13 juin, 2013

There and come back


Ce « dernier » article a été rédigé en France, je suis donc bien rentré sain et sauf, où j’ai retrouvé ma famille et mes proches. Quelle sensation étrange de revenir en France, de refouler les lieux connus et la maison d’enfance. Dans cet article je reviens sur mon voyage retour puis je fais le bilan de cette année en Nouvelle-Zélande. Mais tout d’abord je vous livre deux mots sur la fin du Wwoofing  à Warkworth. 

La nouvelle-Zélande : il fut difficile de quitter un tel paradis

 
Cette dernière semaine de Wwoof passe rapidement, j’œuvre toujours sur la confection de la tenture pour protéger le four des fortes pluies d’hiver. Le four d’argile, qui par ailleurs, durant mon jour de repos, a vu une partie de son toit s’effondrer sous le poids de Fabrice et de Florent ; mais heureusement plus de peur que de mal pour eux (pour le four cela se reprendra). J’assiste au départ de Gordon, d’Isabel et Thuy-An, au retour de Nozomi et à l’arrivée de nouveaux wwoofers sur la ferme : Joy et Maxence (des Calédoniens). Le soir de leur arrivée nous avons même droit à un « bomb fire » (feu de camp). Nous faisons chauffer au-dessus des braises quelques marshmallows que nous dégustons en musique (avec Audrey au djembé et Fabrice à la guitare).

Le samedi matin je redécouvre le marché de Matakana, je craque pour un bon hamburger à la viande de buffle et au bleu maison : un régale pour 10DNZ. Le marché est toujours aussi côté et il y a foule. Avec les autres wwoofers, nous profitons pleinement de cette sortie. Florent améliore le train-train quotidien en égayant nos papilles avec ses recettes de pâtissier dont une excellente mousse au chocolat. Florent et Julie font aussi l’acquisition d’une voiture. Et pour fêter cela, ils nous invitent tous à bords pour rejoindre et découvrir le joli littoral près du hameau de Leigh, notamment Goat Island. Le 23 mai je fais mes adieux et je quitte les lieux pour la troisième fois, mais cette fois-ci c’est synonyme de quitter le pays. Je rentre en bus sur Auckland depuis Warkworth.
 
 
Les bâches pratiquement toutes en places, le travail sur le four ressemble à un projet secret !


 La réserve de Goat Island sera ma dernière découverte en Nouvelle-Zélande.
 
 
Le jour de mon départ de la ferme (de gauche à droite : Julie, Florent, Camisa, moi-même, Kiyomi et Frodo !).

Je suis vraiment impatient de retourner sur Auckland, car malgré la tristesse de quitter ce fabuleux pays, je vais retrouver ma chérie à l’aéroport. En effet comme je l’avais déjà dévoilé dans le précédent article, j’ai décidé de vivre un dernier sursaut d’aventure avant de rentrer en France. J’ai donc choisis de m’arrêter quelques jours à Melbourne, une grande mégalopole australienne de 4 millions d’habitants (la population néo-zélandaise en gros). Ce sera l’occasion de voir un peu d’Australie (c’est la porte à côté) et puis découvrir une ville que l’on m’a fortement recommandé et où j’aspirais à travailler. Et puis surtout, je vais pouvoir rester encore un peu avec Eva puisqu’elle peut m’accompagner pour l’Australie. Nous nous retrouvons donc à l’aéroport dans un parfait timing (mon bus et son avion provenant de Wellington arrivant dans le même quart d’heure). Après nos heureuses retrouvailles nous nous préparons pour la suite du voyage. 

Nous passons la nuit dans un hôtel proche de l’aéroport et le lendemain le vendredi 24 Mai c’est le jour du départ. Notre vol est à 17h50 mais nous nous rendons dès 11h00 à l’aéroport international d’Auckland sous un franc soleil. Nous faisons filmer nos bagages qui vont en soute, et les enregistrons. Puis nous patientons un peu dans les immenses halls où se dressent des statues de guerriers nains issues du film du Hobbit. Nous mangeons en compagnie de ces colosses de polystyrène avant de nous présenter aux douanes. Et  là, j’ai le droit à un petit moment de stress aux portiques de sécurité : ma réplique de la clé d’Erebor du film du Hobbit me vaut de vider mon sac à dos. Les douaniers n’arrivaient pas identifier l’objet métallique (j’avais moi-même oublié que c’était du métal et non une résine). Après vérification je peux passer et conserver mon souvenir ! Nous utilisons le reste du temps libre pour déambuler dans les boutiques duty free. 

En fin d’après midi, nous nous rendons jusqu’à la porte d’embarquement et montons à bord de notre avion : un Airbus A380 de la compagnie Fly Emirates. Cet appareil est vraiment un géant du ciel avec ses 2 ponts et ses 4 immenses réacteurs. À l’intérieur c’est le grand luxe et c’est très spacieux ; nous n’avons pas l’impression d’être en classe économique. Les repas suivent cette tendance, nous sommes simplement heureux. J’oublie ainsi que je quitte le pays des Kiwis pour le pays des Kangourous ! Le vol ne dure que 4 heures nous suivons la course du soleil et il n’est donc que 20h00 avec le décalage horaire quand nous arrivons à Melbourne. Une fois nos bagages récupérés, nous nous présentons aux douanes et là pas de problèmes à la sécurité avec ma clé d’Erebor mais rebelote je suis invité à suivre les lignes pointillées rouges au sol (le chemin normal étant le jaune). 

Mais cette fois-ci, je sais que cela vient du fait que j’ai déclaré du bois (objet maoris), des coquillages et une grosse graine, et les douanes veulent juste s’assurer que rien d’illégal ne rentre sur le territoire. L’inspection ne dure que 5 minutes ; j’avais préparé une boite accessible dans mon sac avec tout ce qui était susceptible de poser problème aux douanes. Résultat la douanière me confisque ma graine d’arbre mais heureusement que je l’avais déclaré sinon c’était 300$ d’amende en cas de contrôle. Je suis un peu gêné d’impliquer Eva là dedans ! Nous oublions vite ceci et prenons un taxi (45$) pour rejoindre le quartier de Newmarket dans la banlieue de Flemington. C’est là que se trouve la maison de Zarleen et Stephen, les amis d’Eva qui nous invitent chaleureusement pour ces quelques jours. Nous arrivons finalement plus fatigués que je ne l’aurai imaginé après cette longue journée, et nous trouvons rapidement le sommeil dans un bon lit préparé à notre attention.

Ces statues en polystyrène imitant à la perfection la pierre ont été prêtées par les studios Weta.

Eva contemplant l’A380 qui nous emmènera à Melbourne.

 Une caméra placée sur l’empannage nous permet de suivre le décollage comme dans un jeu vidéo.

Le lendemain le samedi 25 Mai, je prends le temps de faire plus amples connaissances avec Zarleen et Stephen. Ils ont prévus pour cette journée de nous donner un petit aperçu de Melbourne, et pour commencer ils ont choisis de nous faire découvrir le quartier de St Kilda. Pour rejoindre ce charmant quartier au bord de Port Phillip Bay, nous allons en premier lieu au centre ville de Melbourne à bord d’un train de banlieue. Nous arrivons à l’ancienne gare victorienne de Flinders, caractéristique avec sa façade peinte dans les tons ocre et dorés et ses toitures de cuivres oxydés. Nous empruntons un pont qui enjambe la rivière Yarra et longeons un immense parc. Malgré les eucalyptus, je retrouve dans Melbourne une végétation plus européenne avec ses platanes et ses autres arbres à feuilles caduques.

Puis nous continuons à bord d’un tramway. Nous arrivons à St Kilda sous le soleil, je n’ai pas l’impression d’être en fin d’automne, impression renforcée avec la présence des palmiers. Nous commençons par parcourir la grande rue principale d’Acland street où circule le tram. Il y a une multitude de pâtisseries (une majorité avec l’étiquette française !), des restaurants et des cafés. Après un lunch de bonne heure avec un succulent hamburger, nous allons à un marché « handmade & vintage ». Ce dernier occupe, chaque dernier samedi du mois, le premier étage du St Kilda Memorial Hall. Puis nous longeons un parc d’attraction Luna Park pour rattraper la plage, en chemin nous nous arrêtons pour déguster quelques pâtisseries.

Le Luna Park de St Kilda avec son grand huit « Scenic Railway » restauré en 2005 mais qui date de 1911 (c’est le plus ancien encore en activité au monde).

D’immenses plages bordent Port Phillip Bay : une véritable petite mer de 50Kms de côtés et peu profonde (24m au maximum).

Melbourne a conservé un important réseau de tramways, il y a même des rames restaurants comme ici dans Acland street!

Après cette petite marche nous reprenons le tram pour retourner au centre-ville. Nous sommes contraints de descendre à cause d’un problème technique sur la rame nous précédant. Cela nous rallonge un peu mais nous avons ainsi la possibilité de découvrir les quais de la rivière Yarra surplomber par les hauts gratte-ciels. Nous parcourons ensuite tout un réseau de rues piétonnes vraiment étroites coincées entre les buildings, qui fourmillent d’activités. Parfois celles-ci s’engagent sous les immeubles ou se connectent via des galeries aux magnifiques verrières. Dans une de ces arcades, nous nous arrêtons dans un café où il est d’usage de dessiner sur les nappes. Nous effectuons un passage furtif dans un immense centre commercial sur 8 étages puis notre petit groupe achève sa course à la gare centrale de Melbourne (le centre névralgique de la ville). Nous rentrons chez Zarleen et Stephen après cette longue journée riche en souvenir, nous ressortons juste pour aller manger dans une pizzeria dans le quartier.
Les rives de la rivière Yarra qui traverse Melbourne surplombées par l'Eureka Tower, le plus haut gratte-ciel résidentiel du pays (323m).

Une boutique de Macarons au centre de la Royal Arcade, galerie construite en 1869.

Dans la gare centrale se dresse une immense tour en brique d’une ancienne manufacture de 1888 qui a été mise sous un immense cône de verre.

Le dimanche, nous entamons tous ensemble une nouvelle journée de découverte. Nous prenons la direction de Brunswick street dans le quartier de Fitzroy (au Nord-Est du centre-ville). Ici, ce n’est plus l’atmosphère estivale et côtière de St Kilda ; le petit Miami de Melbourne. C’est un quartier très british, qui rappelle la banlieue londonienne avec tous ces bâtiments en briques. Mais la touche d’originalité du lieu est son omniprésent « street art » qui est d’une part toléré et qui est en adéquation avec une culture bohème des lieux. Sous une petite bruine nous marchons devant les pubs, les boutiques de vêtements, les disquaires, et d’autres magasins vendant de l’art sous diverses formes.

On dirait qu’il y a une course à la devanture la plus loufoque avec des enseignes géantes et des graffitis. Même si l’artère principale arbore ces fresques murales urbaines, ce sont dans les petites allées annexes que l’on trouve de véritable chef-d’œuvre artistique. L’art est partout, les mobiliers urbains sont appropriés comme support ; l’ensemble est finalement harmonieux malgré qu’il soit parfois un peu kitch et surchargé. Nous déjeunons au « Vegie Bar » : un restaurant végétarien réputé qui se tient dans un ancien hangar industriel reconverti. Pour cette première, je suis conquis par le contenu de mon assiette : une salade de pâtes de riz et de germes de soja accompagné de tofu fris et de poivrons grillés.

Fitzroy : un quartier bariolé, tagué, et décoré qui ne laisse pas indifférent.

Dans l’après-midi nous rentrons sur le centre ville de Melbourne pour aller voir l’exposition d’Hollywood costume présente à l’ACMI (Autralian Centre For the Moving Image) près de Federation Square. Pour 20$ nous avons ainsi la chance de contempler les costumes les plus célèbres et emblématiques d’Hollywood. La collection comprend une centaine de pièces dont les tenues d’Uma Thurman dans Kill Bill, de Keanu Reeves dans Matrix, de Jonnhy depp dans Pirates des Caraïbes. Il y a aussi les robes de Sharon Stone dans Basic Instinct, de Marilyn Monroe dans 7 ans de réflexion et la combinaison de Kim Basinger dans Batman Returns. Les costumes des films d’époques sont aussi bien représenter : comme ceux des films Gladiator, Marie Antoinette, et du Dernier Empereur.

Il y a même les tenues plus récentes du dernier Spiderman et du Batman The Dark Knight. Certains costumes très simple et minimaliste sont présents comme le débardeur ensanglanté du sergent Mc Cain porté à l’écran par Bruce Willis ou la tenue d’Arnold Schwarzenegger dans le Terminator 1. Une belle exposition atypique qui nous aura bien replongée dans l’univers de tous ces films cultes. De retour à la maison des amis, je me propose de m’occuper du repas : des crêpes accompagnées de bleu, de feta, d’épinard béchamel et de filets de truite (je retente le repas cuisiné lors de mon anniversaire!). Auparavant j’effectue donc les courses avec Eva au supermarché du coin, je m’en sors pour 40$ (deux fois moins chère que la Nouvelle-Zélande !). Cette recette simple et succulente fait toujours bonne impression.

Un moyen de transport original : un carrosse ici devant Flinders station.

Les costumes du film The Great Gatsby présents à l’extérieur de l’exposition et les seuls autorisés à être photographiés.

Cette journée du lundi commence sous la grisaille. Zarleen et Stephen étant au travail, je suggère à Eva de nous rendre au parc zoologique de Melbourne. Nous pourrons y voir la faune endémique de l’Australie en étant loin du bush et du désert. Nous atteignons les grilles du parc, en moins d’une demi-heure, en ayant marché et pris le tram en direction de l’Est. Le zoo est assez grand, il nous est recommandé d’y consacrer 3 heures pour en faire le tour (l’entrée est à 23$). Il y a différents circuits thématiques à l’intérieur : les singes et primates, les animaux d’Asie (tigre, éléphants,…), ceux d’Afrique (Babouins, girafes, zèbres lions et hyènes), ceux d’Australie, les reptiles …etc. Nous prenons le temps de pratiquement tout parcourir sous un ciel gris mais lourd. Les enclos sont grands et bien arborés, le zoo en lui-même est richement décoré et bien aménagé. Pour Eva c’est la première fois qu’elle voit des éléphants, me concernant c’est l’ornithorynque, les wombats et les koalas qui sont une grande première. Dans l’enclos des kangourous et des émeus, il m’est même permis de caresser un kangourou venu par curiosité dans cet enclos semi-ouvert au public.
Quelques représentants d’Australie dans le zoo de Melbourne : koalas, kangourous et émeus.
Il nous est aussi permis de revoir des animaux Néo-Zélandais comme les phoques à fourrure et les manchots bleus.

Nous rentrons en milieu d’après-midi pour avoir suffisamment de temps de nous préparer. Le soir même, nous allons assister à une avant première du film The Great Gatsby avec Zarleen et Stephen dans le cinéma Como Palace. Nous avons choisi de nous y rendre déguisé dans le style années 20 pour coller à l’atmosphère du film. C’est donc en costume que nous traversons le centre ville de Melbourne pour retrouver Zarleen à son travail. Stephen nous rejoint directement au cinéma. Nous sommes presque les seuls à avoir joué le jeu de nous déguiser mais peu importe, nous passons une superbe soirée. Avant la séance je découvre les glaces typiques des cinémas Australiens qu’ils appellent « ice cream pops » ainsi que le pain à la banane. Après la projection, nous dînons dans un fast-food « Soda Rock dinner » qui recréé l’ambiance de ceux aux USA dans les années 50. Puis nous rentrons à Newmarket en train, toujours parés de nos costumes d’époque !

Federation Square de nuit.

Eva, Zarleen, Stephen et moi-même accoutrés comme dans les années folles.

Le mardi c’est notre journée en amoureux, la dernière en Australie et ensemble pour un certain temps alors on profite tout simplement. Nous restons dans le centre-ville de Melbourne. Nous revenons dans la gare centrale pour prendre le temps de redécouvrir les lieux. Nous traversons le Chinatown de Melbourne puis nous arpentons les petites ruelles avant de rallier les berges de la rivière Yarra. Nous marchons sous les 25°C du soleil d’automne, et franchissons la rivière sur une passerelle piétonne. Par la suite nous allons explorer le Queen Victoria Market : un immense marché couvert. Quand nous arrivons sur place les étales viennent juste d’être pliés ! Du coup nous visitons rapidement le bâtiment de la GPO (General post office) reconvertis à l’intérieur en magasins. La ville nous révèle tout un tas de sculptures et de détails architecturaux. Lorsque nous décidons de rentrer, nous sommes conscients qu’il reste tant à visiter. Nous retrouvons plus tard Zarleen et Stephen avec qui nous dînons dans un quartier italien. Puis en soirée, je fais mes sacs, mon avion décolle dans la nuit à 2h40 !

Rue piétonne près de Flinders train station.

 
L’intrigant Slim building. 

La façade de la GPO reconnaissable à sa tour d’horloge achevée en 1907.

Union lane : une ruelle taguée en plein centre-ville qui se renouvelle continuellement.

Eva m’accompagne jusqu’à l’aéroport, nous patientons pour que je puisse enregistrer mes bagages. Je dois ensuite repasser les douanes et l’immigration mais ma chérie ne peut pas m’accompagner pour la suite du voyage. Alors vient le moment tant redouté, nous faisons nos adieux l’un à l’autre et nous nous efforçons de retenir nos larmes. Après cette séparation douloureuse, j’embarque dans un Boeing 777 de la compagnie Fly Emirates. Je quitte la majestueuse Melbourne, l’Australie, et l’hémisphère Sud. Mon avion fait un ravitaillement à Kuala Lumpur pendant une petite heure (mais il faut ressortir de l’appareil et se retaper les douanes). Neuf heures plus tard c’est l’atterrissage à Dubaï où je dispose de moins d’une heure pour changer d’avion. Je dois à traverser un immense terminal de 2Kms tout en longueur, le tout bien chargé, un peu au pas de course, dans un aéroport potentiellement à risque pour une épidémie de Coronavirus. J’ai donc à peine le temps d’entrevoir le luxe de cet aéroport. Il y a des oasis de verdure miniatures à l’intérieur et de magnifiques décorations recréant des palais des milles et une nuits.  J’embarque 20 minutes avant le décollage d’un Airbus 340 toujours sur la même compagnie. Cette journée extensible parait bien longue car les avions suivent les fuseaux horaires, je suis arrivé à dormir un peu au dessus de l’Australie, de l’Inde, et de l’Europe. J’arrive en France à 19h30 avec un peu d’avance sur l’horaire (j’ai mis 7 heures depuis Dubaï). Il fait frais (ça change des 40°C à Dubaï) et le soleil est bien timide. Je retrouve dans l’aéroport mes parents venus m’accueillir, après une année de séparation. J’ai la curieuse impression de les avoir quittés seulement quelques semaines auparavant ! J’ai aussi du mal à réaliser que je viens de traverser le globe. Mais la boucle est-elle vraiment bouclée tant je rentre différent?

Kuala Lumpur une petite halte sur les 16h30 de vol entre Melbourne et Dubaï.

Quelques parts au dessus de l’Océan Indien : une île paradisiaque
 (edit : Camorta island, archipel des îles Nicobar).

Le terminal de l’aéroport de Dubaï tel une immense chenille dans un ciel poussiéreux.

Une épaisse couche de nuages au dessus de la France et sur une bonne moitié de l’Europe ; moi qui espérais ramener du soleil dans mes bagages.

Comme le Hobbit parti à l’aventure sur des chemins remplis de péripéties j’ai eu le droit à  une part d’aventure même pendant le voyage retour. Mais me voilà rentré et voici l’heure du bilan. Je pense que j’ai utilisé mon working holiday visa comme il se devait : 5 mois de Wwoofing-HelpX, 3 mois de travail, et 4 mois road-trip. J’étais venu dans le pays pour « prendre la température », durant un « gap year ». Je ne connaissais personne sur place, je n’avais pas vraiment planifié mon voyage et j’avais un niveau oral d’anglais assez faible. Au final je me suis bien acclimaté, j’ai trouvé mes marques petit à petit, et remplis mon objectif qui était de découvrir le pays. J’ai aussi progressé dans mon anglais au point de me surprendre moi-même (voir des films sans sous-titres et tout comprendre, parler au téléphone, suivre des conversations rapides et compliquées). Et cerise sur le gâteau j’ai rencontré Eva : l’amour de ma vie, c’est une certitude !

J’ai toujours peur de perdre mes acquis linguistiques ici en France. Ce n’était pas ma seule crainte, depuis mon retour je souffre un peu de la maladie « l’impatrié » ; les différences culturelles me sautent aux yeux et je suis vraiment nostalgique de la Nouvelle-Zélande. Par conséquent je me sens quelque part comme étranger en France. Pourtant durant cette année je n’ai jamais coupé mes liens avec la France (suivis les informations et resté en contact avec mes proches et puis le Blog) je dois remercier Internet pour cela. Ce n’est pas le changement survenu en une année en France mais plutôt le vécu en Nouvelle-Zélande qui m’a ouvert les yeux et montré que bien des choses peuvent être vécues différemment. Et le plus difficile jusqu’à présent c’est de devoir vivre l’éloignement avec ma dulcinée, même si nous allons tout faire pour que ce laps de temps soit le plus court possible.

Ce voyage a été bien plus qu’une simple visite touristique, bien plus qu’un échange culturel, ce fut une thérapie contre le doute, sur ce dont j’étais capable. J’ai beaucoup changé et je ne parle pas uniquement des 20kgs perdus. Je crois que j’ai eu plus de réponses sur moi-même, ici, en une année qu’au cours des dix dernières. Une sorte de psychothérapie par le voyage ? Je le pense. Je sais ce que je souhaite maintenant. Je me dois de foncer et de rebondir sur cette expérience extraordinaire. Je retournerais en Nouvelle-Zélande, je veux y travailler mais surtout y faire ma vie avec Eva. Je souhaite devenir un Kiwi. J’aime tant cette mentalité, cette culture même si tout n’est pas rose pour autant. Il y aura un article Rémi est un kiwi, peut-être dans un an, peut-être dans deux mais j’ai cet objectif devant moi et cela donne un sens profond à biens des choses. Rien ne doit devenir impossible, je me dois de réussir les prochains défis qui s’offrent à moi.


Merci à ma chérie d'avoir eu la patience quand j'ai consacré pas mal de temps pour la rédaction du blog pendant le road-trip dans l'île du Sud. Merci à vous lecteurs d’avoir suivi mes aventures, mes galères et mes joies au pays des Kiwis. Ce fut un plaisir de raconter cette année, ce fut aussi pour moi une façon de garder une trace (même si les souvenirs les plus forts sont gravés au fond du cœur). Je crois que votre présence même immatérielle m’a obligé à me surpasser et réussir tout ce que j’entreprenais (je ne m’attendais pas à cet effet venant du blog). J’espère que les informations distillées au fil de mes récits vous auront été utiles. Je salue également toutes les personnes qui ont croisées ma route en Nouvelle-Zélande et en Australie. Je remercie celles et ceux qui ont participé à rendre mon aventure idyllique. Et pour les lecteurs du premier cercle j’espère aussi avoir l’occasion de faire un petit tour de France pour vous revoir.

Vous êtes les bienvenues pour laisser vos messages. Le blog continuera à vivre promis.

Rémi

TO BE CONTINUED

05 mai, 2013

La fin d'une Odyssée ...


Ceci est sans doute l’avant dernier article de cette aventure d’une année au pays du long nuage blanc. Et à coup sûr le dernier rédigé sur place. Il s’en est passé des choses au cours de ce dernier mois et demi. Les derniers instants à Wellington, puis le retour à Auckland et à Warkworth avec entre temps un retour à Ohakune à deux reprises. Je reviens juste sur les faits marquants.

 Levé de lune sur la baie de Wellington.

Par où commencer ? Ma vie sur Wellington se poursuit intensivement ; pour ce qui est du travail au restaurant, les dernières semaines sont très disparates en raison d’une fréquentation fluctuante. La fatigue s’accumule et le stress occasionné par la vente de mon van et par la recherche d’emploi pour m’établir durablement dans le pays n’arrange rien. Heureusement je trouve le moyen de me ressourcer avec les sorties.   Par exemple, j’obtiens 3 « day-off »  du 16 au 18 avril. Ils encadrent parfaitement mon anniversaire le 17 ; j’en profite pour quitter un temps Wellington, et ainsi retrouver la campagne, enfin plus précisément la montagne. C’est donc accompagné d’Eva que je retourne, près du volcan Ruapehu, dans la petite ville d’Ohakune. Si vous vous souvenez la dernière fois j’y étais avec Emmeline, la française Pvtiste durant le road-trip dans le plateau central. C’était d’ailleurs notre dernière étape en commun.

Nous prenons donc la route dès 6h00 le matin du 16 pour arriver autour de midi (mais nous avons fais un stop de presque 2 heures à Palmerston North pour quelques achats). Cela me fait tout drôle de revenir à Ohakune dans ce contexte. Nous restons dans le petit chalet familial pour ce week-end improvisé en milieu de semaine. La météo nous invite à rester au chaud, la vue dégagée sur les montagnes sera pour une autre fois. Dans l’après-midi nous passons chez Shirley (une amie d’Eva) et Wendy (la mère de Shirley). Nous discutons jusqu’à la nuit tombée. Nous sommes ensuite conviés à rester pour le dîner. Le lendemain, c’est le jour de mes 28 ans, j’ouvre mes cadeaux, lis mes cartes d’anniversaire et j’emmène Eva pour un pique-nique non loin de Whakapapa village. Nous nous rendons à Tawhai Falls. Encore une fois je ne fais que redécouvrir les lieux. Mais Eva admire pour la première fois cette jolie cascade qui apparaît dans le Seigneur des Anneaux (Henner Annûm). Après un pique-nique sous la pluie nous ne nous attardons pas et rentrons à Ohakune.

En soirée nous invitons en retour Shirley et Wendy pour le dîner. Je cuisine des crêpes que nous garnissons au choix avec du bleu, de la feta, du saumon fumé et des épinards béchamel. Le lendemain nous devons retourner sur Wellington. Nous repartons en fin de matinée d’Ohakune. Nous prenons un autre itinéraire pour rentrer ; nous passons par Wanganui (où j’ai postulé pour du travail), je me fais ainsi une meilleure idée de l’endroit. Coupé par une rivière, cette ville de 40 000Hts est un lieu vraiment paisible. Nous pique-niquons dans Kowhai Park, au milieu d’une immense aire de jeu. Après le repas, nous décidons de nous rallonger un peu pour nous rapprocher du Taranaki et découvrir cette région de pâturages, réputée pour son industrie laitière. Nous passons la petite localité côtière de Patea où nous faisons une pause le long de la côte, puis nous continuons jusqu’à Hawera. Le ciel, plus dégagé, nous permet juste de distinguer les premiers contreforts du Volcan Taranaki. Nous décidons de faire demi-tour et de rentrer sur Wellington.

 Ma chérie devant les Tawhai Falls.

Un phasme géant s’est glissé dans les fleurs offertes par Shirley pour mon anniversaire.
 
  Le « playground » de Kowhai Park : un  patchwork hétéroclite et coloré.
 
 La jolie côte près de Patea.

Ensuite de retour sur Wellington je décide de mettre fin à mon travail au restaurant en déposant ma démission ; il me faut absolument me libérer du temps et de l’énergie. Ainsi, le 24 avril je termine définitivement ce travail qui m’aura permis de rester plus longtemps sur Wellington. Et le lendemain le 25 avril c’est la journée de l’ANZAC (Australian and New Zealand Army Corps). C’est le jour où l’on commémore les soldats néo-zélandais et Australiens tombés lors de la première guerre mondiale durant la bataille de Gallipoli face à l’armée ottomane. Avec Eva, nous utilisons ce jour férié pour décompresser en nous rendant au jardin botanique pour un autre pique-nique. Le jardin revêt déjà ses couleurs d’automne et les champignons poussent un peu partout (ce moi d’Avril correspond à notre mois d’Octobre). Les jours se sont bien raccourcis ; le soleil se couche plus tôt surtout avec le changement d’horaire. Et il commence à faire aussi plus frais sur la capitale.

Le 27 avril, nous montons au sommet du Mont Victoria pour y découvrir la vue. L’ascension de cette colline boisée de 196m ne prend qu’une dizaine de minutes avec le van mais la pente est bien raide. J’ai gardé cette visite sous le coude pour marquer la fin de mon séjour à Wellington, et je ne suis pas déçu du panorama. En effet, nous y découvrons une superbe vue à 360° sur la ville et la baie. : de l’aéroport de Miramar aux éoliennes de Makara. Nous restons quelques minutes le temps de prendre des photos avec le couché du soleil. Fait assez rare il n’y a pas un seul brin de vent au sommet. En redescendant Nous apercevons l’arrivée d’un chemin forestier. Ce chemin passe par un lieu du tournage du seigneur des anneaux (Cf. ci-dessous) mais il est tellement pentu que sans chaussures adaptées et avec la nuit qui tombe nous nous abstenons de l’emprunter. Plus bas, je me gare pour rattraper un bout du même chemin et parcourir quelques mètres dans la forêt qui a servi de lieu de tournage.

Le mardi 30 avril, je me rends à mon dernier Potluck chez Pierre un danois qui habite une grande villa à Upper Hut. Deborah, Genny (une amie de Deborah) et moi-même sommes conduit par Léonore, une française installée sur Wellington depuis 5 ans. Nous arrivons de nuit dans l’immense propriété perdue au milieu du bush néo-zélandais. Nous y retrouvons John, Peter, John et Desmond. Pour ce dernier potluck ma participation fut de cuisiner une truffade (encore une !). Je passe encore une fois un agréable moment avec le groupe de francophile. Puis nous rentrons avant minuit car le lendemain j’ai beaucoup de route qui m’attend : je dois faire la route pour Auckland pour effectuer la vente de mon van !


Pique-nique en amoureux au Botanic Garden.

Vue sur la ville depuis le mont Victoria appelé Mt Vic par les Wellingtoniens.
 
 La forêt du Mt Victoria a servit de lieu de tournage pour la trilogie du Seigneur des Anneaux, ce fut même le premier lieu de tournage extérieur avec la poursuite des Hobbits par les Nazguls dans les bois de la Comté. Une carrière non loin du sommet fut également le camp de Dunharrow.

Le lendemain matin, mercredi 1er Mai, il est temps de quitter définitivement Wellington. Je ne pars pas seul, Eva m’accompagne pour la moitié du trajet jusqu’à Ohakune. Nous prenons la même route empruntée 2 semaines auparavant et arrivons à Ohakune à 13h30. Cette étape à Ohakune me permet de faire la route en deux temps et surtout de savourer les derniers instants avec Eva car nous allons être séparés pour quelques semaines. Nous restons au chaud au chalet et le lendemain midi, nous dégustons un très bon kebab au village, puis je raccompagne Eva au chalet et prends la route seul et un peu triste. La route se fait sous la brume, et les averses ; le temps est au spleen ! J’emprunte les routes : 4,3,31,39 et 1. Je traverse Taumarunui et Te Kuiti puis passe à la hauteur d’Hamilton en fin de soirée avant d’arriver à Auckland vers 20h00. Le vendredi matin je me réveille de bonne heure, j’ai passé la nuit dans le van dans un quartier résidentiel du Mont Eden. J’ai ainsi l’avantage d’être à seulement 5 minutes de l’auberge de jeunesse (Backpaker Penthlands) du couple de français intéressé par mon van. J’ai un peu d’avance sur l’horaire, je m’aventure donc dans le backpacker et j’y réserve deux nuits (23DNZ la nuit). Je fais le tour des lieux, et dépose mes affaires dans une chambre que je partage avec 3 autres personnes. Et c’est dans la cuisine commune que je fais la connaissance de Laurence et Yoann, le couple de français qui a repéré mon annonce du van depuis la France sur le site web des Pvtistes.

Nous nous étions contactés à plusieurs reprises, avant de convenir d’un rendez-vous sur Auckland pour voir le van. Nous dédions donc cette journée du vendredi à l’inspection et à l’essai du van. Nous commençons ensemble par faire le tour du van dans la rue devant le backpacker, je donne toutes les informations possibles et je réponds aux questions. Puis je conduis le van près de l’Eden Park. Je trouve un petit circuit urbain qui permet de faire l’essai du van sur route tout en évitant le flot de la circulation d’Auckland. Je laisse Laurence et Yoann conduire le van à tour de rôle. Nous tournons autour de l’Eden Park et traversons les lotissements ; finalement il n’y avait pas meilleur endroit pour s’essayer à la conduite en Nouvelle-Zélande. La prise en main faite, le van les intéresse toujours. Nous nous rendons donc sur Dominion Road à la recherche d’un garage pour effectuer un « full mechanical check » (j’en avais fait faire un sur Wellington mais un second avis les met en confiance et permet de mieux connaître l’état du van). Sur Auckland les garages où nous passons sont débordés, hors de prix et cherchent à vendre en plus de l’inspection générale un « «Warrant of Fitness » (contrôle technique). Il y a beaucoup de garage nous gardons donc espoir et poursuivons notre recherche. Par chance je reconnais le quartier et je retrouve le garage où j’avais passé mon « full mechanical check » un an auparavant, nous essayons à cette porte. Cette fois-ci le van peut être inspecté dans l’après-midi et pour seulement 40DNZ (aux frais des futurs acheteurs). 

Mon Ford Econovan High Roof : Année 1993 avec  lequel j’ai roulé 17 000 Kms en 11 mois! Quelques clichés pris sur la route.

Le temps de la révision mécanique, nous allons au Burgerfuel local pour manger et j’en profite pour raconter mes aventures en Nouvelle-Zélande, et donner des conseils de voyage avec mon retour d’expérience. Nous retournons ensuite au garage, pas de grosses surprises mécaniques, juste un peu de rouille qui faudra peut-être reprendre. Nous nous mettons d’accord sur le prix de vente mais je dois en revanche attendre que leurs comptes kiwis soient alimentés depuis la France. Nous devons donc attendre le lundi pour finaliser la transaction. En conséquence, je paye deux nuits supplémentaires au backpacker. Ce dernier est dans le joli quartier du Mont Eden mais j’y reste un peu coincé à cause d’une météo déplorable. En effet, tout le week-end, Auckland essuie une tempête digne d’un petit typhon : vents à 115Kms/h et pluies diluviennes. Du coup ma seule sortie consistera, entre deux averses, à me rendre au supermarché du coin pour faire mes courses alimentaires. D’un autre côté je préfère garder mes premiers souvenirs d’Auckland sous le soleil. La première fois où j’ai foulé Rangitoto, monté au sommet de la Sky Tower ou trempé les pieds à Earn Bay. Mais cette météo pourrie ne m’aide pas : j’ai un peu le moral dans les chaussettes avec cette première séparation même temporaire avec Eva. Je reste au chaud et utilise ce temps libre pour réserver mes tickets de bus, de nuits d’hôtel et d’avions pour la suite de mon aventure.

Le lundi 6 mai, je me rends avec Laurence et Yoann à la poste qui fait aussi office de banque (Kiwibank). Nous avons la même banque, ce qui facilite le transfert de comptes bancaires. Nous effectuons aussi le changement de propriétaire du van et nous rentrons au backpacker. Je leur laisse les deux jeux de clés du van, les voilà propriétaires ! Le lendemain nous nous séparons définitivement, ils partent sur Te Puke pour travailler dans les exploitations de kiwis. J’ai un petit pincement au cœur de voir partir le van qui m’a permis d’explorer le pays de fond en comble. La vente du van tourne définitivement la page road-trip, je dis adieu à ma liberté de mouvement. Ma « Stargate » s’en va entre de nouvelles mains et j’espère qu’ « elle » les emmènera sur les mêmes routes, à la découverte de toutes les richesses que renferme ce pays préservé. Pour celles et ceux qui se pose la question : je n’ai pas gagné d’argent sur la revente du van (vendu à 5500DNZ) mais j’ai évité de trop en perdre. Autant l’achat est facile en début d’hiver autant la revente à cette même saison est problématique (prix à la baisse car plus d’offres et moins de demande). La vente sur Wellington fut vraiment difficile car elle s’adresse surtout aux Kiwis (et ceux-ci ne sont pas pressés d’acheter). Il y a deux raisons à cela ; l’aéroport de Wellington n’est pas réellement international et la position médiane de la capitale fait que bien souvent les touristes débutent leurs road-trips à Auckland ou à Christchurch. Quoi qu’il en soit la vente du van m’aura demandé pas mal de temps, d’efforts et de mobilité ; je suis soulagé d’avoir cela en moins à gérer.
  
Moi-même posant devant le Chalet à Ohakune.
 
Le charmant Backpacker Penthland vraiment calme avec les pièces communes très bien pensées, grandes et spacieuses.

Auckland central sous le soleil le jour de mon départ  du Backpacker, si au moins j’avais pu avoir ce temps là le week-end !
 
Le retour à Warkworth : le quai sur la rivière Mahurangi.

Je quitte le backpacker dans la foulée, chargé comme un mulet (je crois que je n’ai jamais été aussi chargé de ma vie), je porte pratiquement 30 kilos de bagages. Le chemin pour attraper l’arrêt de bus Outlink me parait bien loin, heureusement il fait un grand soleil. Le déplacement en transport en commun, pour rallier le centre d’Auckland, prend 30 minutes. Je monte ensuite dans un bus Intercity pour rejoindre Warkworth. Le retour à Warkworth me parait vraiment étrange. Si je reviens à Warkworth, vous l’aurez peut être deviné, c’est pour retourner dans mon premier wwoofing : The Caretaker farm tenue par Audrey et Dorothy. Je suis heureux de revenir aider dans la ferme, et c’est l’occasion de retrouver un lieu familier et de rester actif. Je suis aussi impatient de revoir le four qui n’est toujours pas achevé. J’arrive le mardi soir à la ferme, Audrey est ravie de me revoir après 9 mois (je retrouve aussi Tamarah, Max et Thomas). Ensuite je rencontre les autres wwoofers. C’est toujours le « melting pot » des nationalités : il y a Gordon (un néozélandais et doyen des wwoofers avec 82 ans !), Julie et Florent (des français), Nozomi, Ai et Kiyomi (des japonaises), Rebecca (une allemande).

Je fais aussi connaissance de Fabrice, le français qui a lancé la construction du four en argile en 2011. Je retrouve vite mes marques ici. Il y a quelques petits changements ; deux fois moins de poulets, des fresques murales un peu partout et surtout le toit du four en argile qui ne repose plus sur les échafaudages. D’ailleurs je retourne tout les jours travailler autour du four. Nous œuvrons dans un premier temps à refaire l’étanchéité des bâches du toit et à réorganiser le chantier autour du four (excavation de l’argile, préparation de murets, etc.). Le travail sur le four se fera après. Il y a encore pas mal de travail à effectuer mais la base est là ! Les murs font 40cm mais pour supporter la pression du foyer nous devons les amener à une épaisseur d’un mètre. En discutant avec Fabrice (qui était boulanger en France) le projet est beaucoup plus clair dans ma tête. Il s’agit de construire un four communautaire (pain, pizzas, autres). À l’intérieur il y aura 3 fours distincts répartis sur 3 étages (un four pour les enfants, un autre pour les adultes et un pour les professionnels). En plus des murs il faudra donc créer les étages, percer les portes et les évacuations de vapeurs. Et surtout la pièce maîtresse sera de monter une cheminée en argile de 5 mètres pour avoir assez de tirage. Au final le four aura l’allure d’un volcan, mais reste encore bien une année de travail ! Voilà concernant le four en argile.

Pour les autres tâches à la ferme, il faut toujours promener les chiens, nourrir les volailles et donner un coup de main pour le repas et la vaisselle. Durant cette première semaine, le turn-over des wwoofers se poursuit avec le départ de Ai et Nozomi, l’arrivée de Camisa (une américaine) et le retour pour un temps des allemandes (Isabel et Thuy-An) qui cherchent à vendre leur van. Nous assistons également un après-midi à un match de Rugby au petit hameau de Whangateau pour célébrer l’anniversaire de la mort de Bob Marley. Durant les festivités les maoris locaux cuisinent un Hangi. C’est un plat maori cuit dans le sol en utilisant des pierres volcaniques et des braises. Je découvre mon premier Hangi ! Dans l’assiette cela ressemble à notre pot-au-feu (jarets, choux, pommes de terre, kumara, farce, carottes)  mais sans le bouillon et avec un goût de fumé. Nous restons jusqu’en fin de soirée dans le pub local, à jouer au billard et aux cartes entre wwoofers et locaux. Bref, ce retour aux sources me fait du bien (un mode de vie plus simple qui occupe le corps et l’esprit), ainsi la boucle est bouclée ! Cette fois-ci je suis en position de départ et les autres wwoofers pour la plupart en sont qu’à leurs commencements.

Suis-je triste de partir ? Oui assurément je le suis mais pour davantage de raisons que je n’aurais imaginées avant de venir dans le pays. Je n’ai pas envie de partir même si je suis ravi d’un autre côté de retrouver ma famille et mes amis, la gastronomie française, les lieux familiers, et un plus grand confort de vie (je ne m’en cache pas j’ai eu des coups de blues). Pour la suite, sauf grande surprise, je reste encore une semaine à la ferme. Puis le 23 Mai je repars sur Auckland près de l’aéroport, Eva m’y rejoindra et nous nous envolerons le lendemain ensemble pour l’Australie et un cours séjour à Melbourne mais ceci je vous le raconterais prochainement (une fois en France !).

Les brumes matinales dans la vallée sur le chemin de la ferme.

Le four sans les échafaudages.
 
Le Hangi une fois sortie de terre et une fois dans l'assiette.
 
Rien de tel que d’assister à un match de Rugby local.