Me
revoilà après pratiquement 1 mois sans avoir donné de nouvelles (je m’en excuse
j’ai été bien occupé dernièrement), et je ne vais pas vous mentir je ne suis
toujours pas sur l’île du Sud. J’ai prolongé mon séjour dans la capitale. Et le
ferry que j’avais reporté au 30 Novembre, face au risque d’une grève qui
finalement n’a pas eut lieu? Et bien, j’ai à nouveau fait changer la date pour
le 6 Janvier (ils commencent à me connaître aux bureaux de la compagnie
maritime). Le road-trip dans l’île du Sud aura bien lieu mais un peu plus tard
voilà tout. Pourquoi la parution a été un peu plus longue que d’habitude ?
Pourquoi tant de changements et de rebondissements dans mes plans ? Je le
révèle dans cet article.
Un ferry dans la baie de Wellington mais ce n’est pas
encore le mien !
Je
vais encore pas mal parler de cinéma, c’est donc en toute logique que je
reprends à peu près le fil de mon récit dans un cinéma le Jeudi 22 Novembre. Et
pas n’importe lequel : « The Embassy Theatre » à Wellington. The
Embassy Theatre dispose de la plus grande salle du pays, et fut construit en
1924 dans le style Art Déco. Il a été rénové à plusieurs reprises. Cette
fois-ci je reviens à l’intérieur de la salle principale en ayant pris des
places pour Skyfall, le dernier James Bond, le jour même de sa sortie en
Nouvelle-Zélande. Eva m’accompagne pour l’occasion (vous vous souvenez la fille
de mon hôte HelpX). Nous prenons tout d’abord nos places de cinéma. Et alors
fait totalement surprenant, dans tous les cinémas de la ville on peut choisir
sa place. Oui, on a un numéro de siège attribué sur le ticket ; chose que
je n’ai jamais vu en France. Les places du milieu sont plus spacieuses, prises
d’assaut, et surtout un peu plus onéreuses (les prix de l’Embassy varient de 14
à 30 DNZ). D’un autre côté c’est pratique on peut se permettre d’arriver au
dernier moment pour la séance.
Eva et
moi, profitons ainsi de ce surplus de temps et nous nous rendons sur le remblai
d’« Oriental Bay » pour manger un morceau avant le film. Le coin est très côté,
les maisons en front de mer valent de l’or. Il fait beau, l’été se rapproche.
Sur la plage artificielle (sable ramené de l’île du Sud) les gens prennent le
soleil après leur journée de travaille. Nous dînons dans le petit restaurant
« Beach Babylon » avec vue sur la mer (30 DNZ le repas).
Puis nous retournons au cinéma, en dégustant une glace, en chemin (la première glace de NZ pour moi ! quand je vous dis que ça sent l’été). Après pratiquement 6 mois dans le pays, regarder un film en anglais ne me pose plus de problème même si parfois certaines répliques m’échappent sur le coup, mais je peux reconstruire l’histoire à la fin du film.
Puis nous retournons au cinéma, en dégustant une glace, en chemin (la première glace de NZ pour moi ! quand je vous dis que ça sent l’été). Après pratiquement 6 mois dans le pays, regarder un film en anglais ne me pose plus de problème même si parfois certaines répliques m’échappent sur le coup, mais je peux reconstruire l’histoire à la fin du film.
Au
passage, j’ai trouvé ce James Bond différent mais réussi (très orienté sur les
faiblesses psychologiques de 007) et le méchant à un petit côté Jocker dans
Batman the Dark Knight (même si Javier Bardem n’est aussi transcendant qu’Heath
Ledger). Je m’arrête là pour la critique cinématographique ce n’est pas la
fonction du blog. Pourquoi je vous parle de ce cinéma, et bien tout simplement
parce que c’est là, le 28 Novembre, qu’a eut lieu la projection de la première
du Hobbit (je sais je le rabâche depuis un petit moment déjà!). De voir un film
dans la même salle de cinéma à moins d’une semaine de l’événement est une bonne
mise en bouche.
Oriental Bay avec son jet d’eau fait face au port de
Wellington.
Oriental Bay : Des maisons très cotées.
Les canoës des mers longent la plage d'Oriental Bay.
Les
jours suivants, et précédant la première, du Hobbit marquent sans aucun doute
un tournant dans mon voyage ici en Nouvelle-Zélande. En effet, je poursuis mon
travail chez Déborah dans le cadre de la mission HelpX. Je continue de
désherber son jardin pendant la semaine, mais cela me laisse tout de même pas
mal de temps libre même si je travaille d’arrache-pied ! J’ai
notamment passé beaucoup d’énergie sur les dalles de la terrasse ! Le
jardin commence à ressembler à quelque chose. Je n’utilise plus mon temps libre
comme simple touriste mais je deviens peu à peu un citadin de Wellington à part
entière. Maintenant place à la découverte de la vie nocturne de la ville. Après
« Cuba Street » et ses restaurants, l’occasion m’est donnée de
fréquenter « Courtenay Place » et toutes petites rues qui donnent sur
cette artère remplie de bars et de « nightclubs ».
En
effet, le samedi 24 novembre, c’est ma première vraie sortie. Oui j’ai attendu
presque 6 mois mais en même temps quand j’étais en mode nomade dans le bush il
n’y avait pas de discothèques, juste des opossums! Je commence la soirée chez
Eva, il y a pas mal de monde ; c’est une soirée barbecue où chaque colocataire
(Allan, Christian, Steph et Eva) à ramener des amis. Ce qui fait que je ne suis
pas le seul à pratiquement ne voir que des visages inconnus. Je prépare pour
l’occasion des petits toasts « type Savoyard » au fromage, à la
crème, aux lardons et à la moutarde de Dijon (le tout passé au four). Et j’en
fais d’autres avec Tzatziki et tomates cerise. Ils sont engloutis en un rien de
temps, ils ont été appréciés je m’intègre ainsi au groupe grâce à ma cuisine et
aussi grâce à mon accent français (il parait que c’est sexy).
La
soirée se passe bien mais dés le départ j’assiste à un accident. Un gars a un
peu trop bu, et trouve le moyen de s’ouvrir le crâne en faisant une roulade sur
un toit en tôle ondulée. Résultat, l’ambulance arrive et l’embarque, il en sera
bon pour deux doigts cassés et 11 points de sutures. Après cet accident qui a
jeté un petit froid. Tout rendre dans l’ordre. Il y a juste des policiers en
faction devant la maison du premier ministre, de l’autre coté de la rue, qui
viennent demander à certaines personnes un peu ivres de bien vouloir rester à
l’intérieur et de ne pas se promener sur la voie publique. Oui le premier
ministre vit en face dans un véritable bunker et le terrain est immense. En
discutant au cours de la soirée, je me rends compte qu’un bon nombre d’invités,
qui ont entre 20 et 30 ans, viennent d’Irlande, d’Écosse, et d’Angleterre. Mais
il y a tout de même une majorité de Kiwis.
Ensuite
vient l’heure de se rendre en centre ville afin de poursuivre la soirée. Et
c’est avec un cortège de 4 taxis que nous arrivons à Courtenay Place. Je reste
avec Eva et deux de ses amies (Christine et Betsy). Dans l’ordre, nous passons
au « MiniBar » puis à « l’Establisment » et terminons par
le « Dragonfly ». Il y a beaucoup de similarités avec la France,
j’avais un peu le sentiment d’être à Clermont-Ferrand un soir de Juin. Et les prix des
boissons sont similaires si l’on convertit en euros. La vie nocturne est
intense, les rues sont plus bondées qu’en journée. Sinon je constate que l’on
s’amuse de la même manière de ce côté de la planète. Je trouve tout de même
quelques différences, par exemple il est courant de voir des groupes de gens
complément inconnus venir discuter à notre table, pour juste faire
connaissance!
Je
suis aussi agréablement surpris de la spontanéité des filles qui m’accostent et
qui en second lieu après mon prénom demandent si je suis célibataire !
C’est formel c’est carré, il est de coutume d’annoncer directement la couleur
ici. À ce sujet, j’en viens au délicieux tournant de mon périple en Nouvelle-Zélande.
Dès le minibar, toujours avec beaucoup de spontanéité, je suis tombé sous le
charme d’Eva qui était mon « hôtesse » de soirée, et ce fut
réciproque. Étant tout les deux célibataires nous nous sommes pas faits priés
et ce fut vraiment une superbe soirée. Je vous le dit c’est le destin tout
ça ! Le fait de ne pas rester sur Napier car j’avais loupé la saison
du fruitpicking (comme quoi parfois le cours des événements ne tient pas à
grand-chose)! Voilà je ne m’étendrais pas davantage sur notre relation qui se
doit de rester privée mais j’étais un peu obligé d’en parler car j’ai changé
par conséquent mon planning de voyage mais aussi mes projets pour la suite.
Quelques
photos en vrac du début de soirée : « L’accident », l’apéro
dans le jardin de la collocation d’Eva et le barbecue avec les
langoustes pêchées du matin par un des invité.
Les
jours suivants, j’assiste à l’effervescence de Wellington pour la première
mondiale du film le Hobbit. La ville est rebaptisée pour l’occasion :
« Middle of the middle earth » en référence au nom du monde inventé
par Tolkien. Un petit marché nommé «The Hobbit Artisan Market »
ouvre ses portes dès le samedi (jusqu’à la première le mercredi). J’en fais
rapidement le tour avec Eva le dimanche. Nous retrouvons sous les stands, Weta
Studios, mais aussi les ateliers qui ont tissés les tuniques des films, tout un
tas d’artisans (forgerons, verriers, vanniers) et surtout beaucoup d’étales
culinaires. L’ambiance est festive, joueurs de violon et de fluttes déambulent
dans les allées et nous jouent des mélodies qui rappellent la grande fête à
Hobbitbourg dans le film de « La communauté de l’anneau ».
D’ailleurs
les guirlandes et les autres décorations des stands nous plongent dans un
véritable petit village Hobbit (du moins juste pour l’ambiance car ce n’est pas
Hobbiton non plus). Le lendemain, le lundi je retrouve Eva au même endroit pour
cette fois-ci assister aux projections gratuites en plein air de la trilogie du
Seigneur des anneaux. Le lundi c’est le second volet, « Les deux
tours », qui est diffusé sur écran géant. Nous sommes rejoins durant la
séance par Betsy. Nous regardons le film qui accompagne la venue de la nuit, il
y a beaucoup de monde assis dans l’herbe tout comme nous. Il ne fait pas bien
chaud et les couvertures sont donc de sorties.
Sur le chemin du marché, je découvre sur une place une
cabine téléphone France Telecom ! Elle ne fonctionne pas mais au combiné
on peut entendre différents fonds sonores enregistrés en Corse (lieu de
provenance de la cabine)
L’entrée de « The Hobbit Artisan Market » et
l’écran géant installé à Waitangi Park.
Après le film, nous admirons un magnifique ciel!
Le
lendemain, le mardi 27 Novembre, dans le cadre de mon HelpX, Deborah et moi
sommes invités à un « Potluck » chez des francophiles. Il s’agit d’un
dîner où chaque convive amène une partie du repas et ce, de manière totalement
aléatoire (pas de concertation). Je retrouve les personnes qui assistent aux
sessions françaises au café de la bibliothèque chaque lundi. J’en rencontre
aussi de nouvelles. Je suis très bien accueilli avec la montagne de crêpe
cuisiné le jour même pendant mes heures d’HelpX (50 crêpes et 4 heures en
cuisine!). L’occasion m’est donnée de refaire quelques tours de magie pour le
plaisir de tous, je ne m’en lasse pas ! Le repas est excellent, je goûte
même mon seconde Pavlova.
Au
cours de la soirée, deux gros perroquets « Kākās » viennent se poser
sur la balustrade extérieure, pour quémander de la nourriture. Ils sont bagués
et proviennent de la réserve naturelle toute proche de Zealandia. A cette
occasion en discutant sur Zealandia, je suis invité par Desmond et John, qui y
travaillent comme guide pour des groupes de français. Nous fixons un
rendez-vous pour les jours suivants. Ce potluck fut très agréable et j’ai pu
reparler français tout du long. Le soir même je descends en ville sur Courtenay
place pour retrouver Eva et Betsy. La rue est remplie de curieux qui viennent
voir la logistique se mettre en place pour la première du Hobbit. Des écrans
géants, des statues et un très long tapis rouge sont en train d’être installés.
Il y a même déjà des personnes qui s’apprêtent à passer la nuit devant les
barrières aux meilleures places.
Mon premier Potluck : je suis surpris de la qualité
du français de ces néo-zélandais.
J-1 : mon voyage m’a permis d’être au bon endroit au
bon moment, après un an d’attente!
Le tapis rouge installé sur Courtenay place fait plus de 500 mètres.
Le
mercredi 28, c’est enfin le jour de la première mondiale du Hobbit, je suis
tout excité! Depuis le temps que j’attends ce moment. Je revêts mon T-shirt
acheté à Weta Cave spécifique pour l’événement. Avec Eva, nous nous mettons en
route de bonne heure, car à 9h30 j’ai donné rendez-vous à Allen et
Sandy (le couple de chinois d’Hong-Kong rencontré lors de mon premier Wwoof). J’ai également donnez rendez-vous à Stéphanie une
belge (rencontrée sur le forum des Pvtistes et avec qui j’avais planifié de
voir la première du Hobbit). J’ai mis son blog en lien dans mon blog (section
sites amis). Malheureusement pour Allen et Sandy j’ai confondu « am
et pm » pour l’heure dans mon SMS (c’est perturbant l’heure british).
Je les
rappelle donc et nous établissons de nous retrouver juste un peu plus tard.
Avec Eva et Stéphanie, en chemin nous faisons quelques achats (oreilles d’elfes
et armes factices), mais ce n’est en rien comparable aux magnifiques
« Cosplayers » que nous voyons (des fans déguisés en personnages de
la terre du milieu). Nous revenons sur les lieux parcourus la veille, il y a
plus de monde mais il y a encore pas mal de place libre. Nous prenons d’assaut
une petite bordure paysagée en hauteur. Elle est idéalement située devant
l’Embassy Theatre, non loin de la sculpture du tripode, avec une ligne de vue
directe sur le tapis rouge et la scène qui ressemble à un trou de Hobbit. Nous
sommes vraiment bien installés à l’ombre d’un « cabbage tree », et
assis dans l’herbe. Nous réservons aussi quelques places pour des amis d’Eva
qui doivent nous rejoindre. Il est 10h00, débute alors une longue attente.
Les
amis d’Eva (dont Betsy, Scott, Lena, Emily) nous retrouvent et nous rejoignent,
tout comme Allen et Sandy. Les espaces autours de la scène et le long des
barrières bordant le tapis rouge se garnissent peu à peu. Nous avons les yeux
rivés sur le compte à rebours au dessus du cinéma. Pour donner une idée, à midi
il reste encore 4 heures avant le lancement des festivités. Pour nous occuper
nous jouons au jeu des petits papiers (il faut deviner le personnage du
seigneur des anneaux écrit sur un papier collé sur son front), nous discutons
et bien sûr nous grignotons. L’attente est longue mais il fait très beau, la
même chose sous la pluie n’aurait certainement pas été possible. Les équipes de
logistique s’affairent encore pour dresser des estrades, poser des affiches et
même peindre en noir les poteaux des échafaudages. Les médias sont aussi
présents pour couvrir l’événement.
Quand le compte à rebours arrive à zéro, la
première débute enfin. Tout d’abord un groupe de musicien se produit sur scène
et interprète une version country de « Misty Moutains » (la chanson
des nains dans le film). Ensuite, les stars et des invités (journalistes,
équipes de tournages et quelques célébrités) défilent sur le tapis rouge ;
c’est un peu le festival de Cannes version Kiwi. Je vois Peter Jackson le
réalisateur du film, mais aussi des acteurs comme Cate Blanchett (Galadriel),
Martin Freeman (Bilbo), Hugo Weaving (Elrond), Andy Serkis (Gollum), Elijah
Wood (Frodon) et puis tous les comédiens incarnant les treize nains. James
Cameron arpente aussi le tapis rouge. Sir Ian Mc Kellen (Gandalf) n’est pas
présent mais fait une apparition sur l’écran géant (il a boycotté l’événement à
la suite de propos homophobes tenus par le premier ministre qui était présent
pour l’événement).
À un
moment les organisateurs nous demandent de lever les yeux au ciel. Un avion
d’Air New Zealand décoré aux couleurs du film s’offre un passage à basse
altitude! Tout le casting défile lentement le long du tapis rouge et signe
quelques autographes, avant de monter au complet sur la scène. Le premier
ministre, un dirigeant de la Warner Bross et Peter Jackson donnent à tour de
rôle des discours. Après une forte ovation de la foule ; ils se rendent
dans le cinéma derrière pour la projection. Je n’ai pas pût me glisser dans la
salle mais ce fut une superbe journée. J’attendrais le 12 décembre comme tout
le monde.
Eva et moi-même prêt à passer une longue journée de fête
aux couleurs du Hobbit!
La scène en forme de trou d’Hobbit et ce maudit poteau
électrique qui cache en partie la vue !
Peter Jackson lors de son discours (ma fenêtre de vue était
bien réduite : maudit poteau²)
Des figurants hobbits dans un bar, je crois en reconnaître
certains de la précédente trilogie?
Le 30
Novembre, je me remets à peine de la première du hobbit avec encore des images
plein la tête. Ce jour là, je suis invité par Desmond et John pour visiter
Zealandia. Ils viennent me chercher en voiture, mais la réserve est toute proche
à seulement 5 min en voiture dans le quartier de Karori. Que dire sur
Zealandia ? Et c’est un parc éco-sanctuaire qui abrite plus de 30 espèces
d’oiseaux et de reptiles vraiment rares et endémiques de la Nouvelle-Zélande.
Le site est ancré dans une vallée à l’aplomb de la grande faille sismique.
Cette vallée, avec ses deux lacs maintenus par des barrages, sert également en
partie de réservoir d’eau potable pour Wellington. Cette réserve de 225 hectares est
récente : le site a été réaménagé en 2005 pour les visiteurs. Il est
« pest-free », c'est-à-dire que les animaux nuisibles et non
endémiques sont éliminés lors de campagne de chasse.
Desmond
et John m’offrent le ticket d’entrée (18,50DNZ), je les remercie pour cette
attention. Nous commençons la visite en franchissant la double clôture
grillagée via un sas (c’est Jurassique Park !). Le mur d’enceinte a
été conçu pour qu’aucun chat, opossum ou même mulot ne le franchisse. Les
premiers abords du sanctuaire montre une végétation européenne récente (pins et
genêts), mais plus on va de l’avant et plus le bush natif et les essences rares
de plantes apparaissent. Au détour du sentier, nous observons dans des
vivariums des petits geckos qui se camouflent à la perfection. Le site sert de
nurseries ; les reptiles sont relâchés sur place et sur Kapiti Island. Le
long des berges du premier lacs nous observons les 4 espèces de Cormorans du
pays. Après nous longeons un enclos qui renferme de beaux spécimens
de tuataras. C’est un lézard de belle taille (50 cm) qui ressemble à un
iguane. Nous observons un individu qui prend le soleil devant son terrier, il
n’est nullement inquiété par notre présence. Nous nous enfonçons ensuite dans
le bush. Le chemin se raidit, traverse une forêt où l’on trouve les plus grands
fushias du monde. Ils ont l’allure de gros arbres, c’est le climat
néo-zélandais ça!
Nous
continuons, et arrivons sur une aire avec nourriture pour les oiseaux. Une
dizaine de kākās se pressent pour utiliser les dispositifs des mangeoires. Ils
ont de la nourriture et de l’eau sucrée en grande quantité, mais ils n’aiment
pas partager. Ils se chassent et ils se disputent le nectar avec les tuis. Plus
loin, Desmond et John m’emmènent sur une autre aire avec mangeoires. En chemin
nous prenons un escalier, où sur chaque marche, il y a le nom de généreux
donateurs ; ils me montrent fièrement la leur (la vingt-quatrième). Sur la
seconde aire, nous observons des hihis. C’est encore un joli oiseau dont seul
le mâle arbore le plumage noir et gris avec une ligne jaune. John m’explique
que « hihi » en maori signifie rayon de soleil en allusion au
plumage. Ils viennent en groupe pour manger et sont très bruyant. Sur le chemin
du retour, dans des souches aménagées pour observations des insectes wetas,
j’observe quelques individus de belles tailles (8cm environ). Nous rentrons en
empruntant le parapet du second barrage, puis une passerelle suspendue au
dessus d’une canopée de fougères géantes. Desmond me montre l’emplacement d’un
nid de kiwi, il y en a une centaine dans la réserve que l’on peut observer
durant des expéditions nocturnes avec des guides.
La
faune et la Flore de la réserve : cormoran, Tuatara, kākā et fushia géant.
Cette
fin de semaine marque aussi la fin à proprement parler de mon HelpX. Mon
jardinage est quasiment achevé et je me dois de libérer le studio pour que
Déborah puisse le louer. J’aménage donc dans une chambre d’ami dans la même
maison et paye cette fois-ci un loyer (140DNZ la semaine). Décembre marque
également pour moi, ma recherche d’emploi. Car je compte rester sur Wellington
pendant les fêtes de fin d’année et partir ensuite pour l’île du Sud avec Eva.
Mais pas question de dépenser tout mon budget ici, il me faut donc travailler.
Je me fais aider par Déborah pour rédiger mon CV à la sauce Kiwi. Et je
commence à en déposer auprès des restaurants français. Je cible ceux-ci car je
suis à la mauvaise période (je suis en concurrence avec les étudiants qui sont
en vacances), et les restaurants français recherchent des travailleurs
bilingues (c’est une piste que j’exploite donc).
Ma
recherche d’emploi commence bien mal, je loupe le premier rendez-vous que
j’obtiens le samedi matin ; la faute à l’emplacement introuvable du café
du « Marché français » où je me rendais. En effet, j’ai mis une heure
à tourner en rond, à passer devant sans le savoir et pour couronner le tout mon
portable a rendu l’âme : la poisse ! Vous pensez bien que quand je
suis rentré sur Kelburn pour téléphoner depuis le fixe et présenter mes excuses
j’ai été envoyé sur les roses par Véronique la gérante. Mais j’y retourne par
la suite avec des fleurs et pas mal d’avance pour trouver le lieu (au troisième
étage d’un immeuble après avoir traversé des bureaux d’architectes !), et
avec un nouveau téléphone acheté pour 100DNZ juste au cas où! Véronique
apprécie le geste, j’ai grillé une erreur sur trois ! Je discute avec elle
et son mari pendant deux heures, ce sont des personnes charmantes qui ont
montés un business réputé ici à Wellington (dont la plus importante fromagerie
française d’importation). Mais je n’obtiens pas de poste ; elle recherche
en priorité du personnel expérimenté.
Je ne
me décourage pas, pendant 4 jours je parcours à pied tout Wellington, j’y vais
au culot pour demander du travail car je n’ai aucune expérience dans la
restauration (j’ai uniquement travaillé que dans l’agro-alimentaire pendant les
jobs saisonniers). Je franchis un grand nombre de portes de bars, de
restaurants et de cafés. En attendant d'éventuelles réponses, je continue les
sorties francophiles avec les amis de Déborah. Par exemple le lundi 3 Décembre,
je me rends au petit cinéma Art Déco The Penthouse du quartier de Brooklin pour
voir « Monsieur Lazard ». Le film est en français (Québécois).
Le mercredi 5 Décembre, j’obtiens une réponse positive pour le travail et un
essai dès le lendemain (il me faut juste acheter un pantalon noir terre gale et
des chaussures noires plus habillées que mes converses (240 DNZ
d'investissement tout de même). Je vais travailler à « l’Hippopotamus
restaurant&Bar » dans le « Museum Hotel » (je précise
que cela n’a rien à voir avec la chaîne Hippopotamus française). (Plus
d’info ici).
C’est l’été sur Wellington : ma recherche d’emploi
est vraiment agréable sous ce franc soleil.
Une photo du dernier carré désherbé du jardin de Deborah
lors de mon HelpX (avant/après).
Ce bateau au pavillon de pirate et au look militaire fait
partie de la flotte de 4 navires de l’ONG Sea Shepherd qui s’oppose en autre à
la chasse illégale à la baleine.
Je
commence donc le 6 Décembre mon nouveau travail dès 7 heures du matin (je me
lève à 5 heures), j’avoue avoir perdu un peu le rythme de me lever si tôt.
J’arrive au restaurant, situé juste à côté du musée Te Papa en front de mer. Le
cadre est somptueux. Le restaurant est situé au 3ième étage du « Museum
hotel » : un hôtel de haut standing qui renferme un grand nombre
d’œuvres d’arts. C’est un endroit très sélect, je me sens un peu perdu dans
tout ce luxe, au milieu des dorures, des panneaux de bois laqués. Ici tout
brille, tout est propre et magnifiquement disposé. Je vais faire de mon mieux
pour me fondre dans mon nouvel environnement de travail. Rien que ma tenue est
classe ; j’enfile pour la première fois une tenue de
« pingouin » (chemise, cravate, gilet, tablier, pantalon). J’ai vécu
peut être un peu trop à la dure dans le bush et en tant que nomade ce qui
explique que j’éprouve un léger malaise. Après avoir passé 10 minutes pour
faire mon nœud de cravate (je n’en porte jamais d’habitude !), je prends
l’ascenseur direction le restaurant.
La
salle est vraiment belle, avec vue sur la baie. Il y a une vingtaine de table,
un bar, une salle privée, un salon avec des fauteuils style Louis XVI, un grand
buffet, et encore des œuvres d’arts. Je suis reçu par Stéphane qui m’encadre
pour cette première journée. Je fais aussi la connaissance cette journée là de
Camille, Antoine, Dee, Georgia, Daniel et de Tim le manager (pour citer les
autres personnes il y a Cheta, Damien, David, Elena, Janvier, Josh, Laurent, Louis,
Kenny, Mateo, Melvine, Mickael, Myriam, Patrick, Sébastien, Torah, et j’ai
oublié certains noms mais cela fait pas mal de monde). La plupart des jeunes
employés sont comme moi des travailleurs saisonniers (français ou
néo-zélandais). Mes horaires sont variables (j’ai commencé à 6h00, 6h30, 7h00
et 8h00) et je dispose d’un à deux « days-off » par semaine (et je
peux être amené à travailler 7 jours consécutifs!). Pour le moment ma plus
grosse semaine fut la première avec 53 heures! La paye est hebdomadaire avec
12DNZ net de l’heure. J’ai été embauché au départ pour faire du
« polishing » des assiettes, des tasses des verres et des couverts.
J’utilise du vinaigre blanc et de l’huile de coude pour faire briller tout ce
qui passe entre mes mains ; pas une seule trace de graisse ne doit
rester !
Mais
petit à petit on me forme aussi à travailler en salle au contact des clients
(pour le moment je ne fais que le breakfast de 8h00 à 11h00). Mon anglais est
parfois un peu maladroit mais je me corrige chaque jour. Quand les questions
sont trop complexes ou les demandes vraiment spécifiques je demande de l’aide à
mon supérieur. D’ailleurs deux mots à ce sujet : le staff est vraiment
agréable et veille à ce que je me sente bien, et que je ménage mon stress. Tout
est nouveau pour moi ici, et je fais de gros efforts mais parfois je fais
quelques petites erreurs (je dois encore travailler mes automatismes). Je n’ai
cassé qu’un verre pour le moment et rien renverser mais je trouve que se
déplacer avec les plateaux chargés n’est pas évident. Pendant le service du
petit déjeuner, j’ai appris à redresser rapidement les tables.
J’ai
aussi fais un peu de room service, et de run service dans les appartements, les
suites et les chambres de l’hôtel (le tout avec un chariot). J’ai aidé à
préparer des fonctions dans des salons particuliers (certains avec billards et
bar privé). J’aide également en cuisine pour le réapprovisionnement du beurre
et de la confiture le matin (je prépare des beurriers et des ramequins de
confiture pour les tables). Je prépare aussi les thermos, les théières avec les
12 thés pour l’Hight Tea (de 14h00 à 17h00). Et puis je n’échappe pas au
nettoyage constant sur la journée. Chaque jour, entre 11h00 et 12h00, il faut
nettoyer la salle : passer l’aspirateur, et faire la poussière sur les
plaintes et les bordures et nettoyer les chaises, les portes, et les miroirs. Et
à 9h00 il faut réapprovisionner le buffet et le nettoyer à 11h00. Je plie
également de grandes quantités de serviettes (3 pliages différents selon le
repas !).
Pour
l’instant, la direction est satisfaite de mon travail, je vais m’appliquer et
faire en sorte que cela continu (je compte bien travailler jusqu’à début
Janvier dans le restaurant). Le boulot me convient pour le moment. Il y a
quelques avantages comme approcher de près James Cameron qui était venu manger
au restaurant ou avoir au quotidien un repas gratuit à 11h00 avec du saumon, du
bleu, des fruits frais et pleins d’autres mets délicieux (le personnel
peut manger les restes du buffet pendant les seules 15 minutes de pose
journalière!). En revanche ce n’est pas toujours facile de se lever aux
aurores et de rester debout toute la journée dans la chaleur des cuisines. Les
journées sont bien remplies, je ne m’ennuie pas c’est l’essentiel. Mais je suis
vraiment fatigué quand je rentre après 10 heures ou 11 heures de travail. Cela
explique que je n’ai pas trop avancé sur le blog ces derniers temps.
Le matin quand je pars travailler je traverse une ville
déserte (même en semaine). Je longe les quais à pied (je mets 30 min) : un
vrai bonheur d’aller travailler dans ces conditions.
Le Museum Hotel : ce bâtiment est le plus grand
édifice déplacé du pays : en 1993 il fut déplacé pour laisser la place au
Musée Te Papa. La technique retenue a été d’utiliser des rails et des vérins
hydrauliques.
Moi-même en tenue de travail : ça me change du
jean et du T-shirt!
Le peu
de temps libre je le passe avec Eva et à faire quelques sorties comme par
exemple une soirée chez Besty qui habite Miramar (ces colocataires travaillent pour
Weta Studios : la déco de la maison est géniale et rappelle Weta cave!).
Avec Eva, lors de mon dernier day-off nous sommes allé à Makara. Mais
auparavant j’ai dû emmener faire réparer mon van (changer le démarreur :
280 DNZ !!!). Le garagiste a aussi trouvé la fuite de charge sur ma
batterie. Batterie qui a été remplacé depuis gratuitement car elle était encore
sous garantie.
Cette
batterie m’a causé beaucoup de soucis (elle a usé mon alternateur et mon démarreur)
maintenant je suis enfin tranquille. Comme je le disais, avec Eva nous sommes
allé à Makara ; c’est une plage sur la côte Ouest de Wellington. L’endroit
est très sauvage, et ressemble à la pointe sud de Red Rocks. Nous y avons passé
une partie de la journée et pris un délicieux pique-nique en compagnie d’un
bébé phoque! Dernièrement nous avons aussi vu le Hobbit à l’Embassy Theatre et
comme espéré j’ai trouvé le film très bon.
Notre campement sommaire pour la journée à Makara.
Makara : un lieu isolé, où l’on aperçoit l’île du Sud
et la faune sauvage.
Eva qui s’approche du bébé phoque.
Voilà
les dernières nouvelles qui vont en surprendre plus d’un, et qui je l’espère
rassure sur mon état de santé (par rapport au silence du blog). Prochaine
échéance pour le blog d’ici peu ; sans nul doute pour parler des fêtes de
fin d’année sous le soleil de l’été australe. Avant de prendre le ferry il me
restera encore quelques day-off pour faire des découvertes je l’imagine. Ah oui
j’oubliais, j’ai vécu mon premier tremblement de terre : le samedi 8
Décembre à 7h19 en plein travail pendant une vingtaine de secondes :
c’était impressionnant toutes les piles d’assiettes se sont mises à trembler,
je ne faisais pas le fier. J’ai ressentis quatre répliques depuis. C’est peut
être la fin du monde qui approche pour la fin de semaine (wait and see !).
Nous nous sommes également rendu dans une
exposition sur la bande dessinée Dr Grodbort. Les studios Weta ont créés
les armes, les statues et les peintures de l’exposition. Et pour cause la BD
est la création de Greg Broadmore un designer graphique des studios.
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