches en
bois pour atteindre le sommet de la colline où se trouve le four.
Le four en argile avance : un échafaudage en bois
attend désormais le toit.
Un opossum capturé avec un piège. En Nouvelle-Zélande,
contrairement à l’Australie où ils ont des prédateurs naturels, les opossums
sont considérés comme un véritable fléau pour les espèces locales.
Le
soir il nous est toujours préparé de délicieux repas. C’est l’occasion de
parler de la nourriture locale. On mange au moins 8 à 10 fruits et légumes
différents par jours. Il y a ceux que je connaissais en France : ails,
avocats, carottes, courgettes, concombres, choux, choux-fleurs, céleris,
bananes, betteraves, brocolis, gingembres, haricots, kiwis (vert et doré),
maïs, mandarines, oignons, pommes, pommes de terres, tomates.... Et puis ceux
plus atypiques : yams, tamarillos, chokos, et feijoas. Le goût des
tamarillos est entre celui d’une tomate acide et d’un melon, je n’ai pas
vraiment apprécié. Le Chokos compose pratiquement tous nos repas. Le feijoa est
exquis que ce soit dans le pudding ou juste en tant que jus de fruit.
On a fêté l’anniversaire de Gautier la semaine
dernière
Voilà
je suis rendu à mi-chemin de mon aventure de wwoofer dans cette ferme, j’espère
avoir encore pas mal de choses à raconter dans 15 jours mais je crains un peu
la routine et la pluie ; j’envisage de quitter la ferme à la mi-août pour
aller encore plus au Nord à la rencontre des Kauris, des kiwis et de contrées
plus sauvages.
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